Tiers-lieux : 1,02 M€ pour mailler le territoire néo-aquitain d'ici 2020

La Région Nouvelle-Aquitaine et la Coopérative des tiers-lieux ont signé une convention pour financer la création et la consolidation de tiers-lieux dans toute la région et en particulier dans l'ex-Limousin et l'ex-Poitou-Charentes. La collectivité s'engage à verser 406.000 € sur trois ans auxquels s'ajouteront 615.000 € de l'Union européenne. 212 tiers-lieux sont déjà en activité dans la région dont 60 % en ex-Aquitaine.
Alain Rousset, président PS de la Région Nouvelle-Aquitaine, et Marie-Laure Cuvelier, co-gérante de la Coopérative des tiers-lieux.
Alain Rousset, président PS de la Région Nouvelle-Aquitaine, et Marie-Laure Cuvelier, co-gérante de la Coopérative des tiers-lieux. (Crédits : PC / La Tribune)

Espace de travail partagé (coworking), conciergerie, café associatif, relais Amap, lieu de formation aux outils numériques, espace de débat, bibliothèque, atelier de fabrication (fablab), atelier collaboratif, bricothèque... Les tiers-lieux sont par nature protéiformes et chacun propose une palette unique d'activités, en fonction des spécificités du territoire. Huit ans après la création du premier tiers-lieu de Nouvelle-Aquitaine - l'Arrêt minute à Pomerol (Gironde) -, la région en compte aujourd'hui 212, dont 60 % en ex-Aquitaine, 30 % en ex-Poitou-Charentes et seulement 10 % en ex-Limousin. La Région Nouvelle-Aquitaine et la Coopérative des tiers-lieux veulent encore densifier le maillage du territoire avec l'objectif ambitieux qu'en 2021 chaque habitant puisse accéder à un tiers-lieux en 20 minutes en voiture.

300 tiers-lieux en 2021

Pour atteindre cet objectif de 300 tiers-lieux en 2021, le Conseil régional, qui consacre déjà 1 M€ par an à ces lieux collaboratifs, vient de formaliser une convention triennale avec la Coopérative des tiers-lieux, structure qui fédère cette activité à l'échelle régionale. La Région s'est ainsi engagée, mercredi 13 juin, à verser 406.000 € supplémentaires en trois ans auxquels viendront s'ajouter 615.000 € de l'Union européenne au titre du Fonds social européen (FSE), soit 1,02 M€ au total. Ces moyens permettront de soutenir la création de nouveaux espaces et le développement et la consolidation des sites existants ainsi que des formations individuelles et collectives pour les gestionnaire de lieux. Enfin, un programme de recherche et développement est également prévu avec le financement d'une thèse Cifre pour évaluer l'impact des tiers-lieux sur leur environnement social et économique.

"Beaucoup de tiers-lieux ont ouvert ces dernières années, mais certains ont aussi fermé. Il faut atteindre 300 tiers-lieux mais il faut surtout s'assurer que leur modèle économique soit pérenne", observe Marie-Laure Cuvelier, la co-gérante de la Coopérative et du Quartier génial, à Floirac, avant d'ajouter : "Derrière chaque tiers-lieu qui réussit, il y a des racines entrepreneuriales, il y a un entrepreneur qui fédère les énergies et les équipes."

Tiers-lieux

De gauche à droite : Lucile Aigron (Coopérative des tiers-lieux), Jean-Jacques Puyobrau (maire de Floirac), Alain Rousset (Région Nouvelle-Aquitaine) et Marie-Laure Cuvelier (Coopérative des tiers-lieux). (Crédits : PC / La Tribune)

Un outil d'aménagement du territoire

De son côté, Alain Rousset, le président (PS) du Conseil régional envisage les tiers-lieux comme un quasi-service public au plus près des habitants :

« Les tiers-lieux sont un outil intelligent d'aménagement du territoire, notamment pour revitaliser les centres-bourgs. Ils partent des réalités du terrain, à l'encontre de la logique top-down qui préside trop souvent aux politiques publiques dans notre pays. Outre la création d'emplois non délocalisables, les tiers-lieux apportent un accompagnement aux personnes que la vie ou que la société a mis dans une situation difficile pour réaliser leurs projets. C'est un un bienveillant, empathique et professionnel qui désisole les individus. »

La collectivité et la coopérative travaillent ensemble depuis huit ans, permettant à la Nouvelle-Aquitaine d'être pionnière dans le déploiement de ces structures symptomatiques du phénomène du "travailler autrement". "Il y a beaucoup de confiance avec les équipes de la Région et une volonté commune de laisser les choses évoluer et de ne rien figer. Le soutien de la Région nous dit que l'on compte dans le paysage, c'est très important pour nous", a salué Lucile Aigron, l'autre co-gérante de la Coopérative et du Quarter génial et créatrice de l'Arrêt minute. Elle souhaite que ces nouveaux moyens financiers permettent de "démontrer que les tiers-lieux ne sont pas un effet de mode mais s'inscrivent bien dans la durée". Selon la coopérative, les tiers-lieux de Nouvelle-Aquitaine représentent 55 emplois en équivalent temps plein (ETP).

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Le Quartier génial, premier tiers-lieu de Floirac

Inauguré le 1er juin 2018, le Quartier génial a ouvert ses portes en juillet 2017. Installé au pied de la cité du Midi, à Floirac, il a investi un ancien site industriel préempté par Bordeaux Métropole en 2016. Ce tiers-lieu, qui héberge l'équipe de la Coopérative des tiers-lieux, propose un espace de coworking, une bricothèque (location d'outils de bricolages), des ateliers de médiation numérique, une antenne de l'association artistique le RAFU et une pépinière de cerisiers.

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Commentaire 1
à écrit le 19/09/2018 à 10:55
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le co-working est en effet une bonne méthode pour lutter contre la perte des limites entre vie professionnelle et privée, l' affaiblissement des relations interpersonnelles... du télétravailleur : ” La prévention des risques du télétravail ” : http:/...

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