Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) : une nouvelle baisse du trafic qui aurait pu être pire

Il aurait fallu un miracle pour que le trafic portuaire bordelais arrive à se redresser l'an dernier compte tenu de la pandémie. Tout en étant significative, cette baisse 2020 est néanmoins contenue dans des limites raisonnables. Mais elle s'intègre dans mouvement de perte d'activité amorcé depuis 2018.
Vue de l'avant-port de Bassens et du site de DPA (Docks des pétroles d'Ambès).
Vue de l'avant-port de Bassens et du site de DPA (Docks des pétroles d'Ambès). (Crédits : PAT GPMB)

Le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), qui a commencé à changer de cap avec l'arrivée il y a deux ans de son nouveau président du directoire et directeur général, Jean-Frédéric Laurent, ne pouvait raisonnablement pas relever dès 2020 la barre d'un trafic en recul constant depuis plusieurs exercices. La pandémie de coronavirus ayant mis un coup d'arrêt à la croissance économique et à de très nombreuses activités.

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La nouvelle gouvernance du port, qui a vu Philippe Dorthe arriver aux commandes du conseil de surveillance il y a tout juste un an, tient désormais à inclure l'activité portuaire dans la vie économique de Bordeaux Métropole et au-delà. Les mesures allant dans ce sens commencent à se mettre en place et Jean-Frédéric Laurent a pu débloquer un investissement très significatif, à hauteur de 9 millions d'euros, pour remettre à niveau l'avant-port de Bassens, notamment en augmentant son tirant d'eau pour pouvoir recevoir des cargos de plus gros tonnage.

Déjà modeste, le trafic de charbon s'effondre

En 2018, le GPMB de Bordeaux avait déjà atteint un plus bas, avec un trafic de 7,05 millions de tonnes et 2019 a marqué un nouveau record historique à la baisse avec 6,81 millions de tonnes. La particularité de cet exercice 2020 tient sans doute au fait que le port de Bordeaux ait réussi à limiter la baisse au cours d'une année historiquement dévastatrice pour l'activité économique. Le GPMB a ainsi vu son trafic reculer de 11,2 % l'an dernier. Tout en continuant à se creuser, le niveau d'activité n'a pas totalement décroché, à 6,04 millions de tonnes.

La direction estime ainsi, non sans quelque raison, que le port de Bordeaux parvient à limiter "la casse et contient l'impact de la crise sanitaire grâce à la mobilisation de tous les acteurs de la place portuaire". L'activité proportionnellement la plus touchée à l'import est l'achat de charbon, qui s'effondre de -57,4 % en 2020, à 50.941 tonnes, devant les matériaux de construction, qui perdent -17,9 %, à 195.606 tonnes, l'ammoniac, en recul de -15,60 %, à 204.768 tonnes, les engrais (-13,8 % à 391.282 tonnes), les graines (-18,7 % à 416.937 tonnes) et les produits raffinés (-13,9 % à 4,6 millions de tonnes).

"Pour toutes ces filières, l'effet Covid-19 est indéniable : moins de mobilité, baisse de la consommation, fermetures administratives et ralentissement des activités industrielles" ,commente la direction du port.

Bonne tenue des EVP, avec de gros enjeux

Alors que le trafic de conteneurs reste l'un des grands défis que va devoir relever le port dans les prochaines années, en particulier au Verdon, pour pourvoir remonter la pente de façon durable, la direction du GPMB souligne que 2020 a été une année positive. Le trafic des conteneurs pleins EVP (équivalent vingt pieds : standard international pour les porte-conteneurs) a enregistré un trafic import en hausse de +28,6 % et +37 % à l'export. Le tout pour un total de 22.137 EVP.

A l'export c'est le trafic de ferraille -porté par l'activité de Derichebourg à Bassens- qui s'impose, avec une hausse de +49,57 %, à 82.597 tonnes, devant les ventes de tourteaux (+21,4 % à 197.569 tonnes), qui profitent elles-mêmes de la forte activité de trituration de l'usine Saipol, devant les graines (+6,5 % à 608.233 tonnes). Le Grand port maritime de Bordeaux n'est ainsi pas encore sorti de cette mauvaise passe qui lui fait perdre continuellement du terrain par rapport au Grand port maritime de La Rochelle, plateforme portuaire qui affiche de son côté une baisse limitée à -8,8 %, avec un trafic de 8,9 millions de tonnes.

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