Ces trois tendances à connaître sur l'usage des bureaux par les entreprises et leurs salariés

Comment les entreprises, petites et grandes, utilisent-elles leurs bureaux ? Quelles sont les attentes de leurs dirigeants, managers et salariés ? Quelle est la réalité du télétravail et du flex office au-delà des discours ? C'est pour apporter des réponses à ces questions que BNP Paribas Real Estate a mené une enquête auprès de 800 personnes.
Les espaces collaboratifs ou de détentes sont de plus en plus valorisés, comme ici chez BeTomorrow à Bordeaux, pour compenser la montée en puissance du télétravail et du flex office.
Les espaces collaboratifs ou de détentes sont de plus en plus valorisés, comme ici chez BeTomorrow à Bordeaux, pour compenser la montée en puissance du télétravail et du flex office. (Crédits : Agence APPA)

« La tendance actuelle est de consommer moins mais mieux avec la question de la localisation des bureaux qui gagne en importance pour convaincre et fidéliser les collaborateurs », décrit Fanny Dupérier. Depuis le début de l'année, elle pilote l'équipe bordelaise de CSW (conseils, workplace et projets) au sein de BNP Paribas Real Estate, pour développer une activité d'accompagnement des entreprises dans leurs stratégies immobilières et l'aménagement de leurs locaux. Pour jauger les besoins, CSW a réalisé une enquête (*) dont voici les principaux enseignements.

  • Le télétravail fait consensus, la cantine aussi

Première leçon : le télétravail fait consensus partout, dans les entreprises comme dans les administrations, avec un mouvement de balancier entre le tout présentiel de l'avant Covid et le tout à distance des confinements qui s'est stabilisé à 2,3 jours par semaine en moyenne. Les équipes liées à la R&D et à l'innovation sont les plus présentes au bureau. Et si 62 % des managers déclarent être flexible sur les jours de télétravail de leurs équipes, les salariés de moins de 30 ans sont ceux qui télétravaillent le moins. « Une tendance contre-intuitive mais qui s'explique par des prises de poste et de périodes de formation plus nombreuses et par des logements, statistiquement plus petits et donc moins adaptés au télétravail », commente Fanny Dupérier. À noter que la cantine est, de très loin, le premier motif de satisfaction lors d'une présence au bureau, avancé par 71 % des salariés de moins de 30 ans et 75 % des managers.

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  • Le flex office se généralise mais ne réduit pas les surfaces

Le flex office, cette organisations où les bureaux ne sont pas attribués, concentrent les appréhensions des salariés comme des opérateurs. Les premiers craignant de perdre leurs habitudes, les seconds redoutant de voire les surfaces se réduire. Dans les faits, cette pratique progresse puisqu'elle est présente dans 64 % des entreprises ayant recours au télétravail, soit un bond de 46 points par rapport à l'avant Covid, et dans un quart de celles sans télétravail (+13 points). Le flex office est légèrement plus courant en région parisienne (62 %) qu'ailleurs en France (53 %).

« Dans les faits, on ne constate pas de réduction des surfaces mais un réaménagement au profit des salles de réunion et des espaces collaboratifs et de détente. Cela correspond à la volonté de venir au bureau pour voir ses collègues mis en avant par plus d'un salarié sur deux », explique la responsable de BNP Paribas Real Estate. Néanmoins, le flex office nécessite de l'accompagnement et deux tiers des managers souhaitent notamment être formés à cette pratique. D'autant que les pics de fréquentation au bureau, généralement le mardi ou le jeudi, posent des problèmes à 85 % des entreprises concernées. Enfin, outre la direction, les seuls à échapper à ces organisations flexibles en open-space sont les services liés aux ressources humaines et la paie, pour des raisons de confidentialité.

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  • Le sujet immobilier concerne désormais toute l'entreprise

« La décision immobilière s'est nettement complexifiée. Elle n'implique plus seulement la direction générale ou la direction administrative et financière mais est devenue avant tout un sujet pour les ressources humaines », observe Fanny Dupérier. « Un déménagement ou réaménagement doit désormais associer largement les salariés mais aussi par exemple la direction des services informatiques. Tout cela nécessite de grosses gouvernances de projets ».

Plus concrètement, les trois premiers ressorts invoqués pour justifier un projet immobilier sont l'optimisation des coûts (62 %), l'amélioration de l'image (42 %) et la localisation (36 %). En matière de critères RSE, il s'agit de la connexion aux transports publics (42 %), les certifications environnementales (37 %) et le pilotage de la consommation énergétique (34 %).

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(*) Enquête menée auprès de 800 personnes (250 chefs d'entreprise, 300 managers et 250 salariés de moins de 30 ans non managers), travaillant dans des entreprises de plus de 60 salariés en Ile-de-France et dans les dix plus grandes métropoles françaises.

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