L'éclairage solaire de Fonroche Lighting à l'assaut du monde depuis son nouveau siège

Spécialiste de l'éclairage solaire intelligent, Fonroche Lighting a investi son nouveau siège près d'Agen d'où il déploie une force industrielle, d'innovation et commerciale puissante. En y recevant les délégations du monde entier, son chiffre d'affaires doit grimper à 100 millions d'euros dès cette année alors même que les capacités du site ne sont pas encore optimisées.
Maxime Giraudeau
Le bâtiment conçu par l’architecte local François de la Serre abrite des reproductions de baobabs, pour rappeler la diffusion africaine des lampadaires de Fonroche.
Le bâtiment conçu par l’architecte local François de la Serre abrite des reproductions de baobabs, pour rappeler la diffusion africaine des lampadaires de Fonroche. (Crédits : Agence APPA)

Tel un phare en bord d'autoroute, le tout nouveau siège de Fonroche Lighting brille à quelques kilomètres d'Agen. La sortie de terre de ce vaste complexe neuf dédié à la fabrication et à la recherche autour de l'éclairage solaire consacre treize ans de développement pour la PME lot-et-garonnaise, bientôt ETI. Avec désormais 200.000 lampadaires installés de par le monde, notamment en Afrique de l'Ouest, le chiffre d'affaires s'est porté à 58 millions d'euros en 2022. Grâce à la force d'attractivité du nouveau centre - dont la construction n'a pas fait l'objet de compensation environnementale - les dirigeants visent les 100 millions d'euros dès cette année.

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Le siège a été officiellement inauguré le 4 juillet 2023. (crédits : Agence APPA)

À l'approche du site, on comprend déjà comment les délégations visiteuses peuvent être bercées par la douce promesse de l'éclairage solaire, autonome et à bas coût. Toute la zone d'activités est entourée par les lampadaires estampillés Fonroche et nourris par l'ensoleillement agenais. À l'entrée, la reproduction d'un baobab fait office d'accueil et rappelle surtout aux clients que l'actualité et l'avenir de ces lampadaires tricolores s'écrit sur le continent africain. Tous les bâtiments - 7.000m2 au total sur quatre hectares de terrains - jouent sur la séduction immersive : fresques de street-art d'un collectif agenais, cheminement balisé dans l'atelier de production, salon cosy et « lightroom » pour des tests grandeur nature. « Ça fait des dizaines d'années que la lumière se vend sur papier. Nous, on veut la vendre en vrai », racole Bastien Lanta, chef de produit. Loin d'être un illuminé.

fonroche lighting, lightroom

Dans ce hangar, Fonroche mène des tests d'éclairage de la chaussée où les luminaires peuvent coulisser verticalement et horizontalement. (crédits : Agence APPA)

Vers des batteries qui durent 15 ans

La grande force de ces Lot-et-garonnais est de proposer un lampadaire alimenté par panneau solaire, capable d'adapter sa charge et sa consommation selon l'ensoleillement du lieu. Comme une technologie qui n'est pas standardisée. Et exactement comme le fait son concurrent girondin Sunna Design, aussi très présent en Afrique. Ainsi, l'entreprise qui compte deux cent salariés dans le monde dont plus de la moitié à Agen, peut installer ses candélabres aussi bien en Europe de l'Est qu'en Amérique du Sud, en passant par Dakar et Koweït city.

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« Une batterie ne fonctionne pas de la même façon en Europe ou en Afrique, la charge et la décharge sont différentes en fonction du lieu. Les essais climatiques nous apprennent à en savoir plus sur le comportement de notre système », illustre Bastien Lanta face aux douze chambres climatiques qui récréent les conditions réelles des pays visés. « Plus on charge une batterie vite, plus elle chauffe. Mais plus elle chauffe, plus sa durée de vie va diminuer. Il faut trouver le meilleur ratio entre vitesse de charge et durée de vie. » C'est comme cela que Fonroche parvient à tenir la promesse d'un éclairage 365 jours par an, qu'importe si l'ensoleillement quotidien s'élève à 15 ou seulement deux heures.

Pour l'instant, les lampadaires, et plus précisément les batteries, sont garantis jusqu'à dix ans. Les nouveaux ingénieurs recrutés doivent plancher sur un système pour augmenter la durée de vie à 15 ans, en développant des modèles autonomes de gestion de la consommation qui reposent en partie sur l'intelligence artificielle. Une brique technologique assemblée dans un entrepôt où officient seulement une quinzaine de personnes. Les besoins de main d'œuvre de l'éclairagiste varient en fonction de ses commandes.

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Une quinzaine de personnes assemble les composants autour de la batterie qui stocke l'énergie solaire. (crédits : Agence APPA)

« La 2CV du lampadaire »

Côté développement, l'entreprise recherche des ingénieurs en mécanique et électronique, des chargés d'étude et des commerciaux, en France et à l'étranger. Le site agenais ne compte pour l'instant que 140 personnes alors que ses capacités dépassent les 400. Elle s'est également portée acquéreur d'un terrain attenant pour anticiper de futurs projets. Interrogé, le directeur général dit ne pas craindre les problématiques de recrutement, pourtant persistantes dans le Lot-et-Garonne. Fonroche Lighting a connu jusqu'ici une réussite commerciale, sans pour autant connaître la célébrité.

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« On ne cherche pas à tout prix la notoriété. Ce qu'on aimerait, c'est faire connaître l'aspect incontournable de l'éclairage solaire. Un professionnel de l'éclairage qui n'envisage pas le solaire, il est hors-sujet », plaque l'ancien rugbyman Laurent Lubrano devenu directeur général. Ce jour-là, le dirigeant a reçu des délégations en provenance de Belgique, de Mayotte et de Mauritanie. La France, elle, ne représente que 20 % des ventes de Fonroche. « C'est plus souvent les villes moyennes et petites que les grandes agglos, car les petits maires ils font les comptes », lance-t-il, agacé par l'inertie et le coût des vieux réseaux électriques.

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Le directeur général Laurent Lubrano dans son bureau. (crédits : Agence APPA)

En l'avouant à demi-mot, le dirigeant sait que le plus gros potentiel de développement se trouve à l'international. Aussi bien du point de vue commercial que de la fabrication. Tout en renforçant son implantation en Lot-et-Garonne, Fonroche Lighting veut lancer dans d'autres pays des antennes R&D, logistiques et de supply chain. Histoire d'éviter de produire des mâts en France pour les expédier au Chili ensuite. Ou comment « la 2CV du lampadaire », surnommée ainsi pour sa fiabilité, est bien plus adulée à l'étranger que dans son propre pays.

Maxime Giraudeau

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