
En juillet, l'entreprise a présenté aux syndicats et à l'État son PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), qui vise à arrêter une ligne de production et supprimer près de la moitié des quelque 400 emplois de l'usine de Lardin-Saint-Lazare (Dordogne), propriété du groupe espagnol Lecta. « Le plan social va continuer », a déploré auprès de l'AFP Jean-François Sarlat, représentant CFE-CGC, à l'issue d'une réunion du Comité social et économique de l'entreprise mardi 29 août.
« On espérait que (les dirigeants) reviendraient dessus mais je crois que c'est acté. Le directeur nous a dit que le groupe était en danger et que leur stratégie pour moins perdre d'argent, c'était de faire un plan social à Condat. On est la variable d'ajustement », regrette-t-il.
Un blocage du site avait été organisé lundi 28 août par les salariés pour faire entendre leur voix. La papeterie génère plus de 1.200 emplois directs et indirects, selon la région Nouvelle-Aquitaine qui a largement soutenu financièrement le site ces dernières années.
Pour la direction, il est « nécessaire » de cesser la production de la ligne 4, qui produit du papier couché deux faces, destiné à l'édition, pour « maintenir la compétitivité ». « L'entreprise reconnaît les préoccupations légitimes des salariés et de la communauté locale face à ce projet et entend poursuivre le dialogue », a écrit le groupe espagnol dans un communiqué mardi, promettant « un dispositif d'accompagnement » pour les salariés.
Les discussions autour du PSE doivent s'achever le 11 octobre prochain, avant avis des services de l'État. La présentation du plan avait été reportée en juin après le suicide d'un salarié d'un sous-traitant.
Lecta, société créée à partir du rapprochement des sociétés Torraspapel (Espagne), Garda Cartiere (Italie) et Condat, prévoit de concentrer l'activité de l'usine française sur la ligne 8, dédiée à la production de papiers spéciaux, glassine et papier couché une face. Cette ligne 8 avait fait l'objet, en 2020, d'un investissement de 82 millions d'euros, dont 63 millions de Lecta et 19 millions prêtés par la région Nouvelle-Aquitaine.
Lecta a également investi dans une chaudière biomasse (CSR), censée être opérationnelle en 2024, afin de réduire les coûts énergétiques. L'opération a coûté 56 millions d'euros, dont 14 millions apportés par l'Agence de la transition écologique (Ademe).
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