Mobilité urbaine : Qucit veut lever 2 M€ et va recruter à Bordeaux

La startup girondine Qucit, spécialisée dans les applications prédictives pour faciliter la mobilité urbaine, vient d’être lauréate du Concours d’innovation numérique. De bon augure alors que la société cherche à lever 2 millions d’euros pour développer ses applications et monter en puissance sur la commercialisation qui commence avec succès. L’entreprise prévoit de tripler ses effectifs d’ici à 2018.
L'application BikePredict de Qucit permet de connaître à l'avance la disponibilité des vélos en libre-service

Qucit, spécialisée dans les applications prédictives de mobilité urbaine, vient d'être primée par le concours d'innovation numérique (CIN), financé par le Programme des investissements d'avenir.

"C'est une bonne nouvelle puisque cela nous permet d'avancer dans notre levée de fonds : nous cherchons entre 1,8 M€ et 2 M€", annonce Raphaël Cherrier, président de Qucit.

L'objectif du CIN est d'accélérer et d'amplifier des projets de développement de produits ou services innovants basés sur les technologies numériques, en soutenant à hauteur de 50 % maximum les dépenses du projet. Une bonne partie est donc déjà assurée par les fonds que l'entreprise va recevoir grâce à cette distinction, l'autre sera levée auprès de fonds d'investissement. L'objectif pour la société est de développer et commercialiser une plate-forme prédictive pour l'optimisation des services urbains, baptisée Urban Predictiv Platform (UPP).

Multiples développements

La société va capitaliser sur ses services déjà existants en termes de mobilité avec l'appli BikePredict qui permet de connaitre les disponibilités des vélos en libre-service et des places dans les stations, utilisée par Keolis dans plusieurs villes et qui est désormais expérimentée au Canada et aux Etats-Unis. Cette appli permet désormais d'optimiser le rééquilibrage des vélos dans les stations et de définir aussi la meilleure implantation pour les futures stations, via le service BikePredict Smart Placement. Service que la société peut enclencher par exemple pour simuler l'implantation des 300 stations de vélo à construire en région parisienne.

Qucit a décliné cette application pour le stationnement, avec son ParkPredict, qui est actuellement en fonction à Bordeaux et Dijon, et permet d'optimiser la gestion de parcs pour les automobilistes qui cherchent à se garer mais aussi les actions de verbalisation, service en cours de développement.

"A Paris, seulement 10 % des automobilistes paient leur place de stationnement. Le fait de devoir payer sa place de stationnement est aussi un enjeu de mobilité", explique Raphaël Cherrier.

Enfin la société s'est lance sur les routes, avec une expérimentation sur l'A63 entre Bordeaux et Bayonne, avec Egis, l'objectif étant d'améliorer les temps d'intervention des équipes de la société en cas d'accidents par exemple en tenant compte de plusieurs paramètres comme le trafic, les périodes de pointe, les congés, la météo, etc.

Dernière innovation importante de Qucit : l'analyse du confort des usagers dans les espaces publics.

"Nous voulons faire des villes efficaces certes, mais aussi agréables à vivre, c'est l'objectif de ComfortPredict", explique Raphaël Cherrier.

La société travaille avec la SNCF pour analyser tous les paramètres qui, dans une gare, peuvent contribuer au confort des usagers : niveau sonore, lumière, données thermiques, signalétique, etc... La société a expérimenté ce nouveau service à Aix-en-Provence, en se basant sur des sondages qualifiés en gare, l'analyse des datas et l'impact sur les voyageurs.

45 à 50 personnes d'ici à 2018

"Tous ces services sont basés sur le même modèle. L'Urban Predictiv Platform est un système prédictif commun sur lequel nous construisons une application dédiée à un cas d'usage déterminé. La levée de fonds va solidifier tout cela, nous permettre d'aller plus loin que le prédictif, d'optimiser l'exploitation des systèmes comme pour le vélo, mais il nous reste du travail à faire sur la fraude, ou l'exploitation des autoroutes."

La levée va également permettre à l'entreprise d'accélérer la commercialisation de ses produits en France, en Europe et en Amérique du Nord où la société semble trouver des débouchés plus rapides qu'en France. Qucit ne souhaite pas communiquer son chiffre d'affaires mais, après le lancement de la commercialisation l'an dernier, Raphaël Charrier explique que l'activité décolle, la société a réalisé autant de chiffre d'affaires au 1er trimestre 2017 que sur l'ensemble de l'année 2016. Qucit considère que l'UPP va se développer, et compte se focaliser sur les applications qui se développent le plus vite : c'est le cas de BikePredict, qui est la plus ancienne.

La société qui compte 15 salariés aujourd'hui (9 l'an dernier), envisage de porter son effectif à 45 ou 50 personnes d'ici à 2018. Car Raphaël Cherrier a des idées plein la tête.

"Nous allons dans l'immédiat commercialiser et améliorer l'existant, mais nous pouvons aller chercher 10 marchés différents. Nous travaillons déjà sur la congestion des transports en commun par exemple. Nous pouvons imaginer des services sur tout ce qui concerne l'optimisation des fonctions de la ville, comme la logistique avec les poubelles ou la livraison de colis mais aussi par exemple la gestion de l'éclairage urbain."

-------

Président de Qucit, Raphaël Cherrier participera au dialogue "Transports et innovations, quelle mobilité demain ?" avec le sociologue Bruno Marzloff, fondateur de Chronos (lire son interview ici) et Eric Chareyron, directeur de la prospective, modes de vie et mobilité dans les territoires du groupe Keolis, lors du 3e Forum Smart City Bordeaux, jeudi 18 mai.

> En savoir plus sur l'événement

> Je m'inscris au Forum

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.