Les barrages filtrants et autres brasiers encore organisés ce vendredi 8 avril à l'aube sur certains sites de Dassault Aviation en Gironde seront les derniers. Après plusieurs séances de négociations ces dernières semaines, la CGT, la CFDT et FO, les trois syndicats derrière le mouvement social lancé début 2021, ont finalement trouvé un accord sur les salaires avec la direction. Les deux parties confirment à La Tribune "qu'un constat de fin de conflit a été signé" ce vendredi dans la matinée. La veille, les trois organisations syndicales avaient consulté le millier de salariés grévistes sur les neufs sites français qui se sont prononcés à 60 % pour une signature de l'accord, selon la CGT.
La direction de l'avionneur, qui emploie 8.800 salariés en France ne souhaite pas faire de commentaires tandis qu'Anthony Dupuy, délégué syndical CGT du site de Mérignac où travaillent plus de 2.000 personnes, évoque "un accord au goût amer mais qui signe une victoire jamais vue dans l'entreprise". Cette sortie de crise intervient dans un contexte qui n'a jamais été aussi porteur pour le Rafale, l'avion de combat de Dassault Aviation, qui fait l'objet de discussions avec la Serbie pour une commande de six appareils.
"Pour Dassault Aviation, 2021 a été une bonne année, aussi bien dans le domaine civil que militaire, avec des prises de commandes exceptionnelles de 100 avions (49 Rafale et 51 Falcon) et un chiffre d'affaires de 7,2 milliards d'euros (en hausse de +31 % sur un an, ndlr), avec la livraison de 30 Falcon et 25 Rafale", indiquait l'entreprise dirigée par Eric Trappier lors de la présentation de ses résultats 2021, le 4 mars dernier.
Un gain de 1.820 euros bruts annuels pour les non-cadres
Pour rappel, fin 2021, deux syndicats majoritaires, la CFE-CGC, 1er syndicat représenté avec 42 %, et l'Unsa (4e avec 15 %), avaient validé l'accord de NAO (négociations annuelles obligatoires) sans que cela ne stoppe le mouvement social porté par la CGT (3e syndicat représenté avec 17 %), rejointe par la CFDT (2e syndicat avec 20 %) et FO (5e). Les NAO prévoient, pour les salariés non cadres, un budget d'augmentation salariale de 3,5 % de la masse salariale et, pour les salariés cadres, une enveloppe de 3,75 %. Tandis que les grévistes réclamaient des augmentations pour les non-cadres comprises entre 140 et 200 euros nets mensuels.
Finalement, syndicats et direction se sont accordés sur une augmentation générale uniforme pour les non cadres de 140 euros bruts mensuels sur le salaire de base sur treize mois, soit une hausse annuelle de 1.820 euros bruts annuels. Un gain qui peut aller jusqu'à 2.158 euros bruts annuels en intégrant les grilles d'ancienneté. Toutes ces sommes intègrent les augmentations prévues par l'accord NAO qui reste en vigueur. Le tout sera versé au mois de mai avec rétroactivité au 1er janvier 2022 tandis que 80 % des heures de grèves depuis le 18 décembre dernier seront payées. Enfin, une revalorisation du budget des augmentations individuelles et des minimas salariaux figurent également dans l'accord. Pour les cadres, l'enveloppe d'augmentation individuelle passe de 3,75 % à 4,1 % de la masse salariale avec une attention portée aux salariés gagnant moins de trois Smic et une revalorisation des minimums salariaux.
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