Hôtellerie : Eklo présente sa feuille de route à 35 millions d'euros

Eklo vise une douzaine d’ouvertures en France en cinq ans. Le groupe bordelais, qui veut bousculer les codes de l’hôtellerie accessible, a levé 35 millions d’euros pour accélérer son déploiement sur un modèle de propriétaire-exploitant. Trois nouveaux acteurs investissent dans l'entreprise tandis que la Banque des territoires investit dans l’immobilier. Cette levée de fonds doit permettre à Eklo de multiplier par six son chiffre d'affaires d'ici 2028.
L'hôtel Eklo de Toulouse.
L'hôtel Eklo de Toulouse. (Crédits : Nicolas Anetson)

Si les taux d'intérêt sont en hausse tout comme le coût des matières premières, l'activité hôtelière se porte bien. C'est dans ce contexte qu'Eklo, créé il y a 10 ans, vient d'annoncer une première levée de fonds de 35 millions d'euros et ouvre son capital à Bpifrance via son fonds France Investissement Tourisme 2, Aquiti Gestion via le fonds Naci 1et Swen Capital Partners via Swen Mezz Flex 3. La Banque des territoires investit pour sa part 15 millions d'euros dans la foncière immobilière du groupe hôtelier bordelais Eklo afin d'apporter les fonds propres nécessaires à la construction des murs des futurs hôtels en développement.

« Réalisée dans le cadre d'une réorganisation du capital, cette levée de fonds va permettre d'accélérer significativement le développement et le déploiement de la marque en France. Nous allons racheter les murs de cinq hôtels dont nous n'étions pas propriétaires. Notre objectif désormais : être investisseur et exploitant, donc propriétaires de nos murs. Ce ne sera pas le cas de l'hôtel parisien qui ouvrira porte de Versailles, mais cet établissement pour lequel nous avons répondu à un appel d'offres représente une opportunité. En moyenne, pour ouvrir un hôtel avec une centaine de chambres en province, il faut compter entre 7 et 8 millions d'euros. Nous apportons 20 à 25 % de fonds propres. Les fonds levés vont nous permettre de lever de l'endettement bancaire », explique Emmanuel Petit, président-fondateur d'Eklo, ancien du groupe Accor.

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Douze hôtels dans les cinq ans

Eklo qui compte aujourd'hui neuf établissements, 1.000 chambres et 150 collaborateurs prévoit de doubler ses effectifs d'ici un an avec deux ouvertures à venir : une à Montpellier en septembre et l'autre à Paris, porte de Versailles, en février 2024. Le groupe a l'ambition d'ouvrir douze nouvelles adresses en France dans les cinq prochaines années pour 60 millions d'euros de chiffre d'affaires contre 11 millions en 2022 avec l'exploitation de sept établissements. Dans les dix prochaines années, Eklo vise une capacité d'accueil de 4.500 chambres et 10.000 lits.

Eklo recherche de nouvelles implantations dans des villes où le groupe est déjà présent, à savoir Toulouse, Bordeaux, Lyon et Paris. Mais il cherche aussi à s'implanter dans de nouvelles grandes villes. Nantes, Rennes, Strasbourg, Nice et Marseille font partie des priorités.

« L'enjeu consiste à trouver de bons emplacements en zone urbaine dans les principales métropoles françaises à des prix acceptables. C'est tout le travail de notre équipe de développement qui fait de la prospection dans un contexte où le foncier est rare mais intéresse. L'objectif est d'avoir un produit différenciant pour plaire aux collectivités et aux promoteurs », explique Emmanuel Petit.

Le créneau du lifestyle économique et durable

Eklo se positionne précisément sur le créneau du lifestyle économique et durable. « Le lifestyle est aujourd'hui essentiellement réservé aux établissements 4 étoiles. Nous bousculons les codes. Nous y ajoutons également des engagements en matière de développement durable. C'est un positionnement unique sur le marché », assure Emmanuel Petit. Et de préciser : « Les bâtiments ont d'excellentes performances énergétiques, certains sont raccordés à des réseaux de chaleur, ont des panneaux photovoltaïques, sont équipés de réducteurs de début d'eau. Il n'y a que des matériaux durables », précise Emmanuel Petit.

A mi-chemin entre l'hôtel et l'auberge de jeunesse, les hôtels Eklo accueillent des clients tant pour le loisir que pour les affaires. Dans le contexte inflationniste, le prix des chambres a augmenté d'environ 10 % pour un prix qui tourne autour de 60 euros la nuit. Le taux d'occupation s'établit en moyenne à 70 % pour le groupe. « Certains hôtels tournent très bien, à 90 % », assure Emmanuel Petit.

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