Vote numérique : V8te jugée conforme aux plus hauts standards de sécurité de la Cnil

C'est pour sa technologie brevetée "d'urne transparente et digitale", assise sur la blockchain "Ethereum", que la startup bordelaise V8te vient d'obtenir le plus haut degré possible de sécurité au regard des recommandations de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés). De quoi ouvrir de nouveaux marchés à cette entreprise spécialisée dans le vote électronique. Jusqu'à l'organisation de scrutins politiques ?
Ancien d'Orange, Guillaume Odriosolo a fondé V8te début 2020. Deux ans plus tard, il revendique 4.000 clients dans 70 pays pour sa solution de vote électronique.
Ancien d'Orange, Guillaume Odriosolo a fondé V8te début 2020. Deux ans plus tard, il revendique 4.000 clients dans 70 pays pour sa solution de vote électronique. (Crédits : V8te)

C'est le fruit de six mois de travail entre les douze collaborateurs de V8te et des délégués à la protection des données indépendants du cabinet DPO Consulting. A l'issue de l'audit, la startup bordelaise créée début 2020 est jugée conforme aux exigences des objectifs de sécurité de niveau 3 pour les systèmes de vote par internet recommandés par la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés). Il s'agit du plus haut niveau disponible qui vient non seulement garantir une solution sécurisée, une infrastructure robuste mais aussi "la transparence du processus pour tous les électeurs à partir d'outils tiers" ; "la très haute disponibilité de la solution" et "le contrôle automatique et manuel de l'intégrité de la plateforme pendant tout le scrutin".

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Une solution brevetée au niveau européen

Et c'est grâce à une solution connectée à la blockchain "Ethereum" et des chiffrements conformes aux standards de l'Ansii (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), que V8te a obtenu ce 3e échelon.

"Nous sommes les premiers à être reconnus de niveau trois en utilisant l'outil de la blockchain. Cela nous donne des arguments en plus face à la concurrence car l'agilité et la sincérité du scrutin sont garantis. Le cœur de notre solution brevetée depuis 2020 c'est de combiner un vote sécurisé à une urne transparente et digitale. Chacun peut vérifier que son bulletin a bien été pris en compte et n'a pas été modifié", martèle Guillaume Odriosolo, le fondateur de V8te incubé par Unitec puis accompagné depuis quelques mois par le Village by CA Aquitaine.

L'autre changement d'ampleur réside dans les nouvelles possibilités offertes par l'évolution du protocole blockchain "Ethereum" qui s'apprête à déployer une mise à jour permettant un plus grand nombre de transactions tout en étant moins énergivore. De quoi faire sauter le verrou du passage à l'échelle. "Nous serons en capacité de réaliser des scrutins de plusieurs millions de votants dans plusieurs pays, notamment à l'échelle du continent européen", précise Guillaume Odriosolo, dont les données sont hébergées par OVH en France.

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Les ETI... puis le marché politique ?

Autant d'arguments qui doivent permettre à V8te d'élargir la cible commerciale de sa plateforme de vote en libre-service sur un marché de la civic tech où la concurrence est bien présente entre les Bordelais de Votelab et Civic Power et bien d'autres startups dont, notamment, WeChooz, Votebox, People Vox, Eligibilis ou encore Open Source Politics. De son côté, un peu plus de deux ans après son lancement commercial, V8te revendique autour de 500.000 euros de chiffre d'affaires annuel venant de "plus de 4.000 clients dans 70 pays" dont 80 % d'associations (UNFP, Surfrider, Médecins sans frontière, etc.) et 15 à 20 % de grands groupes tels qu'Orange. "A partir de septembre 2022 nous allons aller davantage vers les entreprises de taille intermédiaire tout en ciblant les associations d'envergure internationale et les entreprises multinationales ayant des implantations dans différents pays", ajuste le co-fondateur.

Et s'il a bien le marché des consultations politiques et citoyennes en tête, Guillaume Odriosolo n'en fait pas une priorité à court terme ni à moyen terme :

"Les élections politiques c'est un marché que je connais bien mais c'est trop tôt parce qu'il n'y a pas de cadre légal tant pour la tenue des scrutins que pour l'accès aux données. En revanche, à titre personnel je pense que c'est un sujet très noble et qu'il faut dire que nous sommes prêts techniquement !

Dans dix ou quinze ans, je suis persuadé que des consultations citoyennes au niveau national et européen sont envisageables mais ce n'est pas, aujourd'hui, prioritaire. Le degré de maturité du vote électronique est très supérieur dans les associations et chez les acteurs privés que dans les collectivités locales."

Pour rappel, le vote électronique, par Internet, n'est pas possible pour les électeurs qui votent en France. En revanche, il est possible de voter en ligne, notamment aux élections législatives de juin 2022, pour les électeurs vivant à l'étranger et inscrits sur les listes électorales consulaires.

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