La médiation professionnelle fait recette

La médiation professionnelle a attiré de nombreux participants hier soir à Bordeaux, organisé par la Chambre professionnelle, l'Ecole professionnelle de la médiation et de la négociation et le réseau Via Médiation avec l'appui de La Tribune - Objectif Aquitaine.
Sur le plateau, Philippe Moulia, Yves Petitjean et Jean-Louis Lascoux

La 1re édition du Forum de la médiation professionnelle a fait salle comble hier au soir à l'hôtel Burdigala de Bordeaux, où 240 personnes se sont pressées pour en apprendre un peu plus sur ce nouvel outil de gestion des conflits ou témoigner de leur expérience.

Organisé par la Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation (CPMN), l'Ecole professionnelle de la médiation et de la négociation (EPMN) et le réseau Via Médiation, en partenariat avec La Tribune - Objectif Aquitaine, ce forum, introduit par Aïcha Sangaré, directrice de la formation de l'EPMN et Véronique Lafitte, déléguée des médiateurs de Bordeaux - Aquitaine, était articulé autour d'un débat auquel ont participé Alexandre Baud, directeur des ressources humaines de La Lyonnaise des eaux Bordeaux -
Guyenne, Michel Dumon, président de la Capeb (Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment) de la Gironde, Jean-Louis Lascoux, président de la CPMN, Philippe Moulia, directeur général d'Eiffage Construction Nord-Aquitaine, Yves Petitjean, président de la Chambre de métiers et de l'artisanat d'Aquitaine et Henri Sendros-Mila, vice-président de la CPMN, responsable pédagogique de l'EPMN.

Inimaginable discussion

Le médiateur, qui intervient en entreprise ou sur des conflits entre personnes, dans un cadre collectif, n'est pas là pour donner des conseils, trouver un arrangement juridique ou proposer une solution. Car sa mission consiste à rétablir la communication entre les individus, dans des situations tendues, pour leur permettre de trouver par eux-mêmes la solution à leur problème. "Même quand on pense qu'il n'y a plus rien à faire, que ce n'est pas possible, on peut encore tenter une inimaginable discussion", a ainsi illustré Jean-Louis Lascoux. Comme toujours, il est préférable d'intervenir le plus en amont possible mais comme souvent c'est le contraire qui se produit. Alexandre Baud a souligné qu'il avait eu recours à la médiation "sur trois ou quatre dossiers en gestion de crise", après avoir eu recours aux autres outils (formation, coaching...).

Convention Capeb et EPMN

Signature de la convention entre Michel Dumon, président de la Capeb de la Gironde, et Aïcha Sangaré, directrice pédagogique de l'EPMN.

Les changements de fond dans l'organisation d'une entreprise sont propices au déclenchement de conflits entre personnes. Comme l'a souligné Henri Sendros-Milla, dans ce cadre, un conflit entre deux personnes peut contaminer tout un service, voire toute une entreprise : les salariés finissant par prendre le parti de l'un ou l'autre des protagonistes.

Restaurer le dialogue

"Dans le cas de la Lyonnaise, où justement deux personnes s'affrontaient, il est apparu qu'il fallait accompagner non pas simplement les protagonistes, mais tout un collectif, avec l'obligation de réinstaurer un processus de dialogue pour sortir de la crise", résume Henri Sendros-Milla.

La rapide évolution des mentalités chez les jeunes bouleverse les codes de conduite dans l'entreprise, déstabilisant de nombreux salariés. Pour faire face à ce changement de paradigme, Philippe Moulia a mis en place un réseau interne de "référents" pour intervenir sur les problèmes psycho-sociaux. "Ces référents sont des salariés que nous avons repérés et qui ont été formés : leur travail consiste à faire remonter l'information quand ils détectent un risque de conflit, ils ne sont pas là pour intervenir", a expliqué le directeur général. Ces référents ne sont pas des médiateurs et Philippe Moulia n'a encore jamais eu recours au service des professionnels.

Philosophie de vie

Ces changements de comportement sont particulièrement nets dans l'apprentissage où les Compagnons du devoir, très expérimentés et autrefois aveuglément obéis par les apprentis, font aujourd'hui face à des cas de rébellions. "La philosophie de vie d'aujourd'hui n'est plus la même qu'il y a vingt ans et les Compagnons ne peuvent plus imposer leur vision comme à cette époque : ça peut aller au clash très vite, d'où l'intérêt de la médiation", a détaillé Michel Dumon, dont la confédération a justement signé une convention de partenariat avec l'EPMN.

Un brin provocateur, Yves Petitjean, président de la Chambre régionale de métiers et de l'artisanat d'Aquitaine, a pour sa part estimé qu'il y avait beaucoup de médiateurs et qu'il fallait savoir les reconnaître pour pouvoir les choisir. A quoi Jean-Louis Lascoux a répondu que cette impression de pléthore venait du fait que les médiateurs professionnels n'existaient pas il y a encore dix ans et qu'il ne fallait pas les confondre avec des juristes opérant des médiations juridiques, ou des représentants du personnel.

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Commentaire 1
à écrit le 24/09/2014 à 10:07
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Bonjour. Ce fut une soirée passionnante et enthousiasmante. Merci ! Cordialement,

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