Coronavirus : le Département de la Gironde, prêt à fabriquer des tests, achète des masques

Le Département de la Gironde a commandé au total 1,6 million de masques chirurgicaux en Chine et officiellement tout se passe bien. L'assemblée départementale, présidée par Jean-Luc Gleyze, se dit prête à participer à la fabrication de tests de dépistage du coronavirus si l'Etat le lui demande. En attendant, Jean-Luc Gleyze s'inquiète de l'impact social que va avoir cette crise sanitaire et économique, appelant à des services publics plus forts dans le monde d'après la pandémie (Réactualisé 10/04/2020)
Jean-Luc Gleyze
Jean-Luc Gleyze (Crédits : Conseil départemental de la Gironde)

Lors du point presse organisé ce lundi 6 avril à la suite de la réunion de la commission permanente, le président (PS) du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, a présenté un ensemble de nouvelles mesures déployées par la collectivité en soutien à la population. Crise du coronavirus oblige, cette conférence de presse s'est faite par visioconférence et le Jean-Luc Gleyze est intervenu depuis son fief de Captieux, en Sud Gironde, où il est confiné.

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Le président de l'assemblée départementale a notamment souligné qu'en ces temps d'épidémie la collectivité qu'il préside a voté la création d'un fonds d'aide de 1 M€ pour appuyer les associations de proximité qui viennent en soutien des publics défavorisés. Le Département s'est également engagé dans l'achat en Chine de 1,6 million de masques chirurgicaux. Contrairement à ceux de la catégorie FFP2 ces masques ne permettent pas de protéger directement le porteur. Mais si tout un groupe est équipé de ce masque chirurgical, qui protège non pas celui qui le porte mais la personne avec laquelle il est en relation, alors tout le monde est en sécurité.

Protéger de nombreux personnels au contact de la population

"Nous en avons commandé 100.000 dans le cadre d'un achat groupé avec la Région Nouvelle-Aquitaine et les 11 autres Départements de la région. Ces masques chirurgicaux sont destinés aux personnels des Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), de la protection de l'enfance et éventuellement des pompiers. Nous en attendons 900.000 qui ne sont pas encore arrivés de Chine et 600.000 de plus, dont 500.000 pour les communes et 100.000 pour les professionnels de santé", a déroulé en substance Jean-Luc Gleyze.

Le président du Département a par ailleurs souligné que sa collectivité se tenait prête à intervenir, à la demande éventuelle de l'Etat, pour fabriquer des tests de dépistage du virus.

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"Le laboratoire départemental d'analyse pourrait être réquisitionné, pour développer des tests sérologiques ou PCR pour le dépistage mais là il faut l'accord de l'Agence régionale de santé (ARS). En tout cas nous nous tenons prêts", a souligné l'élu, qui a également expliqué que le conseil départemental allait gracieusement mettre des taxis au service des soignants. S'il a estimé occuper, en tant que patron du Département, une « petite position » par rapport aux événements liés à la crise actuelle et à sa résolution, Jean-Luc Gleyze a quand même pris la peine de préciser qu'à son avis la crise économique, déclenchée par l'épidémie de coronavirus, va se doubler d'un violent choc social.

L'importance d'avoir un monde d'après le Covid-19

"Il faut absolument qu'il y ait un monde d'avant et un monde d'après la pandémie de coronavirus, avec un retour en force de la proximité, des circuits courts, des producteurs locaux, sans oublier les élus locaux, parce que nous sommes sur le terrain. Avec aussi davantage de solidarité, par le biais de plateformes d'entraides, une plus grande présence dans les villages... Avec des services publics qui sont du côté des métiers essentiels", a également éclairé le président du conseil départemental.

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Ce dernier a manifesté de l'inquiétude car il estime que la crise du coronavirus ne va pas se cantonner à ses étages sanitaire et économique.

"Ce qui m'inquiète c'est la crise sociale qui va nous frapper. Parce que la solidarité est au cœur de la raison d'être du Département. Plus la crise économique sera intense et plus la crise sociale sera lourde. Les questions environnementales vont continuer à monter en puissance et il ne sera plus possible de jouer sur la fonction prix par rapport aux besoins. Je ne pense pas que relancer l'activité économique le plus vite possible, sur les mêmes bases qu'avant l'épidémie soit une bonne réponse", a recadré en substance Jean-Luc Gleyze.

Le risque de payer très cher la prochaine crise

Sans évoquer la menace potentielle que fait courir la fonte du pergélisol notamment en Sibérie, avec la libération de la glace et la réactivation de bactéries et virus millénaires, ce dernier a voulu être clair et net :

"Si l'on continue à faire un peu n'importe quoi en matière de protection des populations, en réduisant notre dispositif sanitaire, on risque de le payer très cher à la prochaine crise. Il faut impérativement reconnecter l'économie à l'humain, avec des services publics plus forts", a confirmé l'élu, pour qui "l'abandon des plus faibles mène à la catastrophe".

Pour se convaincre qu'un « petit virus » ne doit pas pouvoir provoquer une crise planétaire, Jean-Luc Gleyze renvoie à l'essai « Il faut s'adapter » où Barbara Stiegler, philosophe à l'université Bordeaux Montaigne, se livre à une analyse critique du néo-libéralisme, dont elle une spécialiste reconnue.

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