Industrie : à Bordeaux Métropole l'usine Getrag Ford Transmissions (GFT) redémarre

L'usine Getrag Ford Transmissions (GFT), à Blanquefort (Gironde/Bordeaux Métropole), vient de reprendre son activité à vitesse réduite pour rester dans le cadre légal du confinement. Elle répond à la commande de l'une de ses usines clientes Ford située en Turquie.
Porte ouest de l'usine GFT à Blanquefort
Porte ouest de l'usine GFT à Blanquefort (Crédits : J. Philippe Déjean)

Alors que la Nouvelle-Aquitaine devrait se rapprocher du pic épidémique du Covid-19 dans les jours qui viennent, avec toutefois une incidence virale pour le moment réduite par rapport au national, l'usine Getrag Ford Transmissions (GFT), à Blanquefort (Gironde/Bordeaux Métropole), a repris depuis ce lundi 30 mars une activité partielle. Coentreprise commune aux groupes Ford (Détroit/Michigan) et Magna (Toronto/Ontario), l'usine Getrag Ford Transmissions (GFT) appuie depuis 2017 son activité sur la fabrication de boîtes de vitesses manuelles MX65.

Ces dernières sont destinés à équiper des petits modèles produits par le groupe Ford en Europe. Cette usine qui emploie en temps normal 1.100 salariés vient de sonner le rappel de 100 volontaires pour fabriquer 7.500 boîtes de vitesses, précise Vincent Teyssonneau, élu CGT au comité social et économique (CSE) de GFT. Rappelons que ces 100 salariés représentent le maximum de ce qu'autorise la loi en matière de rassemblement dans l'actuelle période de confinement.

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Objectif : fournir des boîtes à l'usine de Turquie

"L'usine s'est arrêtée de fonctionner il y a quinze jours suite à l'application par les salariés de leur droit de retrait, à l'appel de la CGT et de FO. La direction de l'usine a alors mis tous les salariés en RTT, en attendant de savoir si nous pourrions bénéficier du dispositif de chômage partiel. Les 100 salariés qui se sont portés volontaires travaillent actuellement de 6 heures à 12 heures, tout en étant payés pour 8 heures de travail. Mais ils n'ont plus le droit de sortir pour fumer, ni de cantine ni de machine à café. Tout ça avec une organisation assez approximative d'après les informations qui nous remontent", déroule Vincent Teyssonneau.

Extrait du communiqué transmis par la direction aux salariés

"Ayant discuté avec pas mal de volontaires (à distance respectable bien entendu) il semble que le retour au travail soit une satisfaction et que les mesures mise en œuvre en partenariat avec les organisations syndicales sont rassurantes (certains s'y sentent plus en sécurité que lorsqu'ils doivent faire les courses). La situation avec nos clients reste inchangée, une demande de 7.500 MX65 pour se prémunir d'une reprise catastrophique. Concernant l'activité partielle, à ce jour nous sommes toujours en relation avec la Direccte pour finaliser ce point, mais leurs services semblent également débordés, ce qui n'est une surprise pour personne. Nous avons vu de belles initiatives au sein des équipes présentes, avec des suggestions qu'ils ont développés et mises en œuvre pour se sentir encore plus en sécurité face au risque lié au Covid- 19".

A Bordeaux Métropole, GFT a pour clientes les usines Ford de Sarrelouis et Cologne, en Allemagne, Caraiova, en Roumanie, Sanand, en Inde (fief du groupe automobile Tata) et Yesilköy, dans la banlieue d'Istamboul. Et c'est précisément cette dernière qui a déclenché la reprise partielle d'activité à GFT Blanquefort, sous-traitant du groupe Ford.

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"Ils ont besoin de 300 transmissions par jour pour équiper les Ford Courrier qu'ils produisent. Evidemment c'est une situation qui pourrait très vite changer en fonction de l'évolution de la pandémie de coronavirus en Turquie", nuance Vincent Teyssonneau.

Dans l'attente de la date de départ du chômage partiel

Des volontaires qui travaillent à Getrag Ford Transmissions font remonter leur ressenti sur la façon dont ça se passe à l'usine.

"Il y des points positifs, à commencer par les toilettes, qui sont dans un état impeccable, alors que d'habitude nous n'arrêtons pas de demander un meilleur entretien. Par contre il n'y a plus de fontaine d'eau et les salariés n'ont droit qu'à une bouteille par personne. D'autre part, il n'y a pas assez de lingettes et pas de solution hydroalcoolique", égrène l'élu du CSE, qui ne fait pas de remarque sur l'équipement en masques.

Concernant le chômage technique, il souligne que les codes d'activation de la procédure ont été transmis à l'entreprise mais que personne ne sait encore à partir de quelle date les salariés seront crédités. Cette usine, qui constitue à l'heure actuelle un cas particulier, pourrait-t-elle servir d'exemple en cas de reprise graduelle de l'activité ?

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