
Avec 2.920 dossiers déposés en 2022 auprès de la commission départementale de surendettement des particuliers, le nombre de Girondins surendettés a légèrement baissé de -1,8 % par rapport à 2021. Comparée à la dernière année d'avant-Covid, soit 2019, cette baisse est significative puisqu'elle atteint -17,9 %. L'évolution sur un an est aussi plus marquée à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine, avec 11.009 dossiers déposés représentants une baisse régionale de -5,3 % : presque trois fois plus qu'en Gironde ! La baisse du nombre de dépôts de dossiers de surendettement est également sensible à l'échelle nationale, avec un recul de -6,5 % sur un an. Comme l'a rappelé Samuel Barreault, patron régional de la DRFIP (Direction régionale des finances publiques) de Nouvelle-Aquitaine, derrière chaque cas de surendettement il y a des gens.
« Ces dossiers sont examinés par des représentants de la Banque de France, les associations familiales, les services sociaux... sans oublier les représentants des créanciers que sont les banques », a éclairé en substance Samuel Barreault.
Une baisse beaucoup moins rapide en Gironde
L'étude pilotée en particulier par la DRFIP et le secrétariat régional de la Banque de France montre, avec les derniers chiffres connus, que l'endettement médian en Gironde en 2022 est, à 17.040 euros. Soit un niveau supérieur de 7 % à celui de la Nouvelle-Aquitaine et de 6 % à celui de France métropolitaine... Ce qui ne fait pas pour autant du département métropolitain le plus fragile. Puisque ce qui compte pour étalonner cette fragilité financière est un autre paramètre, celui du nombre de dossiers déposés par département. Palmarès où les deux départements les plus pauvres de la région, la Creuse et le Lot-et-Garonne occupent les deux premières places, avec des niveaux moyens d'endettement par personne bien plus bas que ceux des Girondins (lire plus loin).
Si le premier enseignement à retenir de cette enquête est sans doute la baisse continue du nombre de dossier déposés depuis 2014, il est à noter l'amorce de ce qui pourrait ressembler à un début de découplage entre la Gironde et le reste de la région. Etant donné l'importance des écarts constatés dans cette baisse des dépôts de dossiers entre Gironde et Nouvelle-Aquitaine.
Le surendettement par département :
Une situation économique bien meilleure que prévu
Pour autant, l'image la plus frappante est sans doute celle de la poursuite de la baisse du nombre de dossiers de surendettement déposés alors que l'inflation connait une vraie surchauffe depuis le deuxième trimestre 2022.
« Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact de l'inflation sur l'évolution du surendettement. Mais dès que ça deviendra sensible nous le saurons puisque la commission se réunit deux fois par mois. Il y a de l'inflation, c'est vrai, mais la situation économique n'a pas été si mauvaise que certains l'avaient pronostiqué. Il n'y a pas eu de récession et le PIB a progressé de +2,6 %, avec un taux de chômage à 6,6 %, un des plus faibles depuis dix ans... », rappelle Denis Lauretou, le patron de la direction régionale de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine, qui poursuit :
« Beaucoup de personnes sont dans l'emploi, ce qui peut expliquer en partie cette décroissance continue du surendettement. D'autre part il ne faut pas oublier que le crédit à la consommation est beaucoup plus encadré depuis la loi Lagarde et que le gouvernement a mobilisé de nombreux amortisseurs pour réduire l'impact de l'inflation. Avec une vue d'ensemble économique qui n'est pas si catastrophique que ça »
Montant médian de l'endettement par personne (hors immobilier) dans les dossiers traités par les commissions de surendettement :
L'appel de la DRFIP aux TPE et PME en difficultés énergétiques
Le patron régional de la Banque de France rappelle au passage que depuis la crise du Covid les Français ont épargné près de 170 milliards d'euros entre 2020 et 2023 et que les consommateurs ont réajusté leurs achats en n'hésitant plus à jouer sur les prix les plus bas. Autant d'amortisseurs qui viennent se rajouter à ceux déjà mis en place par les pouvoirs publics.
Samuel Barreault a tenu à souligner qu'en plus des particuliers de nombreuses très petites et moyennes entreprises (TPE et PME) connaissaient de graves problèmes à cause de leur facture énergétique. Malgré des effets de seuils pour les aides parfois liés à la puissance des fours utilisés, en particulier dans les métiers de bouche, le directeur régional des finances publiques exhorte les chefs d'entreprise à contacter la DRFIP pour que leurs dossiers soient étudiés à fond et que des solutions soient trouvées. Direction qui peut être jointe par téléphone de 8 h 30 jusqu'à 16 h au 05 56 90 76 00.
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