L’aéroport Bordeaux-Mérignac propose du carburant durable à hauteur de 30 %

Le président du directoire de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac a salué une première importante pour un aéroport commercial de plus d'un million de passagers. Trois avions ont décollé vendredi 10 juin après avoir été avitaillé à hauteur de 30 % avec du carburant d’aviation durable (SAF) produit par TotalEnergies. Un début d'alternative qui coûte cher.
Un jet privé et deux avions de ligne ont été alimentés en carburant durable à hauteur de 30 % à l'aéroport de Bordeaux ce vendredi 10 juin.
Un jet privé et deux avions de ligne ont été alimentés en carburant durable à hauteur de 30 % à l'aéroport de Bordeaux ce vendredi 10 juin. (Crédits : Agence APPA)

Un premier avion d'affaires, un falcon 900 de la compagnie d'aviation d'affaires Airlec, a fait le plein ce vendredi 10 juin avec du carburant durable à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac. Quelques minutes plus tard, c'était au tour d'un Airbus A321 de la compagnie Air France à destination de l'aéroport Charles de Gaulle. Enfin, la compagnie Lufthansa a également répondu présent en fin de journée pour un vol à destination de Francfort.

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Après Le Bourget et Clermont-Ferrand, l'aéroport de Bordeaux-Mérignac propose depuis le 10 juin un avitaillement des avions en carburant aérien durable, également appelé SAF pour sustainable aviation fuel, à hauteur de 30 %.

"C'est une première dans ces proportions pour un aéroport de cette ampleur où ce mix sera proposé de façon permanente", se félicite Simon Dreschel, président du directoire de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, qui a salué "une première importante."

Depuis janvier dernier, la réglementation française impose aux fournisseurs de carburant d'intégrer un minimum de 1 % de SAF dans leurs ventes de kérosène en France. Une obligation qui passera à 5 % en 2030 et 20 % en 2035 puis à 63 % en 2050 selon les objectifs fixés par l'Union européenne. "Nous considérons que sous la barre des 30 %, ce n'est pas significatif", a déclaré Joël Navaron, directeur de l'aviation chez TotalEnergies, pour justifier ce taux.

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Concrètement, le carburant proposé par TotalEnergies à Bordeaux contient donc 70 % de kérosène et 30 % de biocarburant obtenu à partir d'huiles de cuisson usagées. "Aucune modification n'est nécessaire au niveau des infrastructures logistiques, des opérations d'avitaillement ni même au niveau de l'avion", prévient Joël Navaron qui précise que "le produit pur à 100 % permet de réduire les émissions de CO2 jusqu'à 90 % sur l'ensemble du cycle de vie par rapport aux carburants classiques."

Un carburant trois fois plus cher

Il est en revanche en moyenne trois fois plus cher que le kérosène. Mais en ce jour de lancement, la question du prix n'avait que peu de place. "C'est du mouvement dont il faut se réjouir. Le monde de l'aéronautique essaie de chasser le carbone et cela se paie. Donc oui ce produit coûtera plus cher", reconnaissent Simon Dreschel et Joël Navaron de concert.

SAF TotalEnergies Aéroport Bordeaux

De gauche à droite : François Cremadeills, directeur des opérations chez TotalEnergies Aviation, Joël Navaron, directeur de l'aviation chez TotalEnergies, Simon Dreschel, président du directoire de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac et Jean-Paul Riquet, directeur régional Nouvelle Aquitaine de TotalEnergies Aviation.

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Les volumes proposés seront-ils suffisants pour répondre à la demande des compagnies aériennes ? Aucun chiffre n'a, à ce stade, été avancé. Quant aux éventuels contrats signés avec les compagnies, "ils sont confidentiels."

"Mais le jour où nous manquerons de volume, ce sera un bon problème", a répondu Simon Dreschel.

Ce que l'on sait à ce jour, c'est que la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne, produira 220.000 tonnes de ce biocarburant aérien par an. "800.000 litres de carburant peuvent être stockés par TotalEnergies sur l'aéroport de Bordeaux-Mérignac", a ajouté François Cremadeills, directeur des opérations chez TotalEnergies Aviation.

"C'est la solution pour les dix prochaines années", a-t-il par ailleurs confié, tandis qu'Airlec a souligné, par la voix de Paul Tiba, directeur général de Airlec Air Espace, que "le carburant durable était la seule solution existante à l'instant T."

Au delà du lancement de ce produit, TotalEnergies poursuit la décarbonation de ses opérations au sol. La flotte de camions citernes avitailleurs sera ainsi renouvelée pour passer au 100 % électrique ou à des versions hybrides. Un premier équipement est arrivé à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac.

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