Comme l’État, Bordeaux Métropole attend son évaluation financière

Attendues non sans inquiétude par le gouvernement, les annonces des notations financières 2024 de la France sont prévues entre le 26 avril et le 31 mai, selon les agences. A l’échelle locale, Bordeaux Métropole est également notée depuis trois ans, avec des enjeux différents de ceux de l’État, mais des résultats liés.
(Crédits : Sébastien Ortola / Agence APPA)

En ce mois d'avril, l'État français et Bordeaux Métropole ont à faire face à deux échéances en matière de notation financière, aux enjeux cependant très différents. Si l'État redoute une baisse de ses notations financières par les agences Fitch, Moody's et Standard and Poor's, Bordeaux Métropole renouvelle l'appel d'offre désignant l'agence chargée de scruter sa prospective budgétaire et son niveau d'endettement.

Depuis 2021, la métropole bordelaise s'est en effet lancée dans une démarche volontaire de notation financière, jusque-là confiée à Moody's. Elle est notée Aa3 / perspective stable Prime -1, qui correspond à une bonne qualité du niveau d'endettement, équivalente à celle d'autres métropoles comme Lyon ou Strasbourg. « Une gouvernance robuste ainsi qu'un niveau modéré de la charge d'intérêts permettront à Bordeaux Métropole de supporter un poids de la dette plus important sans affaiblir son profil de crédit », commentait la dernière analyse datant d'août 2023.

385 millions d'euros d'emprunts en 2023

 « Comme pour d'autres collectivités territoriales, la notation financière par une agence est un passage obligé pour accéder au marché obligataire, qui est une façon de diversifier nos sources de financement alors que nous menons un mandat au cours duquel de nombreux investissements sont à faire, ce qui suppose de beaucoup emprunter », résume Véronique Ferreira, vice-présidente en charge des finances à Bordeaux Métropole.

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Marché de la dette des entreprises, des États ou des collectivités, où en échange d'obligations (qui représentent une fraction d'une dette ou d'un emprunt), les investisseurs perçoivent un revenu régulier correspondant aux intérêts, le marché obligataire constitue en effet une alternative à l'emprunt bancaire. « Nous avons réalisé notre premier emprunt obligataire en fin d'année dernière, 2023 étant l'année où nous avons emprunté le plus : 385 millions d'euros, dont 20 millions d'obligations vertes, sociales et durables, destinées à financer des projets à vocation environnementale ou sociale comme la mobilité ou le logement », précise l'élue aux finances. Face à des intérêts bancaires en hausse ces derniers mois, le recours au marché obligataire a permis d'obtenir des taux d'emprunt à 3,2 % sur une durée de six ans, légèrement en dessous de ceux affichés dans les banques.

Une note corrélée à celle de l'État

Le recours à une agence de notation présente aussi d'autres vertus. Après un audit initial approfondi sur la prospective financière et budgétaire de la collectivité, l'analyse est en effet réactualisée chaque année sur la base des nouvelles données. « Cela permet d'étayer en interne la démarche de rigueur budgétaire des services, qui doit dans tous les cas être observée dans une collectivité. La démarche permet aussi à la Métropole d'avoir une vision claire de son passé, de son présent et de son avenir », poursuit Véronique Ferreira.

Quant aux échéances qui attendent l'État, elles ne sont pas totalement étrangères aux intérêts de Bordeaux Métropole, car la note d'une collectivité ne peut dépasser celle de son État. En l'occurrence Aa2 pour la France, le seuil juste au-dessus de celui de la métropole bordelaise. « Si la notation de l'État était dégradée de façon significative, celle de la collectivité serait impactée, sans qu'il y ait forcément de rupture de notre situation budgétaire, mais avec peut-être des répercussions en termes de hausse des taux d'intérêt proposés », estime Véronique Ferreira.

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Commentaire 1
à écrit le 25/04/2024 à 10:30
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L'examen financier ne profite qu'à la finance mais bon c'est fait pour et une dette qui n'en peut plus de tout ce pillage par le secteur privé.

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