Entreprise innovante fondée en 2014 à La Rochelle, Valbiotis, qui tient son assemblée générale le 28 mai prochain, aborde l'année 2020 à contre-courant. Alors que la pandémie de Covid-19 étend ses ailes sur une économie qui essaie de sortir du lit après deux mois de coma, la jeune entreprise, cotée en bourse, voit son horizon se dégager comme jamais auparavant. Sans doute parce que Valbiotis, dirigée par Sébastien Peltier, docteur en sciences de la nutrition et directeur de recherche à l'université Blaise Pascal, à Clermont-Ferrand, joue son avenir à grande profondeur, à l'échelle moléculaire.
Objectif : développer une innovation dont le potentiel est considérable puisqu'il s'agit d'empêcher le développement du diabète de type 2. Un grave dysfonctionnement métabolique qui touche près de 900 millions de personnes dans le monde. Totum-63, la substance active d'origine végétale brevetée et synthétisée par Valbiotis pour son complément alimentaire, a passé avec succès ses premiers tests cliniques. Ce qui a convaincu le géant suisse Nestlé Health Science de s'intéresser à cette petite entreprise à fort potentiel et de signer le 5 février dernier un important contrat avec elle.
Accélérer le développement de tous les produits
Valbiotis, startup qui ne dit pas son nom, a généré 5,5 M€ de pertes en 2019, comme l'ont révélé les résultats 2019 publiés le 21 avril, mais voit l'avenir en rose. Car malgré ce trou dans le compte de résultat, l'entreprise rochelaise a bouclé 2019 avec une trésorerie positive à hauteur de 8 M€. Essentiellement grâce à une augmentation de capital d'un montant net de 6,2 M€. Et l'arrivée de Nestlé Health Science a éclairci l'horizon. Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que Sébastien Peltier se montre optimiste.
"En 2019, nous avons focalisé tous nos efforts sur le développement de Totum-63 avec en ligne de mire la conclusion d'un partenariat avec un acteur majeur de la santé pour finaliser son développement clinique et accélérer sa mise sur le marché. Avec la signature début 2020 de ce partenariat avec Nestlé Health Science, nous avons validé notre business model et l'efficacité de notre plateforme R&D. Forts d'une trésorerie renforcée et d'une reconnaissance désormais établie à l'échelle internationale, nous pouvons accélérer le développement de l'ensemble des produits de notre portefeuille", expose ainsi le dirigeant.
Nestlé pourrait verser 66 millions de francs suisses
Sébastien Peltier est un docteur qui n'a pas peur d'annoncer la couleur pour les prochains mois.
"Notre ambition est claire : apporter des produits efficaces pour toutes les populations touchées par des maladies métaboliques à des stades précoces, aujourd'hui sans réponse. Nous sommes convaincus que toutes ces avancées, la valeur de notre accord avec Nestlé Health Science et les perspectives offertes par notre nouvelle feuille de route R&D profiteront également bientôt à tous les actionnaires qui nous accordent leur confiance", déroule Sébastien Peltier.
D'ici quelques jours et au titre de l'exercice 2020 Valbiotis va percevoir un premier versement de 5 millions de francs suisses (4,7 M€) de la part de Nestlé Health Science, sachant que l'ensemble des paiements d'étape programmés dans le cadre de ce contrat ont un potentiel maximal, de 66 millions de francs suisses (61,5 M€). Sans compter les royalties qui seront perçue par Valbiotis lors des ventes du complément alimentaire par le groupe suisse.
Un budget 2020 intégralement bouclé depuis février
Dans l'immédiat et toujours au titre de 2020, Valbiotis va bénéficier du versement de 1,2 M€ au titre du crédit impôt recherche 2019, ainsi que 400.000 euros de subventions. Soit un encaissement assuré qui va atteindre un total de 6,3 M€ au titre de cette année. Sébastien Peltier vient ainsi d'annoncer qu'à la mi-2020 Valbiotis allait accélérer la poursuite des tests cliniques sur Totum-63 et lancer la dernière batterie d'essais clinique.
Une ultime phase de développement qui s'inscrit dans le partenariat stratégique conclut par Valbiotis avec Nestlé Health Science, dont les équipes médicale et règlementaire, vont codéfinir le protocole avec la startup rochelaise. Il s'agit en l'occurrence d'étendre cette ultime étude à une cohorte de 600 patients atteints par un diabète de type 2 mais non encore traités, en phase précoce, dans 30 centres cliniques répartis à l'international. Sauf cataclysme apocalyptique Valbiotis devrait ainsi franchir un palier décisif pour sa croissance en 2020.
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