Sobriété énergétique : NRGYBox cible l'éclairage public avec jusqu'à 80 % d'économies

C'est un simple petit boîtier à brancher sur n'importe quel lampadaire pour en moduler l'utilisation en fonction des flux de déplacements avec à la clef des économies d'énergies drastiques. La startup bordelaise NRGYBox, qui cible le marché des villes de moins de 50.000 habitants, vient de lever 500.000 euros pour être en mesure de déployer 4.000 boîtiers d'ici fin 2023. Explications avec son cofondateur Rémi Kupisz.
Dans les parkings et zones d'activité, les boîtiers d'NRGYBox ont permis de diminuer de 80 % en un an la facture d'électricité de la collectivité.
Dans les parkings et zones d'activité, les boîtiers d'NRGYBox ont permis de diminuer de 80 % en un an la facture d'électricité de la collectivité. (Crédits : NRGYBox)

Dans le parcours du combattant que constitue le développement d'un produit ou d'une solution, il y a une étape clef à ne pas manquer : le time to market. Autrement dit, il faut arriver sur le marché ni trop tôt ni trop tard ! Et pour NRGYBox, qui a développé depuis 2019 un boîtier connecté permettant de piloter intelligemment l'éclairage public pour générer d'importantes économies, difficile de faire plus porteur que le contexte actuel de flambée inédite des coûts de l'électricité en France et en Europe.

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Les flux des opérateurs téléphoniques

La startup bordelaise, co-fondée par Rémi Kupisz et Alban Bergeras, a en effet breveté un boîtier connecté qui peut être facilement branché sur n'importe quel lampadaire ou armoire de commande sans aucun travaux de génie civil. "Chaque boîtier contient un coupeur de courant et un module IoT (objet connecté) fonctionnant avec le réseau LoRaWAN. Une fois installé, il permet via une application mobile de piloter manuellement ou automatiquement chaque point lumineux, soit en en diminuant l'intensité si c'est une ampoule LED, soit en l'éteignant aux horaires et lieux souhaités", explique à La Tribune Rémi Kupisz.

L'autre valeur ajoutée de la solution développée par ces deux ingénieurs passés par EDF et Safran c'est leur algorithme d'apprentissage automatique qui pilote automatiquement l'éclairage en fonction des flux de déplacements. Pour être efficace, il se nourrit des données de localisation téléphonique achetées auprès de l'opérateur Orange et générées à chaque fois qu'un utilisateur borne auprès d'une antenne.

"On reçoit ces données par tranche de 30 min ce qui nous permet de construire un modèle prédictif des déplacements en comparant le réalisé avec nos propres prédictions. L'intérêt c'est ensuite de pouvoir concentrer l'éclairage dans les lieux et aux heures où il y a le plus de monde et de couper la lumière là où elle est inutile", poursuit Rémi Kupisz, qui vient de lever 500.000 euros auprès du fonds d'investissement bordelais Galia Gestion.

Une startup installée à la Cité numérique


  • NRGYBox est l'une 27 des startups qui occupent les locaux de l'incubateur Unitec à la Cité numérique de Bègles, près de Bordeaux. La Région Nouvelle-Aquitaine, qui loue 2.000 m2 à Covivio pour une période de douze ans, y accueille cette antenne d'Unitec ainsi que les locaux des clusters Digital Aquitaine, dédié au numérique, et Naos, dédié au logiciel open-source. Ces espaces régionaux, officiellement inaugurés ce mercredi 7 septembre, viennent compléter les autres occupants de la Cité numérique : Axyz, Addeo, SimforHealth, Marbotic, Onepoint ou encore la French Tech Bordeaux.

400 lampadaires déjà équipés

Accompagnée par Unitec et ADI Nouvelle-Aquitaine, la startup pilote déjà environ 400 points lumineux déployés auprès de cinq clients de la région : le Grand Cognac (Charente), Chauray (Deux-Sèvres), Jurançon et Saint-Pierre-d'Irube (Pyrénées-Atlantiques) et Gradignan, à Bordeaux Métropole. Chaque collectivité peut décider du montant d'économies qu'elle souhaite réaliser et des horaires et lieux où elle souhaite conserver un éclairage. Et les retours d'expérience s'avèrent concluants, assure le cofondateur qui avance des gains très significatifs :

"On constate en moyenne un baisse de -65 % de la consommation pour les ampoules LED et de -80 % pour les lampadaires classiques dans les parkings et zones d'activité. Le tout sans renoncer au service public et à la sécurité des usagers la nuit puisqu'on peut maintenir des cheminements lumineux là où c'est nécessaire ! Pour la collectivité, le retour sur investissement tourne autour de deux ans"

Selon NERGYBox, dans le Grand Cognac, la zone d'activité de ChateauBernard a ainsi équipé 92 points lumineux l'an dernier et a vu sa facture d'électricité diminuer de -75 % entre avril 2021 et mai 2022 pour tomber à 2.300 euros.

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Entrer en phase pré-industrielle

D'ici la fin de l'année 2023, le défi est désormais de multiplier par dix le nombre de lampadaires pilotés par NRGYBox pour viser autour de 800.000 euros de chiffre d'affaires en combinant vente de ses boîtiers et abonnement à sa solution de pilotage en Saas (software as a service). Pour cela, la levée de fonds de 500.000 euros doit permettre de recruter une dizaine de personnes en deux ans (profils techniques, commerciaux, marketing et chefs de projets développement durable commerciaux et techniques) et de monter en cadence. "Nos boîtiers sont aujourd'hui fabriqués à Toulouse et on cherche à trouver des partenaires en Nouvelle-Aquitaine pour pouvoir équiper 4.000 lampadaires dans les douze prochains mois", complète Rémi Kupisz.

La cible prioritaire ? Les villes et intercommunalités de moins de 50.000 habitants avant, ensuite, de voir plus grand : "La France compte 11 millions de points lumineux, notre solution peut donc avoir un impact significatif sur le plan économique et environnemental", argumente le fondateur de 49 ans. Mais il n'est pas seul sur ce marché porteur avec des concurrents déjà installés tels que le toulousain Kawantech, qui équipe les lampadaires de capteurs de mouvements.

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Commentaire 1
à écrit le 08/09/2022 à 7:29
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Bonjour, Tres bonne investissement, faut ils encore que se boîtier ne coûte pas trops chere, qu,ils soit fiable... Affaire a suivre...

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