A Ford Aquitaine des syndicalistes craignent d’être poursuivis au pénal

Les quatre syndicalistes girondins de Ford visés par des dépôts de plainte pour dégradations seront entendus à Bordeaux et non au commissariat du 15e arrondissement à Paris comme initialement prévu.
L'usine de Ford Aquitaine Industries emploie près de 1.000 salariés

Depuis le 18 janvier quatre syndicalistes de Ford Aquitaine Industries (FAI), trois CGT et un CFTC, sont sous le coup d'une convocation par la police suite aux plaintes déposées contre eux par Ford France pour des dégradations commises lors des salons de l'automobile de 2012, contre une voiture exposée, et 2014, contre le stand de Ford. Les syndicalistes étaient au départ convoqués le 1er février au commissariat du 15ème arrondissement à Paris. Puis cette convocation avait été remise à plus tard suite à leur demande d'être convoqués à Bordeaux, pour des raisons pratiques. Ils viennent d'apprendre que leur demande avait été prise en compte.

"Notre avocate a formulé cette demande qui a été entendue. C'était aussi une nécessité pour elle puisque, dans le cadre de notre action au salon de l'auto en 2012, nous avions reçu un avertissement. Une sanction dont nous avons contesté le bienfondé aux Prud'hommes. Les deux convocations, à la police et aux Prud'hommes, tombaient en même temps. Ce qui empêchait notre avocate de voir le dossier avant notre convocation à la police" explique Philippe Poutou (CGT), ancien candidat du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) à la présidentielle.

Un contexte plus menaçant

 L'action lancée aux Prud'hommes par les syndicalistes a échoué.

"Le Conseil des Prud'hommes nous a débouté. De façon très sèche. Ils ont retenu comme valables tous les arguments avancés par Ford. Il n'est pas question d'accepter et nos avons fait appel de cette décision" éclaire Philippe Poutou.

L'élu CGT précise que si les Prud'hommes leur avait donné raison, il aurait ensuite été beaucoup plus difficile au Parquet de les poursuivre éventuellement au pénal pour cette plainte. Philippe Poutou relève que le Conseil des Prud'hommes a jugé qu'un avertissement n'était pas une sanction très sévère pour les dégradations en question.

"Nous pouvons en déduire que les Prud'hommes nous ont débouté pour que le Parquet puisse mieux nous attaquer au pénal" conjecture Philippe Poutou. Avec en toile de fond la condamnation de salariés de Goodyear, l'ouverture de poursuites contre ceux d'Air France qui ont molesté leur directeur des ressources humaines, et dans un contexte d'état d'urgence émaillé, selon la CGT, par  "les gardes à vues ou les assignations à résidences de plusieurs militants écologistes ou syndicalistes", une nouvelle forme d'inquiétude semble en train de naître.

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Commentaires 5
à écrit le 21/03/2016 à 21:13
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Ford ne viendra pas au salon de paris 2016 bravo a la CGT

à écrit le 29/02/2016 à 17:59
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Belle mentalité de la CGT, L'état d'urgence décrété après les évènements que nous déplorons tous et selon la CGT une entrave à la libre expression des syndicalistes. Splendide démonstration de l'action terroriste de la CGT (dixit leur délégué syndic...

à écrit le 29/02/2016 à 16:38
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Bonjour, Faisant partie des convoqués, je me permets de vous signaler que si l'article correspond à la réalité, le titre accrocheur s'en éloigne. A aucun moment l'un de nous n'a employé le verbe "craindre". Car au contraire, nous sommes déterminés à...

le 29/02/2016 à 17:08
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L'action syndicale n'est pas criminalisée. Seule la bêtise l'est. Si, pour vous défendre vous jugez que casser ou molester des personnes (pas dans votre cas molester), grand bien vous fasse. Je n'ai jamais vu l'action syndicale sous cet angle. La CGT...

le 29/02/2016 à 17:30
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Belimontis, que savez-vous de nos actions ? Nous avons par 4 fois "envahi" le stand de Ford pour la sauvegarde de notre usine et de nos emplois. Nos armes violentes ? Toujours les mêmes : des confettis et des autocollants. Jamais aucune de nos action...

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