Arrachage des vignes dans le Bordelais : le guichet est ouvert pour un mois

Le plan d'arrachage sanitaire de vignes dans le Bordelais, auquel un millier de viticulteurs en difficulté sont déjà candidats en Gironde, est entré en vigueur ce dimanche 19 novembre. Les vignerons ont un mois pour confirmer leurs demandes de subventions de 6.000 euros par hectare arraché.
Un millier de vignerons s'étaient pré-inscrits en juillet dernier pour un total de 9.000 hectares, soit 8 % du vignoble bordelais.
Un millier de vignerons s'étaient pré-inscrits en juillet dernier pour un total de 9.000 hectares, soit 8 % du vignoble bordelais. (Crédits : Appa)

Ce dispositif approuvé récemment par la Commission européenne propose une prime de 6.000 euros à l'hectare arraché pour lutter contre la flavescence dorée, maladie qui menace les vignes laissées à l'abandon. Il doit aussi permettre de réduire la production d'un vignoble frappé par la chute de la consommation, entre autres difficultés. Quelque 1.085 pré-candidatures avaient été déposées cet été en vue d'arracher 9.251 hectares, selon le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Soit environ 20 % des viticulteurs de Gironde, 300 professionnels ayant même déclaré vouloir cesser toute activité viticole ou agricole.

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Le plan est cofinancé par l'État à hauteur de 30 millions d'euros - jusqu'à 38 millions si nécessaire - et par le CIVB (19 millions d'euros). Les candidats doivent désormais confirmer leurs demandes d'aide dans un délai d'un mois. Ceux éligibles in fine pourront commencer les travaux d'arrachage d'ici le 31 mai, selon les autorités.

Mais selon qu'ils souhaitent ou non poursuivre une activité viticole ou agricole, les modalités d'accès à la prime ne sont pas les mêmes. En cas d'arrêt total, pour bénéficier de l'aide à la renaturation financée par l'État, le vigneron s'engage à arracher de façon irréversible les parcelles éligibles - « travaillées de façon constante au cours des cinq années » et non abandonnées - sans les replanter ailleurs, avec obligation de les reboiser ou convertir en zone naturelle dans un délai de deux ans et pour une période minimale de 20 ans.

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L'aide financée par le CIVB accompagne, elle, une diversification des cultures pour ceux qui veulent continuer. La première option, plus contraignante, n'ayant réuni qu'un tiers des pré-candidatures, le budget du plan s'annonce déséquilibré.

« À ce jour, les demandes de diversification (...) excèdent les 19 millions d'euros disponibles. Seules les demandes déposées lors de la pré-candidature sont aujourd'hui éligibles à ce volet, dans la limite des surfaces totales indiquées par dossier », a ainsi souligné la préfecture de Gironde dimanche dans un communiqué.

Le plus grand vignoble AOC de France (110.000 hectares cultivés) souffre de l'effondrement des prix, de la fermeture de marchés à l'export et d'une surproduction évaluée à un million d'hectolitres. En parallèle, la région Nouvelle-Aquitaine financera à hauteur de 10 millions d'euros la reconversion agricole des terres après arrachage.

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