Fondateur et dirigeant de la startup Voltaero, Jean Botti était depuis des mois à la recherche de fonds pour mener à bien son projet Cassio, un nouveau modèle d'avion hybride fonctionnant à l'électricité et à l'essence. Il a finalement annoncé le 1er novembre, depuis Abou Dhabi, la levée de 32 millions d'euros auprès de la société industrielle italienne Tesi (Tecnologie e Servizi Innovati/technologie et services innovants) à Cicerale, au sud de Naples, spécialisée dans l'aéronautique.
Jean Botti participait dans la capitale des Emirats arabes unis au salon "Abu Dhabi Air Expo". Le patron de Voltaero a réussi à financer la première partie de la création de Voltaero et mené à bien les essais en vols (déjà 10.000 km parcourus) du démonstrateur Cassio 1, doté d'une puissance de 600 kilowatts. Cet appareil sera la version la plus musclée de la future flotte hybride de la startup née à Royan (Charente-Maritime) et qui va bientôt déménager tout en restant dans le même département, à Rochefort.
Avion hybride, le Cassio est doté de deux systèmes de propulsion montés en parallèle. C'est ainsi qu'il décolle et atterrit avec un moteur électrique, qu'il peut utiliser en vol pendant 200 kilomètres. Et en cas de besoin, le moteur thermique peut être lancé à l'aide d'un simple bouton pression pour rallonger les vols jusqu'à 1.200 kilomètres ou suppléer à une panne électrique au décollage ou à l'atterrissage.
Jean Botti a quasiment bouclé son deuxième tour de table
Pour donner une image plus précise des performances de Cassio, sur la distance de base de 200 kilomètres, la poussée du Cassio est assurée à 98 ou 99 % par le moteur électrique, proportion qui descend à 30 % entre 200 et 600 kilomètres, et 8 % entre 600 et 1.200 kilomètres. Aujourd'hui Voltaero doit financer le développement et la qualification technique du premier prototype de son écurie : le Cassio 330 (330 kilowatts), doté de cinq places. D'où l'importance de la levée de fonds annoncée à Abou Dhabi, qui amène à Jean Botti 32 millions d'euros sur les 45 millions d'euros dont il avait récemment annoncé à La Tribune avoir besoin pour mener à bien cette nouvelle séquence.
Sachant que le patron de Votaero avait déjà reçu un feu vert de l'Union européenne pour une aide de 11 millions d'euros, à condition de réussir à lever des fonds privés. Ce qui est fait. Présentée comme "un investisseur stratégique", c'est-à-dire non financier -malgré ses 32 millions d'euros amenés-, autrement-dit engagé de façon durable dans le développement de la startup française, l'entreprise Tesi, fondée en 1973 à Cicerale, présidée par Luigi Punzo (1), va fabriquer la cellule de ce premier prototype du Cassio 330.
Safran également à bord avec son moteur électrique "EngineUS 100"
L'étape suivante, consacrée au démarrage de la fabrication en série des avions hybrides, devrait appeler à son tour la mise en place d'un nouveau Meccano où pourrait intervenir d'autres industriels européens de l'aéronautique. Il n'en reste pas moins que la motorisation électrique du démonstrateur Cassio 600 a été assurée avec succès par le groupe Safran, avec son moteur « EngineUs 45 ».
Un point de repère très important puisque c'est ce "groupe motopropulseur hybride-électrique" qui a servi avec succès de banc d'essai pour Cassio 1 "en le dérisquant pour la certification de navigabilité et l'application ultérieure sur les avions" de Voltaero. C'est d'ailleurs un moteur électrique Safran « EngineUs 100 » qui va équiper le Cassio 330, qui est entré en phase de certification par l'AESA en octobre 2021.
(1) Aucune information chiffrée courante (effectif/chiffre d'affaires) concernant Tesi n'est facilement trouvable, que l'on se penche sur le site d'information de l'entreprise ou sur des bases en ligne plus spécialisées, en France comme en Italie.
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