Le Pays basque porte son RER métropolitain sur les fonts baptismaux

Après le réseau en étoile autour de Bordeaux, le RER basco-landais est le second projet de RER métropolitain que la Région Nouvelle-Aquitaine espère faire labelliser par l'Etat avec la Communauté d'agglomération du Pays basque et les intercommunalités landaises voisines.
(Crédits : Région Nouvelle-Aquitaine)

« La labellisation service express régional métropolitain par l'Etat nous permettrait d'aller plus loin, plus haut, plus fort », estime Fabien Duprez. Sans le vouloir en ce début d'année olympique, le directeur général du syndicat des mobilités Pays Basque-Adour cite la devise olympique « citius, altius, fortius », pour décrire un projet sans aucun doute sportif : celui d'arriver à convaincre l'Etat de sélectionner le projet d'étoile ferroviaire autour de Bayonne, avec 33 gares desservies sur près de 260 kilomètres, sur la liste des dix projets qui bénéficieront d'un coup de pouce financier. Cela dans le cadre du plan global de 100 milliards d'euros réservés pour la modernisation du réseau et de l'offre ferroviaire.

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Après le RER autour de Bordeaux, également candidat et pour lequel une feuille de route commune entre la Région et Bordeaux Métropole existe depuis 2018, le RER « basco-landais » a désormais la sienne : elle détaille la construction et la refonte des infrastructures parfois centenaires sur le littoral et dans les campagnes le long de trois axes : l'axe littoral (Dax-Bayonne-Irun), l'axe de la Nive (Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port) et l'axe Adour (Bayonne-Puyôo/Pau).

RER Basco-landais

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Le plan du projet de RER Basco-landais (crédits : Région Nouvelle-Aquitaine)

Deux trains par heure

Bayonne est le pôle urbain en France où la voiture individuelle représente le mode de transport le plus utilisé (78 % des déplacements) et que plus de 80 % des touristes viennent en voiture. La Région et la CAPB (Communauté d'agglomération du Pays basque) ont commencé en 2019 à travailler, main dans la main, sur l'amélioration de la desserte de Saint-Jean-Pied-De-Port, destination prisée des touristes.

« Avec quelque 300.000 des habitants, nous sommes l'une des plus petites communautés d'agglomération à avoir élaboré un projet de RER métropolitain », souligne Fabien Duprez. Mais l'ambition des deux partenaires, associés à la communauté d'agglomération du Grand Dax et les communautés de communes landaises partenaires (Maremne Adour Côte Sud, Pays d'Orthe et Arrigans, Seignanx), va au-delà : à partir de 2027, ce seraient près de 1,4 million d'habitants des Pays basque français et espagnol qui devaient pouvoir aller travailler ou partir en weekend en train entre Dax et Saint-Sébastien.

L'objectif étant d'atteindre une fréquence cible d'un train à la demi-heure, de 6 heures à minuit. Sur le littoral, axe le plus fréquenté, il est même question de doubler l'offre d'ici 2032 passant de 28 trains à 64 par jour, avec deux haltes supplémentaires à l'étude, à Bidart et Tarnos, alors que les travaux à la gare de Biarritz vont débuter prochainement.

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Pas de budget global

« Comme au Sud de Bordeaux, il y a un gros nœud ferroviaire autour de Bayonne qu'il faudra résoudre. Par ailleurs pour améliorer la fréquence sur des voies uniques et surtout en prévision d'une augmentation du fret, notamment vers l'Espagne qui s'adapte actuellement à l'écartement européen des rails, nous devrons aussi doubler certaines voies », prévoit Renaud Lagrave, vice-président du conseil régional en charge des mobilités. Aucun budget global n'a été défini pour le RER basco-landais mais le projet ira jusqu'au bout, même si l'Etat ne devait pas mettre au pot, assurent les différentes collectivités, qui entendent solliciter aussi des aides européennes.

« Les investissements sont pris en charge à moitié par la CAPB et à moitié par la Région. Pour les projets annexes, tels que la construction d'aires de covoiturage ou encore de parkings à vélos, les communes contribuent aussi. Pour schématiser, la Région est responsable de la refonte du réseau, dont l'achat futur de trains, et nous faisons en sorte de remplir les trains et cars », détaille Fabien Duprez.

Car le projet, malgré son nom, ne se résume pas à la refonte du rail, mais aussi de l'amélioration des interconnexions, la multimodalité, tout comme l'offre tarifaire avec un billet unique à l'étude. « Pour financer les infrastructures, nous n'avons que les billets comme recettes, mais nous ne souhaitons pas faire porter ces coûts aux usagers. La balle est dans le camp de l'Etat », conclut Renaud Lagrave.

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Commentaire 1
à écrit le 27/01/2024 à 8:22
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ça fait un mois que l'info a été donnée par sud ouest.

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