Le bassin Adour-Garonne cherche la voie des économies d'eau

Trois institutions régionales lancent un site internet d'initiatives pour réduire la consommation en eau. Alors que le bassin Adour-Garonne doit connaître des déficits hydriques colossaux dans les prochaines années, l'outil doit permettre à différents secteurs de réguler les usages.
Maxime Giraudeau
La pression sur la ressource en eau ne va faire que s'accroître au cours des prochaines années, principalement à cause du changement climatique.
La pression sur la ressource en eau ne va faire que s'accroître au cours des prochaines années, principalement à cause du changement climatique. (Crédits : Bordeaux Métropole)

La plateforme en ligne des bonnes pratiques pour l'eau du Grand Sud Ouest vient d'être lancée. Initiée par L'entente pour l'eau, formée par les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie qui côtoient le même bassin versant, elle doit permettre le recensement de projets et réalisations en faveur d'une meilleure gestion de la ressource hydrique.

Ce "dénicheur de bonnes idées" comme l'ont présenté ses responsables compile déjà des organisations citoyennes, structures de recherches et entreprises qui initient des dispositifs innovants en faveur de la préservation de l'eau. Les domaines sont vastes puisque peuvent aussi bien être concernés les économies à destination des agriculteurs, que des collectivités locales ou des particuliers. La plateforme propose notamment de découvrir les solutions par une cartographie.

Une proposition encore timide mais bienvenue à l'heure où le bassin versant Adour-Garonne craint pour son avenir. D'ici trente ans, son déficit en eau va être multiplié par 6. "Lorsque l'on dit que le déficit pourrait être d'1 milliard de mètres cubes, cela représente 50% de ce que nous consommons aujourd'hui. C'est une véritable catastrophe qui figure à l'horizon" marque Martin Malvy, président de la plateforme des bonnes pratiques pour l'eau du grand Sud-Ouest.

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La nouvelle politique de gestion de l'eau sur le bassin versant des deux régions a été signé le 11 mars dernier et prévoit des économies aussi bien dans le domaine domestique qu'agricole et industriel. Il s'étend jusqu'en 2027 et doit véritablement initier la baisse de la consommation en ressource hydrique. Un défi majeur dans lequel plusieurs secteurs vont se retrouver sous tension. Sentant le climat pesant, Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, s'est dit vouloir être "celui qui fera la paix de l'eau au lieu de la guerre de l'eau".

Bassines en Deux-Sèvres

Mais les crispations sont vives. Le 26 mars dernier, 5.000 à 7.000 manifestants ont occupé les campagnes des Deux-Sèvres pour exprimer leur opposition aux "bassines" déjà construites ou en projet dans les plaines agricoles. Ces immenses réservoirs d'eau de substitution, d'une capacité de centaines de milliers de mètres cubes, permettent aux agriculteurs de surmonter des sécheresses de plus en plus fréquentes. 16 nouvelles bassines pourraient être aménagées dans le département au nord de la Nouvelle-Aquitaine.

Du côté de la plateforme pour les bonnes pratiques de l'eau, les responsables mesurent l'opposition mais souhaitent par la même occasion montrer que des alternatives existent. Aux politiques désormais de s'en saisir. "On réalise l'inventaire de toutes les bonnes pratiques, une trentaine pour l'instant, à disposition des élus pour diminuer la consommation de leur collectivité" mobilise Benoit Wibaux, coordonnateur de l'institution.

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Maxime Giraudeau

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Commentaire 1
à écrit le 21/04/2022 à 11:07
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Les problèmes d'eau ne sont pas agricoles, au contraire ! La France va construire des milliers de réserves collinaires (Caussade) pour protéger la population des inondations qui font des millions d'euros de dégâts tous les ans (et même des morts ...)...

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