Bordeaux Fintech amplifie son succès initial

La 2e édition Bordeaux Fintech, qui s’est déroulée du 5 au 6 octobre, à l’eco-quartier Darwin, a confirmé en l’amplifiant le succès de la cuvée 2015. Bordeaux s’impose ainsi comme la référence dans la réflexion sur la Fintech en France.
Guillaume-Olivier Doré et Louis Alexandre de Froissard

Ce succès doit tout à deux hommes : Louis Alexandre de Froissard, gérant du cabinet Montaigne Patrimoine, à Bordeaux, force motrice de la création de Fintech, et Guillaume-Olivier Doré, son associé dans cette opération innovante. Un investisseur très chevronné, malgré son jeune âge, qui a notamment présidé le fonds OTC Agregator Capital et participé à la fondation du réseau Viadeo.

A la tête FinTech-Mag.com, Guillaume-Olivier Doré a quitté Paris et basculé son activité à Bordeaux où il a créé en avril dernier une nouvelle société, Robin'Finance, qui emploie une dizaine de salariés, dont cinq à Paris, et qui vient de finaliser le recrutement de 12 personnes supplémentaires.

"Louis Alexandre a joué un rôle clé dans la création et le lancement de Bordeaux Fintech. C'est surtout lui qui fait tourner la machine... Je suis vraiment très content de voir une manifestation aussi novatrice que celle-là naître hors de Paris. Le mot Fintech désigne l'ensemble de la finance numérique. Et vous verrez que dans quelques mois ce mot aura disparu" pronostique Guillaume-Olivier Doré.

"Retour à la réalité"

Cette satisfaction de la mission menée à bien, Louis Alexandre de Froissard pourrait la porter en boutonnière, étant donné qu'après avoir survécu à une première édition brillamment organisée, sur les chapeaux de roues, ce deuxième opus vient confirmer la qualité de l'intuition initiale.

"Nous avons accueilli 350 participants en 2015 et 450 cette année. Une 2e édition baptisée « Back to reality », ou retour à la réalité, avec des ateliers centrés sur l'opposition entre banque et fintech, l'hybridation entre ces deux types d'acteurs ou encore l'émergence de la blockchain, qui promet de changer non seulement notre perception du monde des finances mais aussi bien au-delà... La 3e édition de Bordeaux Fintech est en préparation, mais il est encore trop tôt en dévoiler le contenu", s'amuse Alexandre Louis de Froissard, qui souligne que, depuis la première de Bordeaux Fintech, il propose de tout nouveaux services à ses clients.

"Vous voulez brillez en société, dans les déjeuners, alors allez-y, balancez le mot blockchain et vous êtes sûr de faire un tabac", conseille en spécialiste Guillaume-Olivier Doré.

"Blockchain" pour briller en société

Dans le cadre de ce Bordeaux Fintech II l'opération marche effectivement comme sur des roulettes à l'heure du repas. Héritière directe de la puissance et de la transparence d'Internet, la "blockchain", que l'on peut traduire par "chaîne de confiance", est à l'origine de la création de la monnaie virtuelle Bitcoin. Avec cette chaîne de confiance, dont la puissance de feu est décuplée depuis l'arrivée des téléphones intelligents, plus besoin de banque pour endosser, transférer ou utiliser de l'argent puisque tout passe par le réseau, entre pairs.

Et le schéma peut être étendu à d'autres fonctions, il suffit pour cela de remplacer le concept de banque par celui d'Etat, en imaginant par exemple une gestion ultra décentralisée de l'état civil ou des formalités administratives. En clôture de ces deux journées Bordeaux Fintech 2016, les prospectivisites Marc Halévy, physicien et philosophe, et Yannick Roudaut, journaliste financier et consultant, ont éclairé la façon dont fonctionne notre présent et de quoi devrait être fait notre futur proche.

Gare au barbare numérique

Marc Halévy voit dans les turbulences actuelles une crise paradigmatique déterminée par une fin de cycle multiséculaire de 550 ans, avec un retour à la stabilisation, dans un modèle nouveau, "pas avant 2070". Sans être vraiment en contradiction avec cette analyse, Yannick Roudot estime que nous revivons une Renaissance, marquée par six traits caractéristiques : révolution digitale, créativité, violence, diffusion de la connaissance, fin des certitudes, mécénat, sachant que le mécène peut être un barbare numérique, aussi cupide que ses antiques prédécesseurs, ou un bâtisseur, qui sait faire mieux avec moins.

"Quelle vision du monde devons-nous soutenir, le transhumanisme barbaresque, ou l'hyperhumanisme ? Pour échapper à la destruction de l'espèce humaine nous devons faire sauter un dernier verrou, celui de l'anthropocentrisme. Il faut cesser de mettre l'Homme au centre de la création, au-dessus des autres espèces, il faut cesser de détruire le vivant, la nature, et abolir la pollution, comme l'esclavage l'a été", a conclu en substance Yannick Roudot.

Est-ce l'influence de l'écoquartier Darwin, un espace engagé dans le développement durable, ou une nouvelle sensibilité émerge-t-elle dans le monde froid des finances ? En tout cas ces réflexions philosophiques se sont greffées sans le moindre effort dans le cadre de ce grand échange de connaissances et de débats d'idées sur la finance numérique.

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