Champeil attend la remontée des taux aux USA

Axel Champeil, PDG de Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, continue à privilégier la liquidité des actifs, dans un contexte un peu atone d’où le risque est loin d’avoir disparu des marchés financiers.
Le Brexit est pour Axel Champeil l'une des illustrations du risque politique qui pèse sur l'économie et les marchés

Dans sa dernière livraison de la "Lettre des gérants", datée d'octobre 2016, Axel Champeil privilégie la liquidité des actifs par rapport à des placements moins liquides et apparemment plus rassurants que sont l'immobilier, les œuvres d'arts, les produits structurés ou encore les fonds euros, "qui ne cessent de prendre des proportions de plus en plus importantes dans les portefeuilles en quête de réduction de risque de volatilité". Le PDG de CAM met au contraire l'accent sur la détention de "liquidités importantes (et diversifiées en devise pour se prémunir de l'instabilité monétaire)". Quant à la partie investie, Axel Champeil privilégie "les actions qui permettent de profiter du dynamisme du secteur privé et de rendements et valorisations qui restent attractifs".

Peu de variations et peu de volumes échangés sur les marchés financiers, dans un contexte marqué par une nouvelle remise à plus tard de la hausse des taux d'intérêts aux Etats-Unis : c'est la tendance décevante qui domine le tableau un peu terne de la rentrée brossé par Axel Champeil. L'accord sur la réduction de la production signé par les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) fin septembre, qui fixait alors un objectif global à atteindre (soit une baisse de 700.000 barils par jour), mais sans entrer dans les détails pour chacun des membres de l'organisation, a eu un impact indéniable mais sans doute limité à la hausse, avec une remontée du cours du baril à 50 $.

Prima du risque politique

Axel Champeil souligne que le secteur bancaire a eu une forte influence sur les marchés financiers en septembre, en particulier avec la menace d'une amende à plusieurs milliards de dollars qui plane sur la Deutsche Bank (qui pourrait toutefois passer de 15 à 5 Md$, NDLR). Malgré l'inquiétude et quelques vagues, les marchés "ont pourtant plutôt bien tenu, confortant notre sentiment" sur leur solidité, écrit Axel Champeil. Le gérant estime que "le poids des secteurs financiers et énergétiques dans les indices masque de belles histoires depuis le début de l'année".

Au fond le PDG de CAM juge que "le secteur bancaire est largement mis à mal", d'autant que le Brexit, tout comme la solidité des banques italiennes génèrent une incertitude qui se rajoute aux contraintes réglementaires et "à la pression sur les marges que constitue la faiblesse des taux". Et c'est ainsi que "la fragilité du système reste élevée". D'où la certitude qu'a le PDG de CAM que "le risque pesant sur les marchés et l'économie est politique". Entre Brexit, blocage en Espagne, ou "incertitudes sur l'issue du référendum constitutionnel italien", sans parler du bras de fer entre la Wallonie et le Canada au sujet du traité de libre échange, Axel Champeil estime que les élections présidentielles à venir aux Etats-Unis puis en France pourraient "avoir un impact" sur l'ordre de l'économie mondiale". Même si la faiblesse de la croissance réduit la marge de manœuvre des politiques. Le patron de CAM attend toujours avec impatience de voir les taux d'intérêt remonter aux Etats-Unis.

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