La fraise Label rouge séduit de plus en plus de producteurs

Installés en Lot-et-Garonne et en Dordogne, les producteurs de fraises Label rouge s'attendent à une saison réussie pour ce fruit qui nécessite beaucoup de soleil mais peu d'eau. Face à la concurrence espagnole et à l'inflation, ces variétés de niche misent tout sur un positionnement haut-de-gamme.
Une centaine de producteurs du Lot-et-Garonne et de Dordogne s'appuient sur le Label rouge pour faire face à la concurrence des fraises espagnoles.
Une centaine de producteurs du Lot-et-Garonne et de Dordogne s'appuient sur le Label rouge pour faire face à la concurrence des fraises espagnoles. (Crédits : Fraise Label Rouge)

Gariguette, ciflorette, charlotte et mariguette. Avec le retour du printemps, ces quatre variétés de fraises éligibles au cahier des charges Label rouge défini en 2009 arrivent sur les étals des maraîchers et de la grande distribution. Ces fraises cultivées en Lot-et-Garonne, mais également Dordogne, réunissent près de 90 producteurs qui produisent 510 tonnes de fraises, soit moins de 5 % de la production tricolore. Un positionnement de niche qui mise tout sur la qualité et la fraîcheur face à la concurrence croissante des fraises espagnoles dénoncée par Xavier Mas, le président de l'Association d'organisations de producteurs nationale de Fraises de France.

Lire aussiVa-t-on manquer de fraises françaises dans les rayons des supermarchés cette année ?

« Nous ne sommes pas sur le même marché que la fraise espagnole. Ce n'est pas le même niveau de qualité, sur le plan gustatif ça n'a rien à voir », tranche Sylvie Delaurier, productrice à Damazan (Lot-et-Garonne). Le logo Label rouge, rappelle l'Inao, « désigne des produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité supérieur par rapport aux autres produits similaires habituellement commercialisés ». Pour la fraise, il reflète 80 étapes de production à respecter telles que la cueillette à maturité et à la main, un taux de sucre minimum, une couleur précise, un conditionnement soigné et un délai de seulement 36 heures en semaine et 60h le weekend entre la cueille et l'expédition pour la mise en rayon. Une recette qui permet de générer 75 millions d'euros de chiffre d'affaires annuels pour ces fraises cultivées à 95 % en jardinières hors-sol mais pas en agriculture biologique.

Et malgré la hausse des coûts de production et l'inflation, qui pèse sur la consommation des ménages, l'Association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG), qui porte l'appellation, continue à croire en son « produit d'exception ». « L'année est loin d'être terminée mais pour l'instant la saison 2023 s'annonce bien, tant sur la quantité que sur la qualité de nos fraises compte tenu du bon ensoleillement des derniers mois », juge Sylvie Delaurier. Le Label rouge continue d'attirer de nouveaux producteurs avec bientôt 100 adhérents contre 51 en 2018. Il leur permet de s'y retrouver grâce à un prix de vente environ 25 % plus cher que la concurrence française. Alors que 100 % de la production est écoulée sur le marché tricolore, l'AIFLG veut maintenant pousser les restaurateurs et les consommateurs à décliner la fraise tout au long du repas, en sucré comme en salé.

Fraise

Des bouchées de fraise au foie-gras imaginées par le chef bordelais Fabien Beaufour du Cent33 (crédits : AIFLG).

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.