Terminal du Verdon (GPMB) : la régie aussi prend l’eau

Le tribunal administratif a donné raison à l’opérateur de terminaux SEA-Invest Bordeaux. Il annule, dans son ordonnance du 4 novembre, le contrat de mise en régie du terminal conteneurs du Verdon qui n'en finit plus de prendre l'eau...
Présent depuis près d'un siècle au cœur du port de Bordeaux, Sea-Invest Bordeaux est à l'origine du recours qui a débouché sur le nouvel aléa du projet de terminal conteneurs du Verdon : l'annulation du contrat de mise en régie de l'installation.
Présent depuis près d'un siècle au cœur du port de Bordeaux, Sea-Invest Bordeaux est à l'origine du recours qui a débouché sur le nouvel aléa du projet de terminal conteneurs du Verdon : l'annulation du contrat de mise en régie de l'installation. (Crédits : Sea-Invest Bordeaux)

Présent depuis près d'un siècle à Bordeaux en tant qu'opérateur portuaire, Sea-Invest Bordeaux ne peut décemment pas être soupçonné de vouloir entraver le développement économique du Grand Port maritime de Bordeaux.
Mais parce que le 19 octobre dernier l'opérateur qui emploie 100 personnes à Bordeaux a dénoncé auprès du tribunal administratif l'attribution, de gré à gré, sans publicité ni mise en concurrence, du contrat de mise en régie du terminale du Verdon à la société SMPA, il vient de lui imposer un énième coup d'arrêt.
En vérité, c'est plutôt le tribunal administratif de Bordeaux, en lui donnant raison, qui fait boire la tasse à la régie.

Concertation en berne, échecs en série

Sa décision d'annuler le contrat de mise en régie met en évidence les dysfonctionnements dans la mise en œuvre du projet industriel.

"L'absence de concertation véritable, les méthodes d'attribution et les défauts de gestion de la mise en œuvre ont abouti à une série d'échecs", précise la direction de Sea-Invest aujourd'hui.

Difficile de lui donner tort depuis 2014 et l'appel d'offres concernant l'exploitation d'un terminal à conteneurs du Verdon (projet stratégique pour le Grand Port Maritime de Bordeaux...).
Un appel d'offres remporté cette année-là par Europorte... qui a choisi, en juin 2016, de finalement le résilier en dénonçant la convention qui la liait à la SMPA, sous-traitant spécialement créé alors pour assurer l'exploitation du terminal...
Après une tentative infructueuse de médiation dirigée par Jean-Yves Le Ven, à la demande de Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports, ce dernier annonçait, fin août dernier, la mise en place "d'une solution alternative".

Une "alternative" qui devait prendre la forme d'une mise en régie pilotée par le Grand Port maritime et qui était finalement confiée en septembre dernier à SMPA.
Une décision qui vient donc d'être retoquée par le tribunal administratif de Bordeaux.
Sea-Invest qui est à l'origine de ce nouvel échec, dit ne pas contester le projet de redéploiement d'une activité sur le Verdon, mais les modalités de sa mise en œuvre. Elle profite de l'occasion pour rappeler qu'elle a lourdement investi à l'intérieur du site portuaire ces dernières années et aussi pour donner une leçon de réalisme économique à la puissance publique :

"La pérennité repose sur l'équilibre économique et l'absence de subventions spécifiques. Les armateurs étant en effet soumis à des contraintes économiques très fortes, il faut d'abord penser en termes de coût de fonctionnement, de coût humain et de coût logistique ainsi qu'en termes qualitatifs de transit time" et l'entreprise qui traite un volume de 2 millions de tonnes par an à Bordeaux de souligner : "La puissance publique ne peut diriger sur la seule volonté politique une telle mise en œuvre au risque de perdre beaucoup d'argent public et de se tromper lourdement en provoquant de graves déséquilibres pour la communauté portuaire".

Et de conclure :

"Sea-Invest ne sera pas un facteur de blocage dans l'édification d'un projet solide du terminal du Verdon"

En attendant ce projet solide et surtout bien barré, le projet "stratégique" du terminal conteneurs du Verdon continue de tanguer...

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Commentaires 2
à écrit le 09/11/2016 à 19:37
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Un article en forme de porte parole de SEA INVEST, ou un exemple de la pensée unique.

le 10/11/2016 à 23:34
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La vérité dérange souvent. L'obstination aveugle et l'amateurisme du Port de Bdx ne pouvait présager autre constat que celui d'aujourd'hui.

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