
Le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), dont Jean-Frédéric Laurent est le président du directoire et qui couvre un énorme domaine qui s'étend sur cent kilomètres, du port de la Lune jusqu'à l'embouchure de l'Atlantique, a signé au début de l'été un accord de partenariat avec le Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (Smiddest), présidé par Pascale Got, vice-présidente (PS) du Conseil départemental de la Gironde. Le GPMB et le Smiddest coopèrent déjà depuis plusieurs années et cette convention doit permettre d'intensifier et de faire monter en gamme ce travail coopératif, par le biais d'objectifs plus ambitieux.
Avec à la clé un programme qui s'articule autour de six axes : de la mise en œuvre du plan de gestion des sédiments à la prise en compte des enjeux environnementaux dans le développement des activités économiques liées à l'estuaire et des aménagements portuaires, en passant par les collaborations scientifiques autour de projets innovants et sujets de recherche. La durée de ce partenariat, consacré au plus grand estuaire d'Europe, est de cinq ans.
Un effectif ventilé dans plus de 270 établissements
Malmené sur le plan économique depuis 2018, année où son trafic s'est replié à 7,05 millions de tonnes, le port de Bordeaux a pour ainsi dire limité la casse en 2020, en restant accroché à la barre des 6,04 millions de tonnes. L'Insee vient de publier, en collaboration avec le GPMB, une étude socio-économique réalisée à partir des données de l'activité portuaire datée de 2017.
Année où le trafic du port de Bordeaux avait atteint 7,3 millions de tonnes. Il en ressort que l'activité du GPMB est à la base de l'existence d'un complexe industrialo-portuaire (CIP). Ce dernier est un acteur socio-économique assez lourd en Gironde avec un total de 8.100 emplois répartis entre activités maritimes et non maritimes. Il n'en reste pas moins que cet effectif est éparpillé entre 274 établissements (soit une moyenne de 29,5 salariés par entreprise) installés dans 32 communes.
46 % des salariés impliqués dans des activités maritimes
La zone d'emploi concernée par l'étude est encore plus longue que les cent kilomètres du domaine portuaire, puisqu'elle va jusqu'à La Teste de Buch (dans le bassin d'Arcachon), représentant ainsi un périmètre étiré sur plus de 160 kilomètres de long.
L'étude remarque que malgré son étendue, les activités du complexe industrialo-portuaire de Bordeaux (organisation de transports de marchandises, transformation industrielle) se concentrent sur trois communes : Bassens, le plus important des sept terminaux portuaires du GPMB, Bordeaux et Bruges. En 2017, les activités maritimes représentent 3.700 salariés sur les 8.100 comptabilisés, soit 46 % de l'effectif du CIP. Ce qui signifie, comme le souligne l'étude, que plus de la moitié des emplois dépend d'activités liées au trafic de marchandises, qu'il s'agisse d'organisation des transports, d'activités d'affrètement, logistique, fret express ou encore manutention portuaire.
Des entreprises qui paient mieux que les autres
Malgré ce poids indéniable, le CIP de Bordeaux est faible comparé à d'autres en France. S'il représente proportionnellement plus d'emplois que celui de La Rochelle, avec 1,2 % des salariés de la Gironde (contre 0,9 % de ceux de Charente-Maritime pour le CIP de La Rochelle), le complexe industrialo-portuaire de Bordeaux est nettement distancé par ceux du Havre et Marseille (5 % de l'emploi de leurs départements respectifs) mais aussi de Nantes-Saint-Nazaire et Rouen (4 %). De même, ces plateformes portuaires génèrent davantage de richesse que de contribution à l'emploi grâce à des activités à plus forte valeur ajoutée que la moyenne.
Le CIP de Bordeaux, avec une création de richesse de 609 millions d'euros, contribue à hauteur de 1,7 % à la richesse globale du département, soit relativement moins que les autres plateformes portuaires. Bordeaux se rattrape sur le nombre d'emplois créés par tonne transitées. Soit 1,1 emploi par tonne contre 0,6 en moyenne. A noter qu'avec 14,50 euros nets de l'heure contre 12,1 euros, soit un différentiel de 20 %, les entreprises du CIP Bordeaux offrent de meilleures rémunérations que celles du reste de la Gironde. Autres caractéristiques : 50 % des salariés du CIP sont des ouvriers (deux fois plus que la moyenne du département) et les trois quarts d'entre eux sont des hommes (tout juste la moitié en Gironde).
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !