Rebondir oui, mais comment ?

La Matinale organisée ce mardi matin par La Tribune - Objectif Aquitaine et la Chambre de commerce et d’industrie régionale (CCIR) d’Aquitaine, présidée par Laurent Courbu, à l’hôtel Mercure de la Cité mondiale, à Bordeaux, a fait le plein, avec 150 auditeurs.
Michel Parinet, Pierre Rivallan, Alexandre Zhendre, Jean-Benoît Charreton, Pierre Odriozola

Intitulée "Rebondir oui, mais comment ? Des chefs d'entreprise témoignent", cette Matinale animée par Pascal Rabiller, rédacteur en chef adjoint de La Tribune - Objectif Aquitaine, a permis d'écouter les interventions de cinq dirigeants d'Aquitaine : Jean-Benoît Charreton, président de Snapp'- FidMe, à Bruges (33), Pierre Odriozola, directeur général de Sokoa, à Hendaye (64), Michel Parinet, gérant de Parinet Informatique, à Périgueux, Pierre Rivallan, cogérant d'Archenergie, à Saint-Jean-d'Illac (33), et Alexandre Zhendre, PDG de Zhendre, à Villenave-d'Ornon (33). Avant la présentation par Michel Parinet de la dernière étude de conjoncture réalisée par Cohda pour la CCIR d'Aquitaine, Laurent Courbu a annoncé, évoquant ces résultats, "malheureusement c'est pas terrible terrible, et c'est pour ça aussi que nous nous tournons vers des acteurs qui ont réussi, et témoigner ce n'est pas facile, à une époque où tout le monde se méfie des autres".

L'innovation sous la tente

Dernier dans l'ordre alphabétique, Alexandre Zhendre, dont l'entreprise éponyme a connu récemment une procédure de sauvegarde, a été le premier à prendre la parole. Spécialiste des climatiseurs pour tentes en conditions extrêmes, concepteur et fabricant de conteneurs de 1 à 20 m3 aménagés sur mesure, Zhendre, très lié à l'équipement des armées, a connu une période difficile et avec son placement en procédure de sauvegarde.

"Entre 2010 et 2012, le chiffre d'affaires que nous réalisions avec l'armée française est passé de 8 M€ à 800.000 €. Ce qui a provoqué un effondrement de notre chiffre d'affaires, qui a chuté de 20 à 10 M€. Nous sommes entrés en procédure de sauvegarde le 24 avril 2012 pour en sortir le 23 mai 2013. Pour nous en sortir, il a fallu supprimer 25 postes de travail, abandonner le négoce de climatiseurs en France et nous repositionner sur l'innovation, avec l'aide d'Aquitaine Développement innovation (ADI)", résume Alexandre Zhendre.

L'entreprise, qui fête ses 60 ans cette année, a ainsi pu déposer ses deux premiers brevets, tout en augmentant le nombre de ses clients et bouclé deux exercices équilibrés en 2013 et 2014.

Rénover c'est gagner

Cogérant d'Archenergie, qu'il a fondée avec son associé François Fuchs il y a "30 mois", Pierre Rivallan a rappelé que cette jeune entreprise, spécialisée dans la rénovation énergétique, évolue dans un marché très éclaté. "Pour le particulier il n'y a rien de simple,  d'où l'idée de devenir l'interlocuteur unique de nos clients", a précisé Pierre Rivallan. Le cogérant a rappelé qu'Archenergie a été la deuxième société en France à obtenir le label RGE Certibat, qui lui permet d'avoir la certification pour tous les types de travaux que couvre l'entreprise. Si le marché de la rénovation énergétique n'est pas encore mûr, Archenergie, qui a enregistré une croissance à deux chiffres en 2014, à 875.000 €, devrait voir son chiffre d'affaires grimper de 50 % cette année. Avec Snapp' (1,4 M€ de CA, 18 salariés), Jean-Benoît Charreton préside quant à lui une startup du secteur numérique créée il y a une dizaine d'années, qui a démarré avec le développement d'applications sur téléphones mobiles.

"Aujourd'hui tout le monde utilise un smartphone. Snapp' développe des applications pour de grands comptes et il y a cinq ans nous avons mis au point FidMe, qui permet, gratuitement, la numérisation des cartes de fidélité sur mobile" a rappelé Jean-Benoît Charreton.

Rester fidèle

Le succès de cette application est tel que FidMe, qui facilite la gestion des cartes de fidélité, compte désormais 3,2 millions d'utilisateurs réguliers.

"Nous sommes dans une situation de pivot. Avec FidMe, nous avons développé un logiciel gratuit et notre objectif est désormais de le monétiser en jouant sur notre audience. FidMe restera gratuit pour les particuliers. Nous voulons l'utiliser comme support pour des promotions par exemple" a évoqué Jean-Benoît Charreton.

La trajectoire de Parinet Informatique s'inscrit dans un cadre familial puisque Michel Parinet a repris à son père en 1983 l'entreprise qui avait été fondée par son grand-père. Ingénieur informatique, Michel Parinet n'a pas eu trop de mal à conceptualiser le virage que l'entreprise devait prendre pour continuer à se développer, même si cette inflexion de trajectoire n'est pas allée sans quelques difficultés.

"Nous avions notamment une activité historique dans le mobilier de bureau et il a fallu réorganiser tout ça. En 2000, l'entreprise comptait 35 salariés, le secteur informatique se développait mais pas les autres, ce qui m'a conduit à revendre ce qui ne nous était plus utile pour nous recentrer sur notre métier."

Parinet Informatique, qui emploie désormais 12 salariés, dont 4 ingénieurs, pour un chiffre d'affaires annuel de 1,5 M€, mise sur une stratégie de différenciation, sans faire l'impasse sur les nouveaux enjeux, comme la délocalisation des données dans le cloud (nuage).

Un siège international

Le siège de bureau est un élément bien concret de la vie des entreprises, un marché dans lequel Sokoa s'est imposée comme un incontestable leader en France. Pierre Odriozola a rappelé que l'entreprise basque a d'abord été fondée, il y a 45 ans, pour créer de l'emploi au Pays basque. Avec 230 emplois à Hendaye, pour un chiffre d'affaires de plus de 33 M€, ce premier objectif a été atteint, d'autant que Sokoa est à l'origine d'un groupe qui réalise 74 M€ de CA en France avec 450 personnes. "Nous sommes le 1er fabricant national de sièges de bureau et nos produits sont présents dans 40 pays sur les 5 continents. La rentabilité a toujours été au rendez-vous-même si notre activité a connu une grosse contraction avec la crise de 2008", se souvient Pierre Odriozola. Dans un marché arrivé à maturité, où la croissance est structurellement faible, Sokoa a recours aux opérations de croissance externe, partie intégrante de sa stratégie de croissance. Mais depuis deux ans, le groupe investit, de "façon significative" sur de nouveaux marchés à l'étranger, en particulier au Proche-Orient et en Afrique de l'Ouest, où Sokoa contrôle une petite filiale au Nigéria. Sokoa prospecte également aux Etats-Unis et au Canada.


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