Co-rider, BlablaCar de la glisse, veut surfer sur son appli et sa data

Si elle peine encore à convaincre les investisseurs, la startup bordelaise Co-rider de co-voiturage entre riders (surfeurs, skieurs, snowboarders, skaters…) continue d’avancer. Le lancement d’une application mobile, il y a trois jours, doit lui permettre d’accélérer sa conquête d’utilisateurs et de confirmer son nouveau modèle économique. Explications.
Après avoir basé son business sur le site internet et les commissions sur trajets réalisés, Co-rider axe son développement sur l'application mobile et la collaboration avec des acteurs de l'industrie des sports de glisse.

La vague sur laquelle devait glisser la campagne de levée de fonds lancée en juin dernier par le site de covoiturage dédié aux adeptes des activités de glisse Co-rider, sur Happy Capital n'est pas très porteuse à ce jour.
Alors que la startup bordelaise souhaitait initialement ouvrir 16 % de son capital en récoltant 130.000 euros, le fait est qu'à 51 jours de la fin de la campagne, elle n'atteint pas encore les 10.000 euros récoltés.

"Nous avons sans doute proposé un ticket d'entrée trop faible...", avoue François Naud, cofondateur du service de covoiturage qui table désormais, pour "pouvoir faire de cette levée un outil de développement" sur une levée minimale de 30.000 euros. "C'est d'autant plus jouable la sortie de notre application mobile devrait pouvoir offrir une nouvelle visibilité à notre service et donc booster la campagne sur Happy Capital", assure t-il.

Depuis le 5 août : une application sur App Store et Goggle Play

La startup installée au sein de l'écosystème Darwin à Bordeaux vient en effet de franchir un nouveau cap en lançant une application mobile disponible sur Goggle Play et l'App Store d'Apple.

"Il ne s'agit en aucun cas d'un copier-coller de notre site internet Co-rider.fr, assure François Naud. Avec l'aide de la jeune société bordelaise Mink nous avons mis au point une application qui enrichit nos services à destination des riders. De nombreuses options, liées aux atouts technologiques des smartphones, ont été ajoutées pour améliorer l'expérience utilisateur. Une mini messagerie, avec système d'alerte entre riders inscrits souhaitant alerter ou être alertés par les contacts de leur répertoire d'un départ vers un spot de glisse  a été ajoutée" explique notamment le cofondateur du service.

Le lancement de l'application mobile qui a mobilisé 10.000 des 20.000 euros obtenus par Co-rider via la bourse French Tech facilite l'accès au service pour les utilisateurs.

"Dès le départ de l'aventure nous avions mis l'application mobile comme un axe stratégique de notre développement, d'ailleurs nous savions déjà que 50 % des utilisateurs se connectaient sur le site via leur mobile. Mais nous n'avions pas les compétences en interne pour réaliser une bonne application mobile", reconnaît François Naud.

Avec cette application désormais, la conquête d'utilisateurs pourrait connaître une accélération notable.

Le "Graal" économique n'est plus forcément à 100.000 utilisateurs

La société, qui estimait il y a peu encore qu'il lui en fallait 100.000 utilisateurs (l'Europe compte environ 25 millions d'adeptes de sports de glisse) pour atteindre la masse critique, revoit un peu ses ambitions et son modèle économique.
La société qui s'enorgueillit du fait que plus de 20 % des internautes surfant sur le site deviennent utilisateur, sait néanmoins qu'elle est encore loin du compte, avec 10.000 utilisateurs environ, et que son coût d'acquisition par utilisateur (1,90 € actuellement) est trop élevé.

"Même si nous pouvons ramener ce coût à moins d'un euro, notre modèle économique, qui repose sur une commission récupérée sur chaque trajet, reste trop fragile. La communauté des riders est limitée en nombre pour ce modèle de financement. Il faut bien reconnaitre que nous nous attendions à dégager, plus vite, plus de chiffre d'affaires par rapport à ce que nous vivons actuellement", analyse François Naud.

Pour y remédier, Co-rider se tourne donc désormais vers les grandes marques et les acteurs du marché de la glisse, les grandes installations, les stations balnéaires... qui sont potentiellement intéressées par la donnée ultra précise que récupère Co-rider via ses utilisateurs.

"Notre cible est très précise, aussi nous sommes à la recherche des sociétés qui ont envie de travailler, avec nous, les infos recueillies. Nous avons beaucoup, et nous en aurons toujours plus, d'infos sur les habitudes des riders, tous sports confondus. Nous connaissons leurs préférences, spots de surf, les stations de ski de prédilection, leurs habitudes en matière de pratique, leur façon de vivre... nous savons que nous pouvons monnayer ces informations qui sont capitales pour les entreprises du secteur de la glisse", explique la direction de Co-rider.

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Commentaire 1
à écrit le 10/08/2016 à 11:16
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Il s'agit d'un fort beau projet qui apporte des solutions de choix en terme économiques, en terme environnemental, en terme de fluidité sur la route, créateur de liens humains... J'y crois, aussi je participe volontiers à la campagne de crowdfunding ...

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