Le Canadien Optima Aero réussit son atterrissage au Pays basque

Spécialisée dans le recyclage des pièces d'hélicoptères, Optima Aero Europe vient de clôturer un premier exercice supérieur aux attentes. L'entreprise canadienne basée à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) cherche désormais pour s'agrandir et y déconstruire en direct ses hélicoptères.
L'équipe d'Optima Aero autour de Céline Marchal, en blanc.
L'équipe d'Optima Aero autour de Céline Marchal, en blanc. (Crédits : Optima Aero)

La satisfaction se lit sur le visage de Céline Marchal, directrice générale d'Optima Aero Europe. « Nous avons dépassé les objectifs que nous nous étions fixés pour notre premier exercice en réalisant un chiffre d'affaires de sept millions de dollars américains (6,4 millions d'euros) contre six prévus. Et nous nous apprêtons à embaucher notre dixième salarié en Europe, dont six ici à Anglet, alors que nous n'étions que deux fin 2022 », détaille-t-elle. Un atterrissage réussi donc au Pays basque, à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) précisément, pour la société canadienne spécialisée dans le recyclage d'hélicoptères arrivée il y a deux ans. Fondée en 2010 par son actuel dirigeant Toby Gauld, Optima Aero a encore eu le vent en poupe -ou plutôt dans les pales- en 2023 (exercice clos le 30 novembre) : ses ventes ont progressé de plus de 30 %, à 24 millions de dollars américains (22 millions d'euros), là aussi plus que l'objectif de 20,5 millions d'euros.

Des pièces de plus d'un million d'euros

Et cette tendance devrait se poursuivre, en Europe et dans le monde, car comme pour l'électroménager, les voitures ou encore les téléphones, la réparation des pièces d'hélicoptères entre petit à petit dans les mœurs. « Utiliser nos pièces détachées, toutes certifiées et réparées par nos partenaires si besoin, permet de prolonger la durée de vie des appareils tout en baissant l'empreinte carbone de l'industrie », poursuit la dirigeante, en déambulant dans les bureaux et l'atelier lumineux. Les flottes d'hélicoptères sont plus petites -par propriétaire et au total dans le monde- que celles des avions, expliquant pourquoi le recyclage est plus répandu pour les premiers dont Tarmac Aerosave, à Tarbes, a fait sa spécialité.

Lire aussiAéronautique : Tarmac Aerosave recrute pour faire redécoller les avions

Optima Aero

Céline Marchal et l'équipe d'Optima Aero (crédits : Optima Aero).

D'après le cabinet Deloitte, la fabrication représente 18% des émissions de CO2 des avions et hélicoptères versus 70 % au cours de leur utilisation. Le démontage du tout premier hélicoptère, un exemplaire rouge ayant appartenu aux secouristes allemands, à être entièrement traité à Anglet vient tout juste de commencer : « Les flottes utilisées par les Samu européens sont renouvelées régulièrement et sont très bien entretenues, pointe celle qui a auparavant fait carrière chez Safran aux côtés de l'appareil qui n'a pourtant que dix-huit ans. Ses principales pièces, dont le moteur pour lequel le prix de revente peut dépasser le million d'euros, sont démontées en six à huit semaines. Restera plus que la carcasse qui sera recyclée ou bien offerte à des secouristes et écoles ou encore le RAID pour des entrainements.

Lire aussiDécarbonation : comment Safran Helicopter Engines crante sa transition énergétique

Des terrains si rares

Deux hélicoptères peuvent ainsi être démantelés en parallèle, mais Optima Aero aimerait bien augmenter la cadence. Malgré leur surface de 2.000 m2 au total, les locaux sont déjà trop petits pour la jeune société. C'est pour cette raison qu'elle recherche un terrain au minimum deux fois plus grand, dans l'espoir de pouvoir y construire des locaux d'ici fin 2025. « Alors que nos partenaires et clients, dont Airbus Helicopters, sont plutôt situés dans le Sud-Est, nous avions fait le pari de venir ici », affirme celle qui a été récemment été promue vice-présidente Europe, Moyen-Orient, Afrique et Asie d'Optima Aero. À plusieurs reprises, séduite par la proximité de l'Espagne et la qualité de vie permettant d'attirer des salariés, Optima Aero a sensibilisé le président de Région Alain Rousset, qui a même rendu visite au siège canadien, tout comme les responsables locaux de la communauté d'agglomération basque sur les difficultés du marché de l'immobilier commercial, à l'instar du marché résidentiel.

Comme pour d'autres entreprises basques, le foncier est clé pour Optima Aero qui souhaite pouvoir déployer ses ailes, le lancement d'une activité supplémentaire de maintenance à Anglet étant d'ores et déjà à l'étude. « Trouver des locaux est notre priorité en 2024, suivi du démarrage de l'activité commerciale en Asie, où nous songeons à créer une filiale en 2025 », annonce la dirigeante, qui a déjà habité à Singapour, mais espère ne plus déménager.

Lire aussiImmobilier d'entreprise : le plan du Pays basque pour calmer le marché et booster les rénovations

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 10/01/2024 à 8:32
Signaler
Et il faut donc être grand et mince pour intégrer l'entreprise ? ^^

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.