Qui sont les quatre communautés French Tech de Nouvelle-Aquitaine ?

Le 4 avril dernier étaient dévoilées les 13 "capitales" French Tech assorties de 38 "communautés". A l'ombre de la capitale bordelaise, la Nouvelle-Aquitaine compte ainsi quatre nouvelles communautés : Atlantic Valley, Limousin, Lot-et-Garonne et Pau-Béarn. Plus ou moins structurées, elles réunissent chacune plusieurs dizaines d'entreprises et de soutiens officiels et comptent bien travailler ensemble à l'échelle régionale. Revue d'effectifs et de projets.
(Crédits : French Tech / La Tribune)

Créées de toutes pièces ou s'appuyant sur un cluster existant, quatre candidatures néo-aquitains ont pris le train en marche en fin d'année dernière pour décrocher quatre mois plus tard le label "communauté French Tech". Situées aux quatre coins de la grande région, ces nouvelles communautés ont reçu au total les soutiens officiels d'environ 400 acteurs économiques locaux. Autour de la locomotive bordelaise, qui a décroché la marque "capitale" et affiche au compteur plus de 350 adhérents, ces quatre territoires labellisés ont d'ores et déjà initié un travail en commun et des rencontres régulières afin d'esquisser une stratégie régionale pour porter les écosystèmes numériques de Nouvelle-Aquitaine.

French Tech Limousin

  • Son histoire

Réunissant des acteurs des trois départements de l'ex Région Limousin (Haute-Vienne, Corrèze et Creuse), cette candidature French Tech a été portée et pilotée par le cluster numérique du Limousin, Aliptic, dont la création par douze membres fondateurs remonte à 2003. Un réel atout pour décrocher ce label tant convoité. Parmi les thématiques phares retenues en Limousin figurent la santé, l'autonomie et le bâtiment intelligent.

  • Ses membres

Elle revendique 160 lettres de soutien dont 61 startups et entreprises technologiques. La communauté peut notamment s'appuyer sur de grands comptes tels que Legrand mais aussi sur des startups qui ont déjà prouvé la pertinence et la robustesse de leur modèle à l'instar de Life Design Sonore, Facil'iti ou encore Indépendance Royale. D'autres secteurs sont dans le viseur des acteurs locaux dont l'AgriTech, avec notamment Axioma, la CleanTech autour de l'environnement et du traitement de l'eau ou encore de la SporTech.

  • Ses projets

"On vise un fonctionnement en réseau le plus souple possible en capitalisant sur la cohérence et la visibilité du label French Tech", observe Raphaël Nieto, qui assume désormais la double casquette de directeur d'Aliptic et de coordinateur French Tech Limousin. L'objectif est de "faciliter l'accès au business pour tous les membres, de les pousser vers une croissance rentable et la signature de contrats commerciaux", précise Raphaël Nieto, qui cite aussi des volets marketing et d'appui à l'innovation et au financement. Une "startup battle" se tiendra à Limoges le 14 novembre.

  •  Ses pilotes

C'est le binôme constitué d'Aurore Thibaud, CEO de Laou.fr (aide à la recherche d'emploi dans le secteur de la tech), et de Fred Bardin, dirigeant de l'agence OD&B (services numériques), qui assume la présidence de la communauté.

  • Son bâtiment totem

La "Soucoupe", située à Limoges, est le bâtiment central d'Ester, la technopole de Limoges. Dédié à l'innovation, aux événements et au coworking, il fera office de bâtiment totem de la toute récente communauté French Tech Limousin.

French Tech Lot-et-Garonne

  • Son histoire

A l'instar de sa cousine du Limousin, la communauté French Tech Lot-et-Garonne, qui fédère les acteurs et entreprises de ce département, peut s'appuyer sur une structure existante, bien que beaucoup plus jeune, pour prendre son envol. En l'occurrence, le Campus Numérique 47 créé en 2017 à Agen. Ce vaste espace en cours de configuration se déploie sur les 8.000 m2 des anciens locaux de l'Ecole normale d'Agen, dont la moitié seulement sont actuellement occupés autour de l'école d'informatique In'Tech Sud qui s'est installée à Agen dès 2015.

  • Ses membres

L'incubateur du campus, désormais labellisé French Tech, accompagne dix porteurs de projets depuis novembre dernier et ambitionne de doubler ses effectifs à court terme. La communauté a récolté 65 lettres de soutien officiels à sa démarche dont des grandes entreprises et des startups (Upsa, Reden Solar, Jechange.fr, 99 Déco, Optimum, ou encore Rougeline)

  • Ses projets

"Nous sommes déterminés à nous mettre au service de la communauté locale, de l'économie et de la société", lance Damien Bizot, le coordinateur French Tech Lot-et-Garonne et directeur du Campus numérique, esquissant ainsi sa feuille de route à trois ans. Celle-ci prévoit d'accentuer la mise en réseau entre acteurs privés mais aussi avec leurs interlocuteurs publics (Inpi, Pôle emploi, Urssaf, etc.), d'accélérer la création d'emplois et de valeur, d'attirer de beaux profils et de favoriser la diversité en encourageant les profils féminins, issus des zones rurales ou des quartiers prioritaires ainsi que les étudiants boursiers. L'évènement Boost Campus 47 est annoncé pour les 11 et 12 octobre prochains.

  • Ses pilotes

Là aussi, c'est un binôme qui a été désigné pour piloter la démarche. En l'occurrence : Benoît Mirambeau, PDG de MirambeauAppCare et son outil Diabilive, et Marina Astié, créatrice de la startup "A la Bonne Huître", incubée au Campus numérique 47.

  •  Son bâtiment totem

La French Tech Lot-et-Garonne s'appuiera évidemment sur le Campus Numérique 47 pour tenir ses événements, ses réunions et ses opérations de sensibilisation du grand public et des scolaires au numérique.

French Tech Atlantic Valley

  • Son histoire

Derrière ce nouveau nom mystérieux et anglophone, se cachent les quatre agglomérations de Poitou-Charentes (Poitiers, Angoulême, Niort et La Rochelle). Comme Aliptic en Limousin, une association d'entrepreneurs du numérique a en effet vu le jour très tôt dans l'ex-région. Créé en 2001, ce Réseau des professionnels du numérique et de l'image (SPN) compte aujourd'hui 189 adhérents. "Le SPN a logiquement porté la candidature French Tech avec la volonté claire de fédérer ces quatre écosystèmes indépendants les uns des autres mais qui collaborent déjà via des programmes transverses", éclaire Fabien Audat, développeur de marchés au SPN et, désormais, référent French Tech Atlantic Valley.

  • Ses membres

Forte d'une centaine de soutiens dont 77 startups, la candidature Atlantic Valley  a également été accompagnée par les quatre agglomérations et les trois technopoles du territoire (Eurekatech à Angoûleme, Grand Poitiers, La Rochelle Technopole) ainsi que par le pôle image de Magelis, à Angoulême, et les acteurs des mutuelles et de l'assurance, via la structure French AssurTech à Niort. Parmi les startups en vue figurent Ez-Wheel, les ex-Poitevins de Rhinov, récemment rachetés par Maisons du Monde, la lampe connectée Aladin de Domalys, présente au dernier CES de Las Vegas, l'entreprise d'entomoculture NextAlim, la plateforme pour commerciaux itinérants Yuto et les Rochelais de Sellsy, spécialistes des services aux entreprises.

  • Ses projets

Centrée sur les EdTech, les jeux vidéo et l'image, la feuille de route visera en premier lieu à développer le marketing territorial autour de la nouvelle marque Atlantic Valley, pas forcément identifiable au premier coup d'œil. "C'est une appellation toute neuve, un pari important pour attirer des talents et des créateurs de startup sur le territoire et les garder", précise Fabien Audat. Première opération promotionnelle : un bateau aux couleurs d'Atlantic Valley participera à la 5e régate "French startup cup", organisée par Sellsy à La Rochelle du 6 au 8 septembre. La nouvelle communauté veut aussi monter en puissance sur la phase d'accélération des jeunes pousses. "Notre écosystème est déjà structuré sur la phase d'amorçage et nous voulons désormais travailler avec Bordeaux et les autres sur la phase de scale-up [passage à l'échelle] et son financement pour permettre à des startups en forte croissance de rester sur le territoire et éviter de voir des pépites comme Rhinov être contraintes de s'installer à Bordeaux", détaille le coordonnateur d'Atlantic Valley. Egalement au programme : la création d'un job board, site d'offres d'emploi, et d'une plateforme de valorisation du territoire. Un premier "meet-up", rencontre de présentation de la démarche, est prévu à Niort Tech le 10 septembre.

  • Son pilote

C'est le Niortais Sébastien Mahé, dirigeant de la startup Yuto, qui a la charge de présider la French Tech Atlantic Valley. Il pourra s'appuyer sur les relais des membres du bureau issus des quatre agglomérations concernées.

  • Ses bâtiments totems

Faute de centralité évidente, l'Atlantic Valley a opté pour un réseau de sites plutôt que pour un lieu totem. Il s'agit notamment du tiers-lieu le Cobalt, à Poitiers, des locaux de Niort Tech / AssurTech à Niort ou encore le site de Magelis à Angoulême.

French Tech Pau-Béarn

  • Son histoire

"Contrairement à d'autres territoires, notre démarche French Tech est partie de rien. Il n'y avait plus de cluster numérique et innovation à Pau depuis plusieurs années", explique David Castéra, le co-président de la communauté Pau Béarn qui fédère désormais des acteurs de l'est des Pyrénées-Atlantiques. Sa première mission sera donc d'abord de "recréer une dynamique collective et de mise en réseau entre les startups, les grandes groupes et les acteurs institutionnels".

  • Ses membres

La candidature, montée de toutes pièces en à peine quelques semaines, a réuni 65 soutiens d'origines variées. Des grands comptes - Total, Safran et Teréga notamment - l'agglomération Pau-Pyrénées, des banques et, bien entendu, des startups dont Packitoo, Eove ou Febus Optics.

  • Ses projets

Tout est à construire ou presque pour cette communauté French Tech. La priorité sera de créer une association pour concrétiser la démarche de mise en réseau, de mettre en avant le dynamisme local en matière de startups pour attirer et conserver des profils intéressants et susciter des vocations de créations d'entreprises innovantes, puis de capitaliser sur tout cela pour favoriser les échanges d'expériences et de business entre les membres. "Il y a un effet d'entraînement bien réel lié à la marque French Tech, ce sera très positif pour le territoire", assure David Castéra.

  • Ses pilotes

Le duo chargé de piloter la démarche est constitué du Béarnais David Castéra, le dirigeant de Tanu, plateforme d'acculturation numérique, et du Palois Thomas Othax, cofondateur de la startup Packitoo.

  • Son bâtiment totem

A défaut de lieu physique réellement identifié, tant la démarche est jeune, la French Tech Pau Béarn pourra s'appuyer sur la technopole Hélioparc, à Pau.

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