Drone : Aerix Systems vise une commercialisation de sa plateforme en 2025

Aerix Systems vient de lever 1,6 million d’euros et se prépare à passer d’un démonstrateur technologique à un démonstrateur client qui permettra de tester de nombreux cas d’usages industriels et de sécurité. L’entreprise basée à Mérignac entend proposer un drone plus résistant, plus stable, plus rapide et plus manœuvrable grâce à un système de propulsion omnidirectionnelle.
Aerix Systems développe des drones pour intervenir en milieu sensible.
Aerix Systems développe des drones pour intervenir en milieu sensible. (Crédits : Aerix Systems)

Ils ont déjà un démonstrateur technologique et s'apprêtent à franchir une nouvelle étape, celle de disposer d'un démonstrateur client. « La technologie est validée. Notre premier produit est en phase de finalisation de fabrication. Il sera prêt en avril pour de l'essai expérimentation avec des bêta-testeurs. Différents clients sont prêts à essayer le système », annonce Clément Picaud, directeur général d'Aerix Systems. L'entreprise a été créée en avril 2020 par deux ingénieurs en mécatronique qui ont l'ambition de révolutionner les drones grâce à leur système de propulsion omnidirectionnelle inspiré des principes de fonctionnement du gyroscope. Objectif : proposer un drone plus stable, plus rapide, plus manoeuvrable pour des inspections à 360 degrés y compris en présence de vent.

Après deux ans de R&D, l'entreprise accompagnée par Bordeaux Technowest et désormais installée dans les nouveaux locaux de Cockpit à Mérignac, vient de lever 1,6 million d'euros auprès des fonds BACS-Innov, Techno'Start de Bordeaux Technowest, de Défense Angels, INSEAD Angels et BADGE (Business Angels Des Grandes Ecoles). « Depuis nos premières analyses, le durcissement du contexte international et les besoins croissants de surveillance des infrastructures n'ont fait que renforcer notre conviction », ont unanimement déclaré les représentants des investisseurs.

Une filière qui se structure

Aerix Systems vise toujours les marchés de l'énergie, du BTP, de l'audiovisuel et de la défense. « Il y a beaucoup de problématiques d'inspection qui ne sont pas possibles avec un drone classique actuellement. C'est sur ces cas d'application que nous nous positionnons », explique Clément Picaud.

« Ce qui a changé, c'est qu'avant nous parlions de faire un drone, aujourd'hui davantage d'être équipementier systémier, c'est-à-dire que nous produirons la propulsion et les logiciels associés. Nous distribuerons une plate-forme, en d'autres termes un châssis volant, et nous nous appuierons ensuite sur les compétences de dronistes pour intégrer des modules en fonction des cas d'application : caméras, télécommunications. Ce sont eux qui ont l'expertise métier. Il y a un très bel écosystème drone en France et je ne parlerai pas de concurrence avec les intégrateurs. Ils viennent vers nous », explique Hugo Mayounove. « Il y a une véritable approche filière en France, avec de l'entraide, de la collaboration entre acteurs. La filière se professionnalise et se structure », ajoute Clément Picaud.

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Une nouvelle brique dans 3 ou 4 ans

L'objectif pour Aerix Systems est désormais de remplir le carnet de commandes pour lancer la commercialisation en 2025 en parallèle d'une deuxième levée de fonds pour passer à la phase d'industrialisation. « L'année 2024 sera celle de nos premiers objectifs commerciaux », annonce Hugo Mayounove. Dans cette optique, un profil commercial déjà recruté va prochainement rejoindre une équipe de 11 personnes.

Pour la suite, les projets ne manquent pas. Si l'entreprise va dans un premier temps se fournir en composants et procéder à l'assemblage final, elle prévoit elle-même de fabriquer des composants de propulsion dans les trois à quatre années à venir.

« Maîtriser à 100% la propulsion, c'est aussi maîtriser les composants, pour beaucoup sous dominance asiatique aujourd'hui. Nous développerons donc nous-mêmes des composants nécessaires à la filière drone et à la robotique. L'idée, c'est d'être autonome et de réduire notre dépendance à des sociétés étrangères mais aussi d'apporter de l'innovation en améliorant la performance de certains composants. Il ne s'agira pas de dupliquer. Cela nous permettra, dans le même temps, d'améliorer nos systèmes de plateformes », expliquent Hugo Mayounove et Clément Picaud.

Un budget sera associé à cette recherche dans le cadre de la prochaine levée de fonds déjà en préparation. Elle sera plus conséquente pour répondre aux ambitions de l'entreprise.

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