Locomotiv' ouvre à Bordeaux un centre de performances dédié aux PME-PMI

Ni espace de coworking ni collectif d'indépendants traditionnel, Locomotiv' vient d'ouvrir ses portes au début du cours de l'Intendance à Bordeaux. Ce centre de performances fédère autour de lui des entrepreneurs indépendants et se destine à la transformation digitale des PME et PMI... sans aborder le sujet trop frontalement.
Clara et Valentin Morel, cofondateurs de Locomotiv'
Clara et Valentin Morel, cofondateurs de Locomotiv' (Crédits : Agence Appa)

"On mutualise les projets, pas les mètres carrés." Clara Morel, cofondatrice de Locomotiv' avec son frère Valentin, cadre d'emblée le sujet. Locomotiv' n'entend pas être calé dans la case des espaces de coworking (aussi appelés cotravail) où les travailleurs indépendants s'arrêtent le temps de quelques heures, de quelques jours ou parfois de quelques années. La structure s'est baptisée "centre de performances" et est dédié à la croissance et à la transformation digitale des PME et PMI. A ce jour, il mobilise une grosse quinzaine d'entrepreneurs indépendants, réunis par des projets sur lesquels ils travaillent en commun. Locomotiv' espère atteindre assez rapidement la soixantaine de profils. Les locaux le permettent : le centre de performance a investi des locaux - superbes - précédemment occupés par la société 1001 Pneus, récemment rachetée par Cdiscount, au tout début du cours de l'Intendance.

Locomotiv' travaille donc avec des indépendants aux compétences complémentaires, organisés sous des pôles distincts : gestion de projet, conseil de gestion, optimisation interne, marketing, communication et graphisme, technique (logiciels métiers inclus).

"Le centre est dédié aux PME et aux PMI pour qui l'on propose un accompagnement dans tous leurs besoins de développement. Locomotiv' est leur seul interlocuteur, les entreprises n'ont donc plus à jongler entre plusieurs indépendants émettant chacun leur facture. Pour les entrepreneurs indépendants adhérents, c'est aussi la possibilité de se recentrer sur leur cœur de métier en nous laissant la main sur les autres aspects, précise Clara Morel. Nous les regroupons sous un même toit mais nous ne sommes pas un espace de coworking pour autant, même si nous leur demandons une redevance mensuelle pour acquitter le loyer. Nous avons opté pour la mutualisation des projets : nous leur apportons des projets dans lesquels ils peuvent s'impliquer mais ils peuvent également, uniquement s'ils le souhaitent, apporter des affaires, par exemple des dossiers de leurs propres clients qu'ils ne peuvent pas adresser seuls. Auquel cas ces adhérents touchent 8 % du CA facturé par Locomotiv'."

Le centre de performance, qui gère la facturation, l'établissement des devis... fait sa marge sur la gestion des projets.

Pour que le modèle ne soit pas assimilé à du salariat déguisé, Locomotiv' a rédigé une "charte de l'adhérent" qui fixe le sujet et demande aux entrepreneurs leur déclaration fiscale ou leur bilan. Lorsqu'un certain seuil est atteint en termes de volume de collaboration, l'adhérent sera prévenu.

"On traite de chef d'entreprise à chef d'entreprise, ce qui implique des relations humaines différentes, insiste Clara Morel. Ils savent qu'ils doivent garder leur propre business, leurs propres clients, leurs propres marques. S'ils souhaitent aller dans une autre direction, ils n'ont qu'un mois de préavis." La dirigeante estime que "le modèle des agences tend à être moins prédominant : leurs process sont souvent assez lourds, leurs charges et frais fixes importants."

"La transformation digitale, ce n'est pas avoir une page Facebook !"

Locomotiv' s'adresse spécifiquement aux PME et PMI, en évitant autant que possible d'aborder frontalement le sujet de la transformation numérique pour attirer l'attention sur la notion de performances.

"Les dirigeants de PME ont tendance à penser que la technologie est l'affaire des startups et des grands groupes, et justement à résumer le sujet à l'adoption d'outils technologiques. Mais la transformation digitale, ce n'est pas ça ! Pour les petites entreprises qui ont 20 ans de savoir-faire, c'est surtout leur permettre de se concentrer sur ce savoir-faire, d'éliminer des freins et des taches sans valeur ajoutée", ajoute Valentin Morel.

Sa sœur opine :

"Il y a une méconnaissance de ce que peut apporter réellement le digital. Dans l'esprit de nombreux chefs d'entreprise, le sujet évoque la surveillance, le contrôle, voire la création d'une page entreprise sur Facebook ! La réalité est tout autre. On sème, il y a une forte dimension psychologique. C'est pour cela que l'on parle de performances avant tout."

Lire aussi : Comment Natec conjugue fabrication composite et transformation numérique

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Commentaire 1
à écrit le 21/02/2019 à 17:40
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Quel beau projet en dehors des sentiers battus du « coworking »! Partenariat, solidarité, valeurs humaines partagées entre les différents protagonistes.... bravo pour cette belle idée innovante ! Et dans une société du « chacun pour soi » le Centre D...

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