Le Pays basque aimerait accueillir une puissante ferme houlomotrice en 2030

La Nouvelle-Aquitaine se positionne pour accueillir une centrale houlomotrice sur la côte basque, au large de Biarritz, à l'horizon 2030. Cette énergie renouvelable générée par les vagues, encore inexploitée, pourrait couvrir un tiers des besoins en électricité du territoire.
« Nous aimerions accueillir la première ferme houlomotrice de France dans notre région », annonce Mathieu Bergé, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des ports.
« Nous aimerions accueillir la première ferme houlomotrice de France dans notre région », annonce Mathieu Bergé, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des ports. (Crédits : CC Pixabay by dimitrisvetsikas1969)

« Nous aimerions accueillir la première ferme houlomotrice de France dans notre région », annonce Mathieu Bergé, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des ports. Et plus précisément au large de Biarritz, à l'embouchure de l'Adour qui se jette dans l'océan Atlantique à Anglet, là où se trouve le port de Bayonne. « Dans le cadre de notre partenariat débuté en 2017 avec la Communauté d'agglomération Pays basque (CAPB) et des acteurs scientifiques et techniques dont l'association Surfrider Foundation Europe, nous avons réalisé toutes les études nécessaires pour estimer à la fois le potentiel d'une telle installation et l'impact éventuel sur la pêche, la biodiversité ou encore la houle pour le surf », détaille celui qui est par ailleurs élu de Bayonne.

« Nous avons à la fois déjà défini la meilleure zone potentielle en prenant en compte tous les paramètres, dont la présence de câbles permettant d'acheminer l'électricité produite sur terre, et réservé entre cinq et dix hectares au port de Bayonne pour favoriser l'implantation d'une filière pour cette filière naissante », poursuit-il, conscients qu'il s'agit de deux atouts majeurs pour tout industriel qui envisagerait de candidater.

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Une zone de deux km2

« Le premier brevet visant à exploiter l'énergie des vagues a été déposé en 1799 en France », rappelle le centre de recherche IFP Energies Nouvelles (IFPEN) à propos de cette énergie, abondante et dont la production est relativement facile à prédire contrairement à l'éolien et le solaire, mais qui est pour le moment inexploitée dans l'Hexagone et débutante au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou encore au Portugal. « Il existe plusieurs projets de recherche, dont un en Bretagne (dans la baie d'Audierne, ndlr), mais aucune ferme en production. Nous avons sélectionné parmi vingt zones, un territoire de deux kilomètres carrés au large du phare de Biarritz, à 7,5 kilomètres de la côte et une profondeur comprise entre 60 et 70 mètres », expose Jean-Pierre Laflaquière, vice-président de la CAPB en charge de la recherche et élu d'Anglet.

Les deux partenaires, qui viennent d'être rejoints par le département des Landes et la communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud, ont déjà étudié 85 technologies différentes pour n'en retenir qu'une dizaine. « Elles sont toutes immergées car nos deux villes touristiques ne souhaitent aucun impact visuel de cette future installation », précise Maider Arosteguy, vice-présidente de la CAPB en charge de l'économie bleue et maire de Biarritz. « Un dispositif avec des bouées fixées au sol pourrait être envisagé, notamment car il semble résister à la fois à la houle et aux tempêtes », détaille Marie Zion, coordinatrice scientifique du projet.

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Un prix « compétitif »

Les deux partenaires insistent sur le potentiel extrêmement important de la future installation : « Elle pourrait produire 500 GWH par an et couvrir ainsi 30 % de nos besoins énergétiques actuels même si nous œuvrons par ailleurs beaucoup sur la réduction des besoins », souligne Martine Bisauta, vice-présidente de la CAPB en charge de la transition écologique et énergétique, ajoutant que le coût estimé serait « inférieur à 90 euros le MWh, compétitif par rapport à d'autres énergies renouvelables ». Les deux collectivités, qui ont financé intégralement les études préalables soit 1,2 million d'euros, ont formulé le vœu - la Région dans sa feuille de route Neo Terra et la CAPB dans son Plan Climat- de couvrir la totalité de leurs besoins énergétiques par les énergies renouvelables en 2050.

« La concertation et la recherche de financements pour le budget estimé à plusieurs centaines de millions d'euros débute désormais afin d'envisager une mise en œuvre dès 2030 », pointe Jean-René Etchegaray, président de la CAPB et maire de Bayonne. Les deux partenaires ont déjà sondé l'Etat sur un éventuel soutien au projet, à travers de subventions accordées à l'industriel sélectionné, ou encore la fixation d'un prix de rachat qui pourrait être envisagé dans la future programmation pluriannuelle de l'énergie présentée cette année.

10% de la demande annuelle mondiale

L'énergie houlomotrice représente un potentiel énorme selon ses partisans : 71 % de la surface de la planète est recouverte par la mer ou l'océan et le Conseil mondial de l'énergie estime que cette source permettrait de répondre à 10 % de la demande annuelle mondiale d'électricité. « Le port de La Rochelle est chef de file pour l'éolien en mer, celui de Bordeaux pour l'hydrolien, notamment estuarien, et nous espérons que Bayonne le sera pour cette filière naissante de l'énergie houlomotrice », conclut Mathieu Bergé.

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Commentaires 3
à écrit le 20/07/2023 à 8:12
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Mettre des usines en milieu hostile (salin), bétonner nos côtes, et rêver à une transition énergétique avec des concepts pires pour nos environnements, chers et émetteurs de Carbone? Retour sur terre!

à écrit le 16/07/2023 à 11:54
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Comment se positionne HACE parmi ces "Houlomoteurs" ? Car il ne faut pas confondre l'énergie "horizontale" des vagues avec l'énergie "verticale" de la houle, telle qu'elle est captée et distribuée par HACE de Jean Luc STANEK, une invention française,...

à écrit le 14/07/2023 à 11:06
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"l'impact éventuel sur la pêche, la biodiversité ou encore la houle pour le surf " La pêche et le surf ne sont pas des priorités.

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