Activités en baisse mais résultats en hausse pour les coopératives agricoles Euralis et Terres du Sud

Les coopératives agricoles Euralis et Terres du Sud signent un exercice 2023 difficile, marqué par l'inflation, la sécheresse, mais aussi la guerre Russie-Ukraine. Résultat : leur chiffre d'affaires est en léger retrait mais leur rentabilité s'améliore. De son côté, Euralis reste déterminée à trouver une solution structurelle pour son pôle gastronomie après l'échec de la co-entreprise envisagée avec Maïsadour.
(Crédits : Euralis)

« Pour les agriculteurs, l'exercice 2022-2023 a été une nouvelle fois incertain. Effets du changement climatique, inflation, hausse du coût de l'énergie, épisodes de grippe aviaire (novembre 2022 et mai 2023)... Les sujets d'inquiétude ont été nombreux », résume Christophe Congues, président d'Euralis. Malgré les nombreux vents contraires, la coopérative de Lescar (Pyrénées-Atlantiques) a clôturé son exercice 2022-2023 avec une rentabilité (Ebitda) en hausse de 11,4 % à 91 millions d'euros, alors que le chiffre d'affaires a baissé de 3,6 %, à 1,58 milliard d'euros.

Le poids de la guerre en Ukraine

Plus que d'autres coopératives, telles que Maïsadour qui a présenté ses propres résultats il y a quelques jours, Euralis souffre aussi de la poursuite de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, deux grandes puissance agricoles clientes de sa filiale semences Lidea, le second pôle (414 millions d'euros) du groupe. « Lidea réalise plus de 90 % de son chiffre d'affaires à l'international, dont plus de 50 % hors d'Europe, notamment dans ces deux pays où l'activité a malgré tout été solide. Nous continuons la diversification de cette filiale en proposant de plus en plus de semences différentes », détaille Philippe Saux, délégué général.

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Diversification est aussi le maître mot pour les activités agricoles, rassemblant les productions végétale (légumes, maïs, kiwis...) et animale, vendues notamment en circuit court dans ses magasins Point Vert, qui ont vu leurs ventes progresser de 5 %. Ainsi, la coopérative aide ses 9.000 agriculteurs à installer des infrastructures d'énergies renouvelables, que ce soient des panneaux solaires ou des unités de méthanisation développées dans le cadre de BioBéarn en partenariat avec TotalEnergies. « Nous avons récolté aussi les premiers légumes secs (pois chiches, haricots rouges, lentilles) pour notre partenaire Bonduelle, qui souhaite relocaliser sa production en France. De 600 hectares, nous devrions passer à 6.500 hectares en 2025. Nous sommes ouverts à tout type de partenariats pour nos activités », affirme Christophe Congues.

« Trouver une solution structurelle »

Une invitation, répétée plusieurs fois au cours de la conférence de presse, qui vaut en particulier pour le pôle gastronomie, dont les ventes ont régressé de 10 % au cours de l'année.

« C'est le reflet du recul des volumes en raison des deux épizooties. Cela fait déjà trois ans que cette activité est anormale. La vaccination - déjà sept millions de nos canards sont vaccinés - et le retrait de notre projet de fusion des activités palmipèdes avec Maïsadour ne nous exonèrent pas du devoir de trouver une solution structurelle. Nous continuons à travailler, avec Maïsadour et avec les membres du Cifog, à la solidification de notre filière. Pour ce qui est de l'autorité de la concurrence, nous analysons les raisons pour lesquelles nous n'avons pas réussi à nous comprendre, mais nous sommes optimistes », affirme Philippe Saux.

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Comme Maïsadour il y a quelques jours, Euralis montre ainsi toute sa détermination à poursuivre un projet de fusion que les deux parties - représentant plus de 50 % de la production de foie gras en France à eux deux avec les marques Delpeyrat, Comtesse du Barry, Rougié et Montfort - avaient décidé de retirer, fin août, craignant un refus de l'autorité de la concurrence.

En forme, Terres du Sud repart en conquête

Tenir la barre par mauvais temps, Terres du Sud a su le faire en 2023, année « marquée par de nombreux aléas et crises de toute origine (géopolitique, climatique, instabilité des marchés, prix de l'énergie, Influenza aviaire...) ayant de fortes répercussions sur les prix et le pouvoir d'achat », rappelle la coopérative d'Agen (Lot-et-Garonne) à l'occasion de la publication de ses résultats annuels. Des résultats en légère baisse pour ce qui est du chiffre d'affaires, ressortissant à 621 millions d'euros, dont 269 millions pour la branche végétale (céréales, fruits, légumes...) et 149 millions pour les volailles. Mais en forte hausse pour ce qui est du résultat net, qui a triplé, à cinq millions d'euros.

Des moyens qui permettent à la coopérative de 1.414 salariés et aux 6.000 agriculteurs adhérents de poursuivre ses investissements, dans la rénovation de sa trentaine de magasins Gamm Vert ou encore le développement d'énergies renouvelables. Alors que Terres du Sud vient d'acquérir le couvoir de Tonneins (Lot-et-Garonne) et que la récolte de cette année a été particulièrement bonne (près de 500.000 tonnes de céréales, soit une hausse de 25%), le groupe affirme sa foi en l'avenir en voulant « saisir les opportunités de croissance externe pour gagner en compétitivité et conquérir de nouveaux marchés ».

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Commentaire 1
à écrit le 12/12/2023 à 10:08
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Donc l'inflation profite bien aux milliardaires de l'agro-industrie, merci.

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