Pour le gestionnaire d'actifs CAM, 2017 ressemble à 2016

Axel Champeil, PDG de Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, voit l’année 2017 démarrer comme 2016 s’est terminée : avec une hausse des marchés financiers, dans un contexte rendu instable par de fortes incertitudes politiques.
Donald Trump finira-t-il par affoler les marchés financiers ? C'est loin d'être le cas mais le risque existe juge, Axel Champeil.

Dans sa dernière livraison de la "Lettre des gérants", datée de ce mois de janvier 2017, Axel Champeil fait un bilan positif de 2016 qui aura été pour les marchés "finalement un bon millésime !". Ce "finalement" résume à lui seul toutes les peurs qu'ont pu ressentir les investisseurs, en particulier au cours du premier semestre 2016, une période dominée par une forte volatilité des marchés actions. Sans disparaître tout à fait au semestre suivant, cette instabilité a perdu en intensité. Des chocs politiques, comme le Brexit ou la décision par les producteurs de plafonner la production pétrolière, ont semé l'inquiétude sur les marchés, quand l'élection de Donald Trump les a rendus quasi euphoriques "malgré la hausse des taux d'intérêts américains, longtemps redoutée", souligne Axel Champeil.

Le patron de CAM juge que les marchés vont rester haussiers en 2017, portés par "une bonne orientation de la croissance dans les principales zones économiques" mais aussi par une hausse des bénéfices des sociétés. Le retour de l'inflation est un peu le spectre qui hante les places financières. La Banque centrale européenne (BCE) l'appelle de ses vœux parce que l'inflation apparaît, dans le contexte actuel d'austérité budgétaire et de croissance moribonde, comme l'oxygène qui rendra possible la relance de l'économie et la réduction des dettes souveraines, via la fonte maîtrisée de la valeur monétaire.

Le Brexit fera-t-il tache d'huile ?

La vision qu'ont de l'inflation les marchés financiers, au moins en Europe, est teintée de méfiance. Axel Champeil est ainsi convaincu que l'inflation échappera à ses créateurs : "Les banques centrales ne pourront pas prendre les mesures suffisantes pour la contrôler", pronostique-t-il. D'autant plus, poursuit le PDG de CAM, que "cette inflation est souhaitée pour résorber les dettes publiques colossales". Comme la hausse des taux d'intérêts aux Etats-Unis lui semble "engagée et durable", même si elle est insuffisante pour "réguler l'inflation", Axel Champeil annonce la couleur de sa stratégie de gestion d'actifs, marquée par "une sous pondération des obligations au profit des actions".

Face à l'instabilité monétaire qu'il voit se profiler, Axel Champeil adopte une "diversification en devises" tout en conservant "une part significative en or", signe que la volatilité pourrait générer de sérieux coups de tabac sur les marchés. Comme en 2016, ces accès brutaux d'instabilité sur les marchés financiers seront d'abord le fait de ressorts politiques, rappelle le gestionnaire d'actifs.

Le patron de CAM craint en particulier que les négociations autour du Brexit ne déteignent sur les élections prévues en Allemagne, en France et aux Pays-Bas et fissurent un peu plus l'Union européenne. Parmi les autres gros ressorts politiques, prêts à se détendre à pleine puissance, les Etats-Unis et la volonté protectionniste de Donald Trump sont en bonne place. Conclusion d'Axel Champeil : "Concernant la gestion de nos portefeuilles, nous profiterons de la revalorisation en cours des marchés pour réduire le risque et reconstituer un volant de liquidité suffisant pour être manœuvrant en cas d'opportunité". La partie promet donc d'être serrée, réservée aux pros ou aux investisseurs indépendants chevronnés...

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