Le groupe girondin i2S, à Pessac (Bordeaux Métropole), qui intervient sur les marchés de la vision industrielle, de la numérisation de livres, la santé et désormais l'image sous-marine a dévoilé ce 11 mars ses résultats 2021. Au cours de ce dernier exercice, i2S a très nettement redressé ses comptes et amorcé un changement stratégique de croissance. Le chiffre d'affaires de ce groupe innovant, qui développe ses produits propres tout en s'appuyant sur une activité de négoce, de distribution de matériels fabriqués par d'autres, a bondi. A l'instar d'autres entreprises en France et ailleurs le groupe i2S ne retient la très atypique année 2020 qu'à titre d'épouvantail, préférant recaler ses analyses par rapport à 2019.

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Le chiffre d'affaires d'i2S enregistre ainsi une très forte progression de +38,1 % entre 2020 et 2021, passant de 13,3 à 18,4 millions d'euros. Rapportée à 2019, dernière année d'avant crise, la hausse d'activité est nettement plus modeste mais toujours très bien orientée, à +9 % (de 16,9 à 18,4 millions d'euros). Le redressement du résultat net du groupe signe quant à lui un net retour à l'équilibre, dans des conditions qui pourraient sembler dantesques. A 730.300 euros en 2021, le bénéfice net d'i2S fait ainsi un bond de +900 % par rapport à 2020 (-96.200 euros) et de +700 % par rapport à 2019 (+98.200 euros). Ce qui au bout du compte représente une marge nette de 4 %.

Plus de conception de produits, un peu moins de distribution

"La hausse du chiffre d'affaires témoigne de la très forte reprise enregistrée en 2021. Il s'agit d'un rebond général de l'économie. Dans ce contexte il apparait que la part de notre activité distribution affiche un recul de 4 % dans le chiffre d'affaires, ce qui est cohérent avec notre stratégie d'entreprise qui veut développer ses propres solutions digitales", recadre Xavier Datin, devenu depuis septembre dernier le nouveau PDG du groupe.

En plus de la vision industrielle, i2S, qui se veut aussi la matrice de "l'imagerie qui vous veut du bien" comme l'illustre Xavier Datin, est un acteur clé international sur le marché de la numérisation en grand format, avec Digibook, qui conçoit des scanners très sophistiqués capables de numériser les contenus tout en tournant avec précaution les pages des grimoires les plus fragiles. Ce qui explique que Digibook ait été adopté par les plus grandes bibliothèques du monde.

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Le pôle numérisation boosté par le dégel des projets

"Digibook a connu une année record avec une croissance de 16 % de son activité, à près de 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires. Ce qui s'explique par la concrétisation l'an dernier de nombreux projets qui avaient été gelés en 2020.

La réduction des coûts de revient commerciaux a également joué, avec l'augmentation du nombre de négociations en distanciel, la suspension des salons très coûteux auxquels nous participions, comme celui de Doubaï où il fallait envoyer de grands scanners. D'autre part, nous avons lancé notre nouvelle solution de numérisation Boostpic, développée pendant trois ans par notre laboratoire commun avec l'Inria (Institut national de la recherche en informatique et automatique) de Bordeaux", déroule en substance Xavier Datin.

Le choc de la crise des composants électroniques subsiste

Le chiffre d'affaires vision-distribution est en baisse de 2,5 % par rapport à 2019, suite à de nombreux décalages de livraisons sur 2022. Avec 7 millions d'euros, le chiffre d'affaires de cette activité reste toutefois le second en volume au sein du groupe, soit 39 % de l'ensemble. Xavier Datin ne cache pas que la crise d'approvisionnement en composants électroniques a pesé de tout son poids sur l'activité et que personne n'est encore sorti de cette ornière.

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La bonne nouvelle pour le PDG du groupe, c'est que dans le même temps le développement de solutions, parmi lesquelles la mythique première caméra à contrôler les lignes de but au football, a progressé pour atteindre 2,2 millions d'euros d'activité. Encore récente, l'activité santé a représenté 8 % du chiffre d'affaires l'an dernier, à 1,5 million d'euros. Ce pôle baptisé "Medcare" est notamment à l'origine du développement d'un contrôleur d'embryon en phase de commercialisation. Xavier Datin a d'ailleurs évoqué la venue à Pessac des représentants d'un très grand groupe américain intéressé par cette technologie.

Une nouvelle stratégie de croissance externe

Marquée par l'acquisition l'an dernier de la société Orphie, spécialiste de l'image sous-marine en très haute définition, grâce à une innovation pour le moment sans équivalent, le groupe i2S ne cache plus ses ambitions en matière de croissance externe. Un volet que le PDG compte bien développer autant que faire se peut dans les prochaines années. S'il n'indique pas de nombre d'entreprises à racheter ni de durée pour réaliser ses objectifs, le patron d'i2S ne cache pas son ambition et confie qu'il a commencé à éplucher des dossiers potentiellement intéressants.

"Nous recherchons des entreprises disposant d'une solution innovante en imagerie, ciblée sur de grands secteurs, comme l'agriculture, l'environnement, etc. Ou alors des entreprises disposant d'un savoir-faire dans le traitement de l'image, par exemple en intelligence artificielle. Nous avons un chiffre d'affaires en forte hausse, mais aussi sept millions d'euros de trésorerie, et un résultat net positif. Autant dire que nous avons les moyens", termine Xavier Datin.