Immobilier : pourquoi l'Unis veut sauver les gestionnaires de copropriété

L'Union des syndicats de l'immobilier (Unis) tire la sonnette d'alarme sur le manque de gestionnaires de copropriété, à Bordeaux Métropole mais aussi dans le reste de la France. La pandémie de coronavirus aurait alourdi la pression sur ces professionnels très sollicités par les copropriétaires estime Catherine Coutelier, présidente de l'Unis pôle Gironde.
Les besoins en gestionnaires de copropriété augmentent avec les constructions d'immeubles.
Les besoins en gestionnaires de copropriété augmentent avec les constructions d'immeubles. (Crédits : Benoit Tessier)

Avec l'augmentation de la population et la multiplication du nombre d'immeubles, Bordeaux Métropole a un besoin croissant de gestionnaires de copropriétés, alerte l'Union des syndicats de l'immobilier (Unis) de Nouvelle-Aquitaine. Seulement cette volonté de recruter se heurte, selon l'organisation, à des difficultés qui commencent à poser problèmes.

"Il y a des gestionnaires de copropriétés qui arrêtent. Cela s'est précipité avec la pandémie de coronavirus. Les gens ont commencé à se poser de questions : les bonnes questions. Pourquoi continuer dans ce métier si l'on n'est pas reconnu à sa juste valeur, mal aimé par certains médias, mis sous pression par des copropriétaires qui n'hésitent plus à les insulter voire à les menacer...", resitue Catherine Coutelier.

Un syndicat professionnel dont la présidente de Nouvelle-Aquitaine est Camille Faloci.

Faire face aux maux des résidents

Pas très glamour pour faire envie mais très près de la réalité du métier, veut faire savoir Catherine Coutelier, dont l'intervention semblera peut-être alarmiste à certains.

"Les gestionnaires de copropriétés sont une espèce en voie de disparition. Ces professionnels évoluent comme la société, ils ne sont ni plus ni moins que des femmes et des hommes, et cette fonction devient trop lourde à porter pour eux", martèle la présidente girondine.

catherine coutelier

Catherine Coutelier (DR)

Avant d'insister sur le caractère essentiel de la fonction jouée par les gestionnaires de copropriétés, avec des propriétaires qui souvent ne veulent plus s'embêter à rémunérer un gardien d'immeuble. Une fonction que les copropriétaires s'empressent ensuite de vouloir faire jouer aux gestionnaires de copropriété, selon Catherine Coutelier.

"Véritable lien social, renforcé par la conjoncture actuelle, le gestionnaire de copropriété est l'interlocuteur privilégié pour tous les maux de l'immeuble dont il a la charge, mais aussi pour tous les maux des résidents", confirme le syndicat dans son appel "Gestionnaire de copropriété : un métier méconnu, mal compris mais pourtant incontournable ! ".

Un engagement qui peut aussi passionner

Catherine Coutelier estime que la rémunération de ces gestionnaires, titulaires à minima d'un BTS immobilier, n'est plus vraiment à la hauteur de leurs responsabilités. Ces salariés démarrent selon le syndicat leur carrière avec un salaire de 1.500 à 1.600 euros net, avec à la clé des journées de travail qui peuvent parfois s'étirer de 8 heures à 23 heures, assemblées générales comprises. Si la rémunération monte ensuite selon la présidente girondine autour de 33.000 euros par an (environ 2.750 euros mensuel), le métier évolue régulièrement.

"La gestion de copropriété va en se complexifiant, en particulier avec les lois SRU (Solidarité et renouvellement urbain) et Elan (Evolution du logement, de l'aménagement et du numérique)", illustre Catherine Coutelier. Ce métier demande de l'engagement mais n'est pas pour autant un sacerdoce souligne l'Unis de Nouvelle-Aquitaine par la voix de Yann Sturzer, gestionnaire de copropriété chez Oralia. "Nous sommes la seule profession à avoir autant de domaines de compétences : juridiques, comptables, commerciales, techniques du bâtiment, etc. C'est passionnant, il faut constamment se mettre à jour", détaille le gestionnaire de copropriété.

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