Décès de l'entrepreneur bordelais Clément Fayat, figure du BTP

Un apprenti maçon devenu bâtisseur d'un géant du BTP. Clément Fayat, fondateur du groupe bordelais du même nom, le quatrième du secteur en France, est décédé dimanche à l'âge de 90 ans, a-t-on appris lundi 4 juillet auprès de la direction, qui a salué un "entrepreneur visionnaire" et un "travailleur infatigable".
En 2012, Clément Fayat, âgé de 80 ans, avait été décoré du rang de Commandeur de la légion d'honneur.
En 2012, Clément Fayat, âgé de 80 ans, avait été décoré du rang de Commandeur de la légion d'honneur. (Crédits : Groupe Fayat)

L'entrepreneur natif de Corrèze, qui avait quitté la présidence du groupe en 2013 pour raisons de santé, avait fondé sa première entreprise de terrassement à Libourne (Gironde) en 1957, après avoir débuté à l'âge de 15 ans comme simple apprenti maçon, sur les traces de son père.

"Corrézien de cœur, terrien dans l'âme, autodidacte assumé et inspiré, il fut toute sa vie durant un entrepreneur visionnaire. Travailleur infatigable, admiré tout autant que redouté, profondément respecté par ses collaborateurs et pairs pour sa juste rigueur, il a construit pierre après pierre l'empire que l'on connait aujourd'hui", a souligné le groupe dans un communiqué.

En plus d'un demi-siècle, l'entrepreneur a patiemment hissé son entreprise au quatrième rang des groupes français de BTP. L'empire Fayat pèse aujourd'hui 4,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires (2021) et emploie 21.000 personnes au sein de 231 filiales et sociétés présentes dans 170 pays. Il se présente aussi comme le "premier groupe français indépendant de la construction" et le "leader mondial en matériel routier".

A l'origine de ce solide succès, une diversification de ses activités (chaudronnerie, construction métallique, matériel de manutention, matériel routier, électricité industrielle). Au cours des trente dernières années, la liste est devenue longue des entreprises rachetées par le groupe, dont le siège est à Bordeaux. Parmi elles, Genest (1994), Bec Frères (2002), Razel (2008), Cari (2010) en France, Marini (1985) en Italie, Bomag (2004) en Allemagne.

Ces acquisitions ont ouvert à ce discret, mais habile négociateur, d'importants marchés à l'international, notamment en Afrique, aux Etats-Unis et en Chine. Moins connu du grand public que ses principaux concurrents Vinci, Bouygues ou Eiffage, et pourtant associé à des constructions prestigieuses comme l'Opéra Bastille ou le Musée d'Orsay, le groupe a bénéficié, comme eux, du développement des partenariats public-privé (PPP). Dans cette réussite industrielle, une ombre au tableau: la liquidation en 2011, sept mois à peine après son rachat, de l'entreprise centenaire Richard Ducros, basée à Alès (Gard).

"Je suis un paysan, j'ai encore de la terre accrochée à mes sabots", aimait  dire ce petit-fils de paysan, né pauvre en 1932 dans un village corrézien et dont l'entreprise est restée familiale. A son départ des affaires en 2013, il a laissé les rênes à ses fils Jean-Claude et Laurent, respectivement président et directeur général.

Outre le travail, ce Girondin d'adoption aimait aussi le vin. Dès 1969, il avait acquis le Château La Dominique, dans le vignoble de Saint-Emilion, dont un chai a été dessiné par l'architecte Jean Nouvel.

Depuis sa retraite, Clément Fayat, membre du club fermé des milliardaires français, s'était retiré dans le Médoc. Egalement propriétaire du château Clément-Pichon, dans le Haut-Médoc et de Château Fayat (Pomerol), il avait réuni l'activité viti-vinicole du groupe au sein des Vignobles Clément Fayat.

Il a été élevé en 2012 au rang de Commandeur de la légion d'honneur.

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