Suez-Veolia : l'intersyndicale de Suez s'inquiète pour l'emploi en Nouvelle-Aquitaine

Alors que le groupe Suez emploie 2.600 collaborateurs en Nouvelle-Aquitaine, les négociations avec Veolia sont scrutées de près par l'intersyndicale du groupe de gestion de l'eau et des déchets. Celle-ci craint en effet jusqu'à 400 suppressions de postes dans la région en cas de rachat par Veolia et demande du temps pour étudier les projets en lice.
Suez emploie 2.600 salariés en Nouvelle-Aquitaine.
Suez emploie 2.600 salariés en Nouvelle-Aquitaine. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Le groupe Suez en Nouvelle-Aquitaine emploie 2.600 salariés dans neuf agences et une trentaine de sites, dont Mérignac et Canéjan, en Gironde, et Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques. Des effectifs qui pourraient fondre comme neige au soleil dans l'hypothèse d'un rachat par son rival Veolia, qui pourrait se concrétiser dans les prochaines heures. "Selon la direction de Suez, le rachat par Veolia se traduira mécaniquement par 4.000 suppressions de postes sur les 30.000 salariés en France. Cela représente près de 400 emplois en Nouvelle-Aquitaine, ce n'est pas rien !", indique ainsi à La Tribune Cyril Savtchenko-Belsky, représentant de l'intersyndicale CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT et F0 de Suez France.

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Avec très exactement 2.564 emplois, la Nouvelle-Aquitaine est le 3e effectif régional de Suez en France hors Ile-de-France, derrière Auvergne-Rhônes-Alpes (3.154 emplois), et les Hauts-de-France (2.810 emplois). A Bordeaux, le sujet de l'emploi est d'autant plus sensible que Suez, qui assure la gestion de l'eau dans l'agglomération depuis 30 ans verra le contrat de délégation de service public (DSP) arriver à échéance en 2021. La nouvelle majorité préside par le socialiste Alain Anziani a déjà annoncé sa décision de passer l'eau en régie publique. De quoi fragiliser l'avenir des 300 collaborateurs de Suez dédiés à ce sujet à Bordeaux.

"Cela se traduira par la suppression de tous les doublons !"

S'agissant des négociations nationales entre Suez, Veolia et Engie, l'intersyndicale est à l'unisson du directeur général de Suez qui ne cache pas son hostilité à l'offre de Veolia.

"Veolia veut mettre la main sur les technologies, les brevets et les savoir-faire de Suez pour se projeter à l'international et céder tout le reste, notamment l'activité eau. Les activités enfouissement et incinérateurs suivront pour des raisons monopolistiques et, de l'aveu même de la direction de Veolia, la fusion des deux entreprises Veolia et Suez doit permettre de dégager 500 millions euros d'économies. Cela se traduira par la suppression de tous les doublons, de toutes les équipes qui font le même métier, à commencer par les fonctions supports de Suez !", alerte Cyril Savtchenko-Belsky

L'intersyndicale, qui "refuse que le sort des 30.000 salariés français soit décidé en seulement quatre semaines", demande donc du temps. "Notre demande centrale est d'avoir le temps d'étudier les deux offres, celle de Veolia et celle d'Ardian, qui présente davantage de complémentarités et de garanties pour l'emploi, et de bâtir un contre-projet", assure le responsable de l'intersyndicale.

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L'énergéticien Engie, qui détient 29,9 % du capital de Suez, s'est donné jusqu'à ce lundi 5 octobre à minuit pour répondre favorablement à l'offre de Veolia, qui souhaite lui racheter à bon prix les actions de son concurrent Suez.

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