Tony Parker a foulé le parquet de la Faïencerie, ce 25 janvier, à l'occasion d'un évènement de Floa, une banque en ligne installée à Bordeaux. Devant les salariés et partenaires de cette filiale de la BNP Paribas, la conférence portait sur l'entrepreneuriat et ses valeurs, chères au sportif, pour réussir dans un milieu aussi âpre que la NBA. L'ancien joueur confie ainsi ne pas avoir attendu de raccrocher les baskets pour diversifier ses activités : « une carrière de sportif ça ne dure pas longtemps. À partir de 24 ans, j'ai toujours voulu préparer ma reconversion ! »
« Quand t'es à la retraite, les CEO vont pas te rappeler »
Tony Parker a appris de ses aînés déjà rodés dans la reconversion professionnelle :
« Dans mes débuts, j'ai rencontré Magic Johnson, qui est notamment derrière Starbucks et qui a fait plein de choses, pour lui demander des conseils afin de réussir dans le business. Il m'a dit : pendant que tu joues, crée ton réseau, va faire des dîners, prends des rendez-vous avec des CEO [directeurs généraux, NDLR], c'est très important que tu le fasses maintenant ! Parce que quand t'es à la retraite, les CEO vont pas te rappeler, ils t'auront oublié ! »
Une carrière passée sur les terrains avec succès mais donc aussi à tisser un réseau professionnel auprès de chefs d'entreprises pour préparer une reconversion « fluide ». En 2009, ce dernier devient actionnaire du club de basket de l'Asvel Lyon-Villeurbanne, puis président et actionnaire majoritaire dès 2014 - alors qui porte encore le maillot. Une fois la balle orange éloignée, les faits d'armes de Tony Parker se multiplient. Il fonde des académies de basketball pour jeunes - dont une future ouvrira à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) en 2025 -, rachète une station de ski à Villard-de-Lans (Isère), un domaine viticole dans le Var, sans oublier une écurie de chevaux de courses et anciennement un statut de membre du conseil d'administration du club de football d l'Olympique lyonnais, qu'il a quitté en janvier 2023.
Une carrière hors-norme Tony Parker est recruté en 2001, alors fraîchement âgé de 19 ans, par la franchise des San Antonio Spurs. Six ans plus tard, le « Frenchie » possède déjà trois bagues de champion NBA et le prestigieux trophée de Most Valuable Player (meilleur joueur des phases finales), une première pour un joueur européen. Il remportera un dernier titre avec sa franchise en 2014. Sous le maillot tricolore, Tony Parker a sacrifié une multitudes d'étés pour espérer soulever le premier trophée majeur de l'histoire des Bleus. En 2013, ils glanent le Championnat d'Europe face à l'ennemi de toujours : l'Espagne. Quand Tony Parker prend sa retraite en 2019, les Spurs retirent son maillot (le numéro 9), là aussi une première pour un Français dans l'histoire de la NBA. Il devrait être intronisé au Hall of Fame cette année.
Une double culture précieuse
La conférence a été l'occasion pour l'icône du basket de mettre en avant sa double culture. D'abord française, liée à son « pragmatisme ». Et ensuite américaine, celle qui lui a permis de nourrir de l'ambition et de transcender la « négativité » dans l'Hexagone :
« On me disait que j'étais trop petit, trop maigre, on pensait que j'avais la grosse tête. [...] En Amérique, la mentalité est très différente, ils ont beaucoup de fierté. » assure-t-il.
Tony Parker est aussi revenu sur ses échecs rencontrés durant sa carrière sportive - « En finale NBA en 2013 avec les Spurs, on mène de cinq points à 28 secondes de la fin. Il y avait 99,5 % de chance de gagner ce match-là. On était dans les 0,5 %, on a perdu. C'est comme si on avait pris un coup de massue. [...] Pourtant, cette défaite-là a créé le meilleur basket de notre histoire par la suite ». Mais il n'a pas évoqué celles rencontrées dans le milieu de l'entrepreneuriat. L'Asvel, accoutumé aux victoires, accuse en milieu de cette saison une inhabituelle cinquième place dans le championnat. Tony Parker en est jugé en partie responsable par les fans du club.
Mais le nouveau businessman ne ferme pas la porte à des défis plus grands. Toujours au centre des spéculations dans la succession à Jean-Michel Aulas, à la tête de l'OL. Mais aussi d'un potentiel retour en NBA : « J'aimerais créer un groupe avec des fortunes françaises pour devenir propriétaire d'un club NBA un jour, ça serait un rêve ».
Spécialiste du paiement fractionné Installée à Bordeaux, Niort et Paris, Floa Bank (ex Banque Casino) connaît une croissance moyenne de 23 % par an depuis 20 ans. Cette banque en ligne, rachetée par BNP Paribas en 2021, emploie 500 salariés et a prévu une centaine de recrutements en 2023. Floa est spécialisée dans les solutions de paiements fractionnés et de crédits instantanés et vise cette année le cap des quatre milliards d'euros de crédits distribués. « 2023 démarre très bien, tirée par le succès du paiement franctionné. Ce sera une année dédiée à l'innovation, avec une nouvelle application de paiement fractionné, et de développement à l'international, notamment au Portugal et dans d'autres pays européens », assure Marc Lanvin, le directeur général adjoint. La banque vient aussi de lancer avec Neat une offre nouvelle d'assurance « garantie à vie » contre les pannes des équipements du quotidien, neuf ou reconditionnés, pour 15 euros par mois.
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