Vins de Bordeaux : Bernard Farges reprend la tête du CIVB

Le viticulteur Bernard Farges a été élu ce lundi président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) pour un mandat de trois ans. Il connaît parfaitement le poste pour l'avoir déjà occupé entre 2013 et 2016. Entre mauvaises ventes 2018, image peu flatteuse et problématiques environnementales, trois dossiers d'envergure l'attendent.
Bernard Farges reprend la présidence du CIVB, après un premier mandat entre 2013 et 2016
Bernard Farges reprend la présidence du CIVB, après un premier mandat entre 2013 et 2016 (Crédits : CIVB)

La règle de l'alternance entre négociants et viticulteurs en vigueur au CIVB, gravée dans ses statuts, a été à nouveau de mise ce lundi : succédant au négociant Allan Sichel, le viticulteur Bernard Farges a été élu président par les 50 votants, désignés pour moitié par la Fédération des grands vins de Bordeaux et pour l'autre moitié par la Fédération des négociants de Bordeaux et Libourne. Coopérateur à Mauriac en Gironde, dans l'Entre-Deux-Mers, avec son frère et son neveu, Bernard Farges a déjà occupé cette fonction précédemment, entre 2013 et 2016, ainsi que la présidence du Syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Il préside la Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie à appellations d'origine contrôlée (CNAOC) et la Fédération européenne des vins sous appellation d'origine.

"La priorité de mon mandat sera la mise en œuvre du plan stratégique de la filière, Bordeaux Ambition 2025 : l'engagement dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale collective, le pilotage économique de la filière, le renforcement de la marque Bordeaux, ceci en allant montrer sur tous les marchés, des plus lointains aux plus proches, la diversité des femmes et des hommes qui font Bordeaux, comme celle de nos vins", a-t-il déclaré après son élection.

Bernard Farges prend la tête d'une institution dont le budget 2019 atteint les 35 millions d'euros. La filière vins de Bordeaux dénombre 5.800 viticulteurs récoltant en AOC, 29 coopératives, 300 entreprises de négoce, 72 courtiers.... et 65 appellations produites sur 111.400 hectares. Les chantiers devant lui sont d'envergure : les vins de Bordeaux ont globalement plongé ces derniers mois, tant en France qu'à l'international. La faute au mini-millésime 2017 marqué par les épisodes de gel, mais aussi par des marchés qui évoluent et qu'il va falloir reconquérir. 2018 s'est achevée, selon le CIVB, sur un recul de 12 % des ventes via la grande distribution française, à 1,08 million d'hectolitres (837 M€ en valeur, - 7%) et de - 14 % en volume des exportations (à 2,09 milliards d'euros). Des actions concrètes sont envisagées à court terme pour redorer l'image d'un vignoble leader chahuté, souvent jugé -parfois à tort - comme onéreux, pas assez innovant et engoncé dans ses certitudes.

Parallèlement, Bernard Farges devra aussi avancer sur le délicat sujet des produits phytosanitaires. Le vignoble bordelais est régulièrement pointé du doigt sur la question. Le CIVB a pour habitude de riposter en mettant en avant le système de management environnemental qu'il propose. Là aussi, les attentes du consommateur évoluent. A la fin de son précédent mandat, Bernard Farges avait ouvert la voie à une sortie à terme, sous conditions, des pesticides. En reprenant le manche du CIVB, il sera forcément attendu sur cette thématique.

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Commentaire 1
à écrit le 10/03/2020 à 19:12
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bonjour , en dehors des problèmes environnementaux pointés dans votre écrit , vous avez un peu snobé le mâché français qui représente encore 50 %. en restauration les marges énormes faites sur le vin , soit vous prenez un verre ou de plus en plus so...

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