Pétrole : une manifestation prévue à Arcachon contre les nouveaux forages

Une manifestation à l'appel de cinq collectifs se tiendra ce samedi 9 décembre à Arcachon contre les nouveaux forages pétroliers demandés par la société Vermilion. Le dossier a désormais un écho sur la scène politique nationale. Les services instructeurs ont eux plusieurs mois pour prononcer ou non l'autorisation.
La Bassin d'Arcachon abrite plusieurs concessions pétrolières, dont celle du Cap-Ferret.
La Bassin d'Arcachon abrite plusieurs concessions pétrolières, dont celle du Cap-Ferret. (Crédits : Wikimedia Commons)

Huit nouveaux forages pour continuer à produire du pétrole français. C'est ce que demande la société canadienne Vermilion à La-Teste-de-Buch, sur le Bassin d'Arcachon en Gironde. L'ultime possibilité pour puiser le pétrole restant sur cette concession des années 1960 reprise en 2008 par l'exploitant. Une façon, dit-il, de « produire en circuit-court » et de répondre à la demande jusqu'en 2040, date où l'exploitation sera interdite sur le sol tricolore.

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Pour beaucoup, l'argumentaire ne tient pas. Cinq collectifs ont lancé un appel à mobilisation ce samedi 9 décembre à partir de 11 heures devant la sous-préfecture d'Arcachon.

« Le rassemblement a pour objectif d'exprimer une opposition ferme à cette expansion des forages pétroliers, mettant en danger un territoire déjà éprouvé par des incendies en 2022 et confronté aux défis du changement climatique. En conséquence, les associations demandent expressément au préfet de ne pas autoriser cette nouvelle implantation de puits de pétrole en Gironde », écrivent ECBA, Association de défense et de préservation de l'environnement du Bassin d'Arcachon, GreenPeace Bordeaux, Extinction Rébellion Bordeaux et StopTotal.

La ministre interpellée

Une mobilisation soutenue par les élus écologistes qui ont cette semaine alerté la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher et le préfet de Gironde Étienne Guyot en parlant d'un « projet climaticide ».

« Il paraît insensé que l'aval puisse être donné à la création de ces nouveaux forages, même s'il s'agit de l'extension d'un projet déjà autorisé. Cette perspective va à l'encontre des principes de préservation environnementale et de transition énergétique défendus par votre gouvernement. Ainsi, vous engagez-vous, Madame la ministre, à vous opposer à l'autorisation de ces nouveaux forages pétroliers ? », interrogent le député Nicolas Thierry et le conseiller régional Vital Baude.

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Quelques jours plus tôt, la ministre s'était exprimée sur le sujet au micro de RTL. « Mon objectif et la ligne que je tiendrai jusqu'au bout, c'est de minimiser les dernières exploitations de pétrole et de gaz sur notre territoire. Mais je respecterai la loi », avait-elle nuancé, suggérant de la légalité de l'activité de Vermilion jusqu'en 2040.

Dix ans de travaux

Son homologue à la Transition écologique, en déplacement à Bordeaux vendredi dernier pour le lancement de la COP régionale, a quant à lui justifié la pertinence de produire du pétrole français. « J'assume que ça puisse heurter le bon sens et en même temps, tant qu'on a besoin de pétrole, ce n'est pas plus mal qu'il vienne d'ici plutôt que de le faire venir du bout du monde en l'achetant à des dictatures qui utilisent ensuite cet argent parfois pour soutenir des mouvements qui nous combattent », a-t-il répondu.

Les délais de réalisation des forages sont également pointés par les opposants. « Les travaux de ces huit nouvelles excavations étant prévus pour durer dix ans, sommes-nous réellement prêts, dans un territoire déjà fragilisé, à détruire encore son sol, ses arbres, sa biodiversité, pour des travaux qui se termineront à l'orée d'une loi les interdisant ? », écrivent les élus écologistes.

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Le dossier de Vermilion sera examiné par le Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques, après instruction de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). Une fois les avis rendus, c'est le préfet de Gironde qui aura la main pour donner ou non le feu vert à la poursuite de l'exploitation. La décision pourrait tomber courant 2024 selon les services de la préfecture.

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