Des méthodes existent pour aller vers un bon management intergénérationnel et performer

Si faire cohabiter quatre générations de salariés peut sembler compliqué, cela peut constituer une richesse pour les entreprises à condition de mettre en place des actions pour favoriser le brassage. La communication, le climat de confiance, le tutorat ou encore les ateliers d'intelligence collective sont autant de pistes qui ont été avancées à l'occasion de la matinale 100 % virtuelle organisée par Ociane Matmut et La Tribune.
"Millenials et senios : comment manager des collaborateurs de générations différentes". C'était le thème de la table organisée, le 25 novembre dernier, par Ociane Matmut, en partenariat avec La Tribune.

C'est une situation suffisamment inédite pour être soulignée. Quatre générations co-existent aujourd'hui dans les entreprises : les baby-boomers nés au lendemain de la seconde guerre mondiale, la génération X entre 1960 et 1979, la génération Y entre 1980 et 1995, et la génération Z après 1995. Mais comment transformer leurs différences en opportunités ? C'était tout l'objet du débat organisé, ce mercredi 25 novembre, par Ociane Matmut, en partenariat avec La Tribune.

Etat des lieux des différences

Parmi les premières choses à retenir, "il est important de ne pas mettre les gens dans des cases", insiste d'emblée Stéphane Gueguen, fondateur du cabinet bordelais Happiness Work, qui précise que "les jeunes ont su exprimer ce que, peut-être, les seniors n'ont pas osé exprimer sur le lieu de travail. Ceci étant dit, leur attente numéro un est celle de la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle."

"La jeune génération se sent moins définie par leur travail et a des engagements qui ne sont pas forcément directement liés à l'entreprise", embraye Mathieu Llorens, directeur général de la société bordelaise AT Internet. « Cela signifie que derrière, celui qui a le plus d'expérience et trouve de la motivation dans la réussite de l'entreprise, va peut être rappeler à l'ordre son collègue, plus jeune, en matière de devoir vis-à-vis de cette même entreprise."

Autre constat dressé par Mathieu Llorens : "les jeunes arrivent souvent avec un savoir-faire technique mais sans connaissance métiers. Or, le mélange des deux est décisif. Après avoir réglé les questions d'ego, chacun se rend compte qu'il a quelque chose à apprendre de l'autre. Faire en sorte qu'ils se parlent est très fécond." C'est là que l'entreprise entre en jeu. "Il y a une vraie attente des salariés vis-à-vis de l'employeur en matière de proposition de solutions", souligne Constance D'Auber De Peyrelongue, directrice ressources humaines chez Aidomi à Bordeaux.

Des méthodes qui ont fait leur preuve

La première chose à faire pour l'entreprise, selon Stéphane Gueguen, est donc de sensibiliser et de communiquer pour bien comprendre les attentes de chacun. Sans l'imposer, le parrainage, via un système de mentorat classique ou de tutorat inversé, constitue également un levier qui permet de développer des synergies entre les générations. "Mais l'étape d'après, c'est aussi d'admettre que les jeunes entrants peuvent apporter un regard neuf", insiste Stéphane Gueguen. L'intelligence collective, très en vogue a enfin l'avantage de créer du lien dans un groupe qui travaille à faire émerger des idées. Il est d'ailleurs important, dans ces groupes, de varier les profils.

AT Internet met typiquement en place des séquences d'intelligence collective dès qu'elle en a besoin, et "cela marche assez bien", reconnaît Mathieu Llorens qui propose également des semaines d'intégration aux nouveaux arrivants, un système de parrainage et des échanges d'une heure, tous les vendredis, qui permettent à quelqu'un d'expérimenté d'aborder un sujet pour un partage de connaissances.

"A chaque fois, ces temps forts permettent de mêler juniors et seniors parce que l'on sait qu'il est décisif d'embarquer tout le monde et d'intégrer un jeune le plus vite possible. Un bon management intergénérationnel n'est pas un levier. Il est indispensable à notre développement", insiste Mathieu Llorens.

Pour la Mutelle Ociane Matmut, même objectif :

"Nous nous investissons dans la gestion des juniors et des seniors pour construire des projets efficaces, explique Stéphane Hasselot, directeur général de la mutuelle. Dans tous nos chantiers stratégiques, nous mixons, depuis plusieurs années, les âges et les fonctions pour faire émerger des idées innovantes. Nos collaborateurs sont ravis de participer."

Et à distance ? Et après ?

Mais comment s'y prendre à distance ? "Il est important de continuer à consacrer du temps aux échanges informels avant une réunion en visioconférence", rappelle Stéphane Gueguen. Car, "si tout peut se faire à distance, on peut perdre en convivialité", admet Mathieu Llorens. "Une chose est sûre, cette période va se terminer. En revanche, il va falloir réinventer une sociabilité", poursuit-il. Alors que le télétravail sera davantage présent chez AT Internet, il prévoit donc de repenser les locaux professionnels pour en faire des lieux où les salariés se retrouvent, avec des mélanges entre services et générations. "C'est, pour moi, le plus gros enjeu de demain. Le nouveau monde du travail risque de faire voler en éclat les liens entre les générations."

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