Ford veut vraiment lâcher Ford Aquitaine Industries

Le comité de suivi dédié à Ford Aquitaine Industries, qui s’est tenu ce vendredi après-midi à la préfecture de la Gironde, a confirmé la volonté de Ford de se retirer de cette usine construite en 1973.
Vendredi 9 mars, les Ford en route pour Bordeaux passent devant un panneau qui devrait disparaître du paysage girondin d'ici l'an prochain.
Vendredi 9 mars, les "Ford" en route pour Bordeaux passent devant un panneau qui devrait disparaître du paysage girondin d'ici l'an prochain. (Crédits : Agence Appa)

Contrairement à l'habitude, aucune concentration de fourgons de CRS ne fermait ce vendredi après-midi les accès de la rue Corps Franc Pommiès qui donne sur la préfecture de la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, où se tenait le comité de suivi dédié à Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort. Seuls quelques véhicules de la police nationale empêchaient la circulation urbaine de s'engouffrer dans la rue, tandis qu'une poignée de policiers était déployée devant l'entrée de la préfecture, dans un dispositif à la fois modeste et détendu. Côté négociateurs une importante délégation de Ford Europe a été reçue par le préfet de la Gironde, Didier Lallement, au côté du délégué interministériel aux restructurations d'entreprises, Jean-Pierre Floris.

Tous les élus qui ont fait le déplacement à Paris le 2 mars à Bercy n'étaient pas forcément présents. Mais Alain Juppé, maire (LR) de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole avait fait le déplacement. De même que Christine Bost, maire (PS) d'Eysines et vice-présidente du Conseil départemental de la Gironde, qui, en plus d'elle-même, représentait le président (PS) du département, Jean-Luc Gleyze, tandis que Francis Wilsius, conseiller régional (PRG) de Nouvelle-Aquitaine en charge de la restructuration économique et sécurisation des parcours professionnels, lui-même très fin connaisseur du dossier, était là pour Alain Rousset, président (PS) du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Véronique Ferreira, maire (PS) de Blanquefort avait répondu présent, de même que Benoit Simian, député (LREM) de Gironde.

Ford Comité de suivi 903

Comité de suivi de Ford Aquitaine Industries du vendredi 9 mars : Jean-Pierre Floris, Didier Lallement, Alain Juppé, Benoit Simian, Francis Wilsius, Christine Bost, Véronique Ferreira, Gilles Lambersend et Philippe Poutou (Agence Appa).

La production sera-t-elle suffisante pour intéresser un repreneur ?

De l'avis général, et en attendant le comité d'entreprise de Ford Aquitaine Industries du 15 mars, auquel vont participer des représentants de Ford Europe, le constructeur automobile américain est resté inflexible quant à sa volonté d'arrêter la production de boîtes de vitesses à FAI. "On a beaucoup perdu de temps pour pas grand-chose. Il a fallu presque une heure pour que l'on comprenne que Ford comptait arrêter l'activité de Ford Aquitaine Industries courant 2019 et pas fin 2019 comme le délégué interministériel l'avait compris" rembobine Jean-Marc Chavant, élu FO de l'entreprise.

Les représentants de l'intersyndicale ont beaucoup de mal à se faire à l'idée que Ford va tout arrêter à Blanquefort. L'idée d'un repreneur ne leur plaît pas et, en même temps, ils semblent se demander si Ford va aller jusque-là. "Ford ne garantit pas de volumes de production en 2018 et 2019, alors qu'il faudrait avoir une production à un niveau normal pour trouver un repreneur. Comment ça va marcher ? Apparemment la boîte de vitesses 6F35, que Blanquefort ne fabriquera plus, sera importée en Europe depuis les Etats-Unis" analyse Gilles Lambersend, secrétaire CGT du comité de FAI.

Ford Aquitaine comité de suivi 903

L'intersyndicale au départ de Ford Aquitaine Industries vendredi 9 mars au matin (Agence Appa).

Le maintien des emplois dépendra du marché

Dans son communiqué officiel, émis par Ford France depuis Paris, alors que les négociateurs étaient à Bordeaux, le constructeur automobile américain rappelle qu'il s'engage "à travailler étroitement avec toutes les parties prenantes (les pouvoirs publics, les services de l'Etat, les collectivités locales et le comité d'entreprise) afin de chercher un repreneur potentiel intéressé par le site et engagé à proposer une solution viable et pérenne pour le site de Ford Aquitaine Industries".

Ford France annonce qu'un prestataire extérieur sera recruté pour accompagner cette recherche d'un repreneur et que les modalités de l'opération seront présentées aux représentants des salariés lors du comité d'entreprise du 15 mars prochain. Le groupe redit qu'il trouve que "les projections actuelles de volumes de production sont saines jusqu'au cours de 2019 ce qui devrait permettre la poursuite de l'activité et des emplois associés bien que cela dépende de la demande du marché". Ce dernier morceau de phrase est très important puisqu'il résume l'argumentation de Ford concernant la difficulté à maintenir réellement 1.000 emplois sur le site. L'effectif actif actuel tournant autour de 900 salariés. Le groupe redit aussi qu'il est conscient de la difficulté que cette situation représente pour les salariés et qu'il assumera pleinement ses responsabilités dans ce domaine.

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