Touché mais pas coulé, AeroSpline avait anticipé la diversification

Pour AeroSpline, qui travaillait à 90 % pour des clients dans le domaine de l’aéronautique, la crise sanitaire est synonyme de baisse drastique de son chiffre d’affaires. Pour autant, la société bordelaise, qui conçoit des robots collaboratifs (cobots), avait anticipé une diversification dans le domaine du BTP notamment en signant une collaboration avec le groupe Cassous, également bordelais. Le gérant d’AeroSpline se veut donc résolument optimiste.
L'entreprise de cobotique AeroSpline avait entamé une diversification de son portefeuille de clients avant la crise du Covid-19.
L'entreprise de cobotique AeroSpline avait entamé une diversification de son portefeuille de clients avant la crise du Covid-19. (Crédits : La Tribune / Mikaël Lozano)

"En début d'année, nous imaginions réaliser un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros en 2020. Nous devrions finalement descendre à 400.000 euros", reconnait d'emblée Maxime Hardouin, dirigeant de l'entreprise AeroSpline, dont le siège est basé à Bruges dans la métropole bordelaise. L'explication est limpide. L'entreprise spécialisée dans la création de robots de travail collaboratifs, dits cobots, réalisait jusqu'à présent 90 % de son activité dans l'aéronautique. "Nous avons, par exemple, équipé la ligne du futur de Figeac Aéro. Le couple robot/opérateur est beaucoup plus fiable qu'un robot seul. On sait aussi repolir les verrières du Rafale à Poitiers", explique Maxime Hardouin.

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L'aéronautique étant particulièrement touché par la crise sanitaire, c'est donc tout naturellement que les commandes se sont arrêtées. "Nous avons signé en octobre notre première commande depuis mars. Il faut avoir les reins solides", avoue le gérant d'AeroSpline.

Touché mais pas coulé. Maxime Hardouin reste en effet résolument optimiste avec d'autres projets en tête, qui ne datent d'ailleurs pas d'hier.

"J'ai une grande culture aéronautique, et pour créer les machines que l'on fait, il faut connaître le métier. Mais si l'aéro allait très bien, j'ai déjà connu des accidents dans mon vécu d'ingénieur. Il était donc important pour moi de sortir de ce secteur non pas en l'abandonnant mais en utilisant notre savoir-faire pour aller vers d'autres secteurs", assure Maxime Hardouin.

Nouvelle collaboration avec le bâtiment

C'est ainsi, qu'avant la crise, il a commencé à travailler pour le monde viticole et imagine en particulier pouvoir résoudre des problématiques en matière de logistique. "Il y a beaucoup de portage de charge", assure Maxime Hardouin qui a également commencé à aborder les acteurs de la construction navale.

Mais, c'est avec le secteur du bâtiment que la concrétisation est la plus probante. A l'issue de deux ans de travail avec le groupe bordelais Cassous, une collaboration a été officialisée en mars autour du projet de robotisation Exelite. Il s'agit de développer des cobots mobiles et articulés permettant de prendre en charge les travaux de désamiantage, l'objectif étant de réduire l'exposition des salariés.

"Cette diversification qui a été anticipée nous permet de ne pas être noyé. Je suis par ailleurs très heureux de me remettre en question, d'imaginer un rebond et de prouver que ce qui a pu être pertinent quelque part peut le devenir ailleurs. Nous allons rebondir", insiste Maxime Hardouin.

Pour l'aéro, encore une carte à jouer

Pendant le confinement, aucun des onze salariés de l'entreprise n'a été en activité partielle et si personne n'a été embauché, il a bon espoir de pouvoir de nouveau recruter en 2021. En attendant, Maxime Hardouin va bénéficier d'un prêt garanti par l'Etat. Quelques commandes doivent encore être payées et d'autres pourraient venir, malgré tout.

"Il y a eu un effet un peu euphorisant à partir de juillet, date à laquelle nous avons commencé à être consultés essentiellement parce qu'il y avait des plans de soutien à l'aéronautique et donc des clients qui remettaient des projets intégrant de la robotique collaborative pour obtenir des financements. Je m'en réjouis, je préfère avoir des clients plutôt que des aides et pour l'aéronautique, il faut peut être juste attendre. En attendant, cela nous réjouit, à AeroSpline, d'avoir de nouvelles carte !."

Pas question, en tout cas, de changer de nom. "Pour nos nouveaux clients, travailler pour l'aéro, c'est une bonne carte de visite. Par ailleurs, aéro, oui, c'est le diminutif d'aéronautique, mais cela peut aussi vouloir dire léger !"

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