Immobilier d’entreprise : Essor met de la croissance externe dans son moteur

Groupe régional indépendant, Essor est l’un des rares acteurs néo-aquitains capables d’intervenir sur n’importe quel segment du marché de l’immobilier d’entreprise. Après avoir repris des activités du groupe Nox cette année, Essor s’apprête à conclure une affaire à l’étranger. Fondé et dirigé par David Pouyanne, Essor est lié à une puissante famille béarnaise.
David Pouyanne, dirigeant du Groupe Essor : bureaux, hôtels, usines, entrepôts, hypermarchés... Essor intervient tous azimuts.
David Pouyanne, dirigeant du Groupe Essor : bureaux, hôtels, usines, entrepôts, hypermarchés... Essor intervient tous azimuts. (Crédits : Groupe Essor)

Les opérateurs néo-aquitains sur le marché de l'immobilier d'entreprise ayant le rayon d'action du groupe béarnais Essor, à Lons (Communauté d'agglomération de Pau Béarn Pyrénées), sont rares. Essor, fondé en 2006 par David Pouyanne sous le nom de DPG et qui prendra son nom actuel en 2017, dispose non seulement d'une foncière, qui lui permet d'acquérir des terrains où construire, mais contrôle aussi un établissement financier, la Financière Pouyanne, qui gère des fonds d'investissement. Ce qui lui donne une très grande autonomie d'action.

En un peu plus de dix ans, le groupe Essor a réussi à atteindre une stature nationale dans un marché très concurrentiel où interviennent de grandes enseignes internationales. Le groupe béarnais, qui dispose d'une quinzaine d'implantations en France, a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires consolidé (construction) de 83 M€ pour un volume d'affaires de l'ordre de 112 M€, avec 214 salariés, pour 2.470 réalisations, dont 350 au cours des trois dernières années.

Une concentration de quasiment tous les savoir-faire

Une des premières raisons du succès d'Essor, c'est sans doute que ce groupe s'est donné les moyens de concentrer tous les savoir-faire. Comme le souligne le dirigeant et fondateur, David Pouyanne, Essor est ainsi capable d'opérer dans quasiment tous les segments de ce marché de l'immobilier d'entreprise et dans n'importe quelle partie du territoire.

"Nous intervenons aussi bien en conseil à maîtrise d'ouvrage, qu'en ingénierie, promotion immobilière, acquisition de terrain, construction. Nous disposons d'un bureau d'étude environnement et d'une vraie capacité de financement, grâce à notre société de gestion. Le groupe Essor a aussi développé une spécialité avec la construction d'usines agroalimentaires, mais nous sommes capables de tout faire, y compris la conception architecturale", confirme David Pouyanne.

Essor renforce son ingénierie en entrant en Bretagne

Pour booster son développement, le groupe Essor n'hésite à jouer la carte de la croissance externe, même si son activité organique, soutenue par de très nombreux chantiers, est un puissant moteur. Une stratégie qui entre dans sa feuille de route « France 2020 ». C'est ainsi qu'Essor a encore eu recours à la croissance externe en 2019 pour renforcer son pôle d'ingénierie et aide à maîtrise d'ouvrage et s'ouvrir de nouvelles opportunités en Bretagne, où le groupe béarnais était absent, en particulier à Brest, avec la reprise en février d'activités du groupe Nox, basé à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). Alors en redressement judiciaire Nox a été mis en liquidation en juillet. Sachant que l'agence Nox de Brest travaille sur un projet pour ArianeGroup et qu'Essor a également récupéré des agences à Tours et Marseille.

Bien implanté dans le Sud-Ouest, mais aussi en Ile-de-France ou encore dans les Hauts-de-France ou en Provence, le groupe Essor est notamment associé à la restructuration de Roland Garros, et travaille sur plusieurs grands projets. En particulier l'extension du technoparc de Poissy (Yvelines), une opération menée avec la société d'économie mixte d'aménagement de Poissy (Semap) qui porte sur 17.500 m2 de bureaux et locaux d'activité ou encore sur la création d'une plateforme logistique de 23.000 m2 de plancher à Lagny-le-Sec (Oise) pour le groupe américain Sysco, leader mondial de la distribution de produits alimentaires en restauration hors foyers.

Un rachat à l'étude à l'étranger d'ici 2022 au plus tard

David Pouyanne entend bien pousser le développement du groupe Essor pour en faire rapidement l'un des principaux opérateurs sur le marché de l'immobilier d'entreprise en France et n'hésite plus à regarder au-delà des frontières.

"La conjoncture économique mondiale me rend prudent, mais je regarde quand même plusieurs dossiers. Je suis décidé à réaliser une opération de croissance externe à l'étranger, que ce soit en Europe ou en Afrique. Comme nous sommes capables de faire tous les métiers nous pouvons approcher les pays en fonction de ces savoir-faire. Cette opération je compte bien la réaliser entre 2020 et 2022", confie David Pouyanne à La Tribune.

Le groupe béarnais emploie une trentaine de salariés dans le périmètre de Bordeaux Métropole via sa filiale Essor Développement (ingénierie, bureau d'étude) à Canéjan. S'il s'est lancé dans l'immobilier d'entreprise en 2006 avec la création de DPG, c'est que David Pouyanne avait décidé d'arrêter de diriger la banque familiale Pouyanne (5,9 M€ de chiffre d'affaires en 2018 selon Infogreffe pour 1 M€ de résultat net avec 72 salariés).

Comment les Pouyanne sont revenus d'Uruguay

David Pouyanne a dirigé la banque éponyme, qui rayonne sur le bassin de l'Adour (Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gers et Hautes-Pyrénées), auprès d'un public de particuliers mais surtout de chefs d'entreprises, pendant dix ans. Ce dirigeant appartient à l'une des plus puissantes dynasties béarnaises et quand il a quitté la tête de la banque familiale c'était pour en confier le fauteuil de directeur général à son frère Christian. Rien d'étonnant ainsi à ce que le groupe Essor contrôle 56 % de la Financière Pouyanne aux côtés de la banque familiale (34 %) et des cadres (10 %).

Les Pouyanne font partie de ces familles béarnaises qui, comme tant de familles basques, ont émigré en Amérique du Sud. Et puis, au début du XXe siècle, Julien Pouyanne a fait le chemin inverse, quittant l'Uruguay où sa famille s'étaient installée pour reprendre racine à Orthez, berceau historique de la dynastie, où il a créé en 1903 la banque éponyme. La Banque Pouyanne est, avec l'établissement basque Banque Michel Inchauspé, l'une des deux dernières banques familiales indépendantes de France.

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