La Nouvelle-Aquitaine est la région la moins touchée par le coronavirus

La Nouvelle-Aquitaine, qui reste la région la moins contaminée au coronavirus de France par rapport à sa population, ne connaîtra pas de durcissement du confinement, qui y est bien suivi. Si les ordures continuent d'y être collectées dans de bonnes conditions, les déchets verts -comme ailleurs- ne doivent absolument pas être brûlés. Car malgré la pluie, la région, plus particulièrement l'Aquitaine, est sous la menace du risque incendie. Deux Canadairs ont même été mis en pré-alerte.
Un confinement suivi a vidé la rocade bordelaise de la plupart de ses véhicules.
Un confinement suivi a vidé la rocade bordelaise de la plupart de ses véhicules. (Crédits : Thibaud Moritz / Agence APPA)

Si le nombre de cas de contamination au coronavirus continue à augmenter en Nouvelle-Aquitaine, avec 2.539 malades confirmés au lundi 6 avril, en progression de +101, la région enregistre un tassement sensible du nombre de patients placés en réanimation. Ainsi 243 personnes étaient placées en réanimation le 6 avril, soit quatre de moins que la veille.

"La Nouvelle-Aquitaine a le taux de contamination par rapport à sa population le plus bas de France, juste devant Pays-de-la-Loire, ce qui ne veut pas dire que l'épidémie ne continue pas à progresser," a prévenu le docteur Daniel Habold, directeur de la santé publique, à l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, lors du point presse organisé par Fabienne Buccio, préfète de Gironde et Nouvelle-Aquitaine ce mercredi 8 avril.

Une région qui compte 5,8 millions d'habitants. Bien sûr le nombre de malades évolue de jour en jour mais le représentant de l'ARS a confirmé ce matin le relativement faible taux de contamination néo-aquitain.

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Dans la région le virus a été endigué très en amont

"Cette plus faible contamination est due à la conjonction de plusieurs facteurs : en particulier une forte stratégie d'endiguement du virus, que nous avons pu déployer très en amont de la crise ; les dates des vacances scolaires [avec les écoles fermées jusqu'au 9 mars, NDLR] et la politique nationale de confinement" à partir du 17 mars, a déroulé le docteur Habold, qui a également souligné la présence très faible de foyers infectieux initiaux dans la région.

En Dordogne, après un pic d'hospitalisations à 41 patients le 27 mars et une chute à 11 le lendemain, la courbe est remontée à 28 ce 6 avril avant de reculer à 26 le 7 avril. Le docteur a souligné ensuite, l'importance du dispositif mis en œuvre pour assurer une sécurité sanitaire maximale dans les Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), avec l'organisation d'une politique de restriction de flux qui a réduit les entrées au strict minimum, avec la création de sas à l'extérieur, et de cloisonnement à l'intérieur « avec plus de dépistages ». Sachant que les personnes âgées, qui représentent 1,7 million d'habitants en Nouvelle-Aquitaine -proportionnellement la plus importante de France par rapport à la population régionale- sont les plus à risque.

Pas de durcissement du confinement en vue

"Il y a dix jours nous étions capables de réaliser 600 tests de dépistage par jour. Aujourd'hui nous sommes arrivés à 1.500, même si ça a été dur. Nous nous préparons à porter notre capacité à 5.000 tests par jour dans la perspective du déconfinement, même si aucune date n'est encore connue", a éclairé en substance le docteur Habold.

La préfète Fabienne Buccio a précisé qu'il n'était actuellement pas question de durcir les conditions de confinement, étant donné que les Néo-Aquitains respectent bien les règles et que le dernier week-end ensoleillé n'a donné lieu à aucun débordement. Elle a par ailleurs indiqué que les négociations avec les responsables des cultes chrétien, juif et musulman, pour les fêtes de Pâques, Pessah et du Ramadan se passaient bien.

De son côté Alice-Anne Medard, directrice régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) de Nouvelle-Aquitaine, a fait un point sur la gestion des déchets, qu'ils soient soumis à risque infectieux ou banals. Les premiers sont systématiquement incinérés a précisé la directrice régionale, tandis que les ordures ménagères suivent un circuit quasi normal.

Les déchets verts servent à éliminer les boue des stations d'épuration

En Nouvelle-Aquitaine, a rappelé Alice-Anne Medard, la collecte d'ordures ménagères représente 17 millions de tonnes par an. Et actuellement 72 % des collectivités de la région continuent a assurer la collecte de déchets non verts en périphérie. Sans oublier que 25 % des centres de tri sont ouverts dans la région, et qu'ils stockent. De son côté le verre est collecté à 94 %. Les déchets verts ne sont pas toujours ramassés et le mieux est de les garder par devers soi. Il est en tout cas strictement interdit de les brûler a souligné la directrice de la Dreal.

Le non-respect de cette règle donnant lieu à une amende de 450 euros. « Il faut garder ces déchets verts car ils servent à l'élimination des boues des stations d'épuration », a-t-elle informé. Enfin, pour les personnes contaminées ou craignant de l'être, il est recommandé, pour assurer la sécurité des agents chargés de la collecte des déchets, de confiner pendant 24 heures les déchets ménagers dans une premier sac opaque, avant de les réinjecter dans un second sac poubelle.

219 sorties des pompiers l'an dernier à cause des déchets verts

Egalement présent au cours de l'audioconférence, le colonel Matthieu, du Sdis (service départemental d'incendie et de secours) de la Gironde, a précisé qu'en 2019 les pompiers avaient opéré 219 sorties uniquement à cause des feux de ce type, dont plusieurs encadrées par des forces de police pour intervenir chez des multirécidivistes.

Le colonel Matthieu a également averti que, malgré la pluie qui est tombée récemment, l'Aquitaine (Gironde, Landes, Lot-et-Garonne) était en état de vigilance jaune incendie, suite aux risques climatiques identifié par Météo France depuis le 18 mars et jusqu'au 30 septembre. Niveau de vigilance qui s'est soldé par la mise en pré-alerte de deux bombardiers d'eau Canadair capables d'intervenir dans le département de la Gironde en trente minutes. Malgré la volonté de ne pas donner d'information aux incendiaires, le colonel a tout de même précisé que les risques seraient au maximum ces jeudi et vendredi.

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