Ingéliance recrute 260 ingénieurs, techniciens et docteurs dont 90 en Nouvelle-Aquitaine

Le groupe d'ingénierie et de conseil en technologie Ingéliance, dont le siège est à Mérignac, met le pied sur l'accélérateur. Forte de 550 salariés et 35 M€ de chiffres d'affaires en 2017, l'entreprise annonce 260 recrutements dans les douze mois en France ; une implantation d'ampleur en Australie et des opérations de croissance externe. Objectif : 80 M€ de chiffre d'affaires en 2022.
Jean-François Clédel, le PDG d'Ingéliance et président de la CCI de Nouvelle-Aquitaine. prévoit de recruter 40 personnes à Bordeaux, 25 à Angoulême et 25 à Poitiers.

Aéronautique, spatial, construction navale, industries automobile et ferroviaires, énergie, nucléaire, environnement... Le groupe Ingéliance, créé en 1996 par Jean-François Clédel, par ailleurs président de la Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Aquitaine depuis 2016, exerce son métier de conseil en ingénierie dans de nombreux secteurs industriels. Une diversification qui semble lui réussir puisque l'entreprise annonce un très ambitieux plan de croissance interne et externe. Objectif : emmener son chiffre d'affaires de 35 M€ l'an dernier à 40 M€ en 2018 (+14 %) pour atteindre 80 M€ à l'horizon 2022, soit une croissance de +129 % en 5 ans.

Très forte concurrence à l'embauche

"Au total près de 260 recrutements sont prévus dans les douze prochains mois en France, dont 185 créations de postes", indique Jean-François Clédel, joint par La Tribune. 40 embauches, dont 30 créations, viendront notamment renforcer les 103 salariés du siège social de Mérignac, à Bordeaux Métropole. Les sites d'Angoulême et de Poitiers devraient également procéder chacun à 25 embauches, soit un total de "90 à 100 postes à prendre en Nouvelle-Aquitaine". Les  autres recrutements se ventilent entre la dizaine d'implantation d'Ingéliance principalement en Ile-de-France et dans l'ouest de la France.

"Nous recherchons des techniciens, des ingénieurs et des docteurs", précise Jean-François Clédel qui entend renforcer globalement ses quatre domaines d'activité : calcul et simulation numérique ; systèmes d'information ; ingénierie de produit et ingénierie de process. Et le PDG de souligner le contexte actuel de tension sur la main d'œuvre qualifiée :

"Les profils que nous recherchons se font beaucoup chassés. Certaines entreprises n'ont pas les commandes mais recrutent juste pour retenir les bons profils et être les seuls en mesure de répondre à de futurs commandes. Vu le contexte de tension sur la main d'oeuvre avec le redémarrage de l'activité, on craint de de voir jusqu'à 80 de nos 550 collaborateurs partir chez des concurrents d'ici un an."

Une visibilité inédite depuis 2010

S'il se lance dans une stratégie résolue de croissance, c'est parce que le groupe, qui compte parmi ses clients les grands industriels français - Ariane Group, le CEA, Dassault, EDF, Naval group, PSA, Safran, Stelia, STX ou encore Suez - a des carnets de commandes biens remplis.

"On a de la visibilité comme on en n'avait plus eu depuis la crise de 2009/2010. On ne dépassait pas six mois de visibilité mais cette période est désormais derrière nous, on peut construire plus sereinement. Les entreprises ont retrouvé de la compétitivité avec Hollande et de la confiance avec Macron. Elles recommencent donc à investir, notamment en R&D, et ont besoin de nous pour le faire. Désormais, le seul frein reste le manque de ressources humaines qualifiées ", développe Jean-François Clédel.

Ingéliance, dont un tiers de l'activité vient de l'aéronautique et le spatial, un tiers de la construction navale civile et militaire et un tiers de l'énergie, environnement et autre, réalise encore plus de 95 % de son chiffre d'affaires en France. "Notre objectif est d'atteindre environ 15 % d'international à l'horizon 2022", précise le PDG dont l'entreprise est déjà présente à Hambourg (Allemagne), à Singapour et à Madagascar.

Cap sur l'Australie

Le développement à l'international passera désormais par l'Australie avec la création à Adélaïde d'une filiale commune avec l'ingénieriste australien Memko. Détenue à 51 % par Ingéliance, cette antenne sera d'abord centrée sur les marchés de défense pour la marine australienne.

"Notre volonté est ensuite de nous intégrer complètement à l'écosystème industriel et universitaire australien en étant reconnu comme un partenaire proche, innovant, d'excellence opérationnel et agile", avance Jean-François Clédel.

La filiale australienne sera opérationnelle dès le mois de septembre 2018 avec une équipe d'une quinzaine de collaborateurs. Un chiffre qui pourrait atteindre une centaine dans cinq ans, espère Ingéliance.

Des acquisitions en préparation

Enfin, le dernier axe de développement dans les années à venir est la croissance externe. Ingéliance cherche à procéder à des acquisitions complémentaires en termes de compétences et de couverture géographique. "Les cibles privilégiées seront implantées principalement sur la moitié Est de la France et interviendront dans les secteurs de l'énergie, des transports terrestres et de l'industrie de process (chimie, pharmacie, pétrole et gaz)", liste Ingéliance.

Un cabinet est déjà en chasse mais rien n'est concrétisé pour l'instant. Un rachat sera aussi conditionné par un niveau de marge suffisamment dynamique pour financer la croissance. "Nous devons viser un résultat opérationnel supérieur à 10 % dans les années qui viennent. Ce n'était pas le cas en 2017", précise Jean-François Clédel, qui assure que la "très large majorité des bénéfices d'Ingéliance sont réinvestis dans l'entreprise pour renforcer les fonds propres".

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