Erosion côtière : le BRGM renforce ses équipes en Nouvelle-Aquitaine

Développer un centre d'excellence de niveau international sur la modélisation de l'érosion littorale : c'est l'ambition de l'accord-cadre signé entre la Région Nouvelle-Aquitaine et le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) ce lundi. Première concrétisation : une vingtaine d'ingénieurs de l'unité "Risques côtiers et changement climatique" du BRGM s'installent à Bordeaux Métropole.
La côte basque figure parmi les 790 km de littoral en Nouvelle-Aquitaine, région particulièrement concernée par l'érosion côtière.
La côte basque figure parmi les 790 km de littoral en Nouvelle-Aquitaine, région particulièrement concernée par l'érosion côtière. (Crédits : Yoni OTPB)

Depuis fin 2020, ils sont déjà une demi-douzaine à avoir quitté Orléans pour s'installer dans les locaux du BRGM (1) à Pessac. À terme, c'est au moins une vingtaine de chercheurs de l'unité "Risques côtiers et changement climatique" qui y seront réunis pour travailler sur ce sujet d'ampleur qui mobilise une centaine de personnes au total au sein du BRGM en métropole et en outre-mer. A Pessac, qui a vocation à devenir "un pôle d'excellence de niveau européen et international", selon Michèle Rousseau, la présidente du BRGM, l'accent sera mis sur le travail de modélisation.

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"Nous travaillerons sur la collecte et l'utilisation des données avec tous les partenaires locaux du BRGM pour mieux comprendre et anticiper les mécanismes du changement climatique à court terme, lors d'une tempête par exemple, mais aussi à long terme avec le cumul des phénomènes dans le temps à 2030 ou 2050", éclaire Eric David, le chef de l'unité "Risques côtiers et changement climatique".

"Cela permettra d'élaborer des scénarios pour baliser le champ des possibles : qu'est-ce qui peut se passer et qu'est-ce qu'on est sûr qui n'arrivera pas. L'objectif c'est de servir d'aide à la décision pour les responsables politiques qui définiront les stratégies d'adaptation à l'érosion côtière", poursuit-il.

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790 km de façade atlantique

Formellement, l'accord cadre, qui couvre une durée de trois ans, a été signé au conseil régional ce lundi 5 septembre par Michèle Rousseau et Alain Rousset, le président de la Région. "Je suis très heureuse de relocaliser notre outil de recherche sur le littoral en Nouvelle-Aquitaine qui nous paraît être une région en avance sur ce sujet avec des travaux de recherche et une mobilisation des élus, notamment avec le GIP Littoral [qui rassemble les collectivités locales et les services de l'Etat]", salue la présidente du BRGM.

BRGM Région Nouvelle-Aquitaine

Michèle Rousseau et Alain Rousset, lundi 5 septembre 2022, au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine (crédits : Quentin Salinier).

Et, alors que la Nouvelle-Aquitaine compte 790 km de côte, Alain Rousset partage sa satisfaction de voir les capacités locales de R&D monter en puissance  :

"Rien n'est plus précieux que d'avoir des équipes scientifiques en prise avec le terrain alors même qu'on a eu la quintessence des crises climatiques cet été dans la région avec les incendies, les sécheresses et les canicules qui se prolongent . [...] Le risque littoral est là depuis des années et on a besoin de modèles scientifiques pour mieux comprendre ces phénomènes."

Le conseil régional participe financièrement à l'installation des équipes du BRGM à Pessac et aux futurs investissements et travaux de thèse qui seront menés. Car au-delà de l'érosion littorale en elle-même, qui est déjà problématique, ce sont d'importants enjeux économiques, touristiques et d'aménagement du territoire qui s'imposent. "Sur tous les travaux que nous menons, la clef c'est le travail coopératif avec le GIP Littoral et les équipe des universités de Bordeaux, La Rochelle, Pau Pays de l'Adour et des autres organismes", conclut Eric David.

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(1) Le Bureau de recherches géologiques et minières est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de l'Enseignement supérieur, de la Transition écologique et de l'Economie. Sa mission : gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol.

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Commentaire 1
à écrit le 06/09/2022 à 3:58
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on peut faire des économies sur tous les usages de l'eau mais JAMAIS sur l'environnement, quand les sols sèchent la végétation sèche, le cycle de l'eau se coupe, les températures montent et ça brule ... Il ne faut surtout pas chercher à limiter l'éva...

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